Pages

lundi 7 juillet 2014

De la difficulté de faire des projets dans l'EducNat

Avant-dernier jour de classe, 8 heures, mon chef d'établissement m'apprend que la nouvelle collègue mutée dans mon établissement n'est pas en mesure d'effectuer le complément de service dans le collège d'à-côté, et qu'il me revient donc. Je ferai 10 heures dans mon établissement, 5 heures dans le collège voisin et 4 heures à l'ESPE.

Avant-dernier-jour de classe, 9 heures, 10 heures, 11 heures, ça doit déjà fait trois collègues qui me répètent " alors tu vois, on se fout de toi, là, c'est une honte, j'espère que tu vas laisser tomber tes projets du coup, hein, tu ne vas pas les faire ? " ou bien " Tu vas laisser tomber tes clubs, au moins ?", ou encore "Ca t'apprendra à en faire autant, tu vois, tu devrais faire comme moi, ça fait bien longtemps qu'ils m'ont dégoûté.". Je craque, j'explose, boum. Mes copines me consolent, me remontent le moral et me secouent. Ok, merci les filles, ça va mieux, je repars.

Avant-dernier jour de classe, 14 heures, j'appelle le rectorat pour en savoir plus et râler. Je n'obtiens aucune réponse, ni même un interlocuteur au courant de quoi que ce soit. En revanche, une fort aimable dame compatit et me demande si je souhaite les coordonnées de la cellule de soutien psychologique. Non merci madame, ça va aller. Même si la surprise n'est pas agréable, un complément de service, ce n'est pas la fin du monde.

Dernier jour de classe, midi, mon chef d'établissement m'annonce que le collège d'à-côté, ça ne va pas être possible, car ils demandent plus d'heures que prévu. Bon. Je vais où alors ? Aucune idée. Là-bas s'ils reviennent sur la quotité horaire, ou dans un autre collège, ou dans un lycée, ou bien je reste dans mon établissement si le rectorat accepte de revenir sur la décision de complément de service. Car nous avons plus d'heures supplémentaire à nous répartir que d'heures à faire à l'extérieur. Mais ça, tout le monde le savait au moment de la décision de nous donner un complément de service... En attendant, je saurai peut-être en août où je vais, ou sinon ... à la prérentrée.
Dernier jour de classe, 15h30. Je remplis l'ascenseur de tout le bazar que je ramène chez moi pour l'été. L'ambiance est étrange : beaucoup d'élèves sont en larmes, parce qu'ils se séparent de leurs amis. Moi, je me demande ce que septembre me réserve. Et puis je repense à la fleur en poterie, à tous les chocolats, toutes les fleurs, tous les dessins, les petits mots et les coeurs découpés que mes élèves m'ont donnés ces derniers jours, à leurs "merci madame pour cette année !", aux paroles de parents qui m'ont émue.

Du plaisir à enseigner, évidemment que j'en trouverai, ici ou ailleurs, même si je préfèrerais que ce soit ici, parce que c'est un établissement que j'aime bien, avec des tas d'élèves que j'aime bien, et que ce serait plus pratique. Mais on verra bien, et pas question de me gâcher du temps. En attendant, je vais me consacrer à ma famille, faire des confitures, me promener, profiter, et ... préparer mes projets !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire