Maryam Mirzakhani est née à Téhéran, en Iran, en 1977 Téhéran. Elle étudie dans un lycée pour jeunes filles "aux talents exceptionnels" à Téhéran, mais ne se destine pas d'emblée aux mathématiques : "
dans une interview accordée en
2008 au Clay Mathematics Institut (1), elle racontait : «Enfant, je
rêvais de devenir écrivain et mon passe-temps favori était d'écrire des
romans. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main. En fait, je n'ai
jamais imaginé me lancer dans les maths avant ma dernière année de
lycée.»
Son premier éblouissement mathématique viendra quand son grand-frère
lui parle d'un problème très simple, additionner les nombres de 1 à 100,
et de la solution adoptée par Gauss. «La solution était fascinante
et c'était la première fois que j'entrevoyais une solution aussi belle
que je n'aurai pas pu trouver moi même.» (
Libération)
Elle est lauréate des Olympiades internationales de mathématiques deux années de suite, à 17 et 18 ans. Elle réalise d'ailleurs un score parfait aux Olympiades de Toronto.
Libération précise : "
contrairement aux idées reçues, en Iran, les femmes sont bien plus
présentes que les hommes à l'université. Le nombre de femmes admises est
passé de 40% à plus de 59,9% durant la dernière décennie, alors que le
nombre d’élèves (féminins et masculins) est resté le même. Le taux
d’obtention de diplômes universitaires, dans deux ou trois ans, sera de
plus de 70% pour les femmes."
En 2004, Maryam Mirzakhani obtient un doctorat à Harvard, sous la direction du lauréat de la médaille Fields Curtis McMullen. Depuis, elle enseigne, cherche et, manifestement, trouve. Ce petit bout de femme est décrite comme volontaire, entêtée, humble, ambitieuse et indomptable. Vous trouverez
ici un beau portait d'elle et une vidéo, mais en anglais.
Elle a à son actif une grande quantité de résultats importants, sur la théorie de Teichmüller (une histoire de topologie), la
géométrie hyperbolique (c'est de la géométrie non euclidienne, dans laquelle la somme des angles d'un triangle peut valoir plus ou moins de 180°, par un point il peut passer une infinité de droites parallèles à une droite donnée, tout ça. C'est extraordinairement chouette, la géométrie hyperbolique), la
théorie ergodique (liée à la théorie du chaos et aux systèmes dynamiques), la
géométrie symplectique (rencontre des systèmes dynamiques, encore eux, et de la géométrie différentielle). Le journal Le Monde décrit ainsi ses domaines de recherche : "
Maryam Mirzakhani est spécialiste de géométrie et de la dynamique de surfaces un
peu bizarres, comme les surfaces hyperboliques, en forme de selle de
cheval. Un de ses résultats majeurs porte sur les déformations des
surfaces avec des « anses » (un peu comme des bretzels mous) et sur le
décompte des boucles que l'on peut fermer sur ces espaces. Pour le moins abstraits, ces objets correspondent pourtant à des situations réelles en physique dans les théories contemporaines essayant de décrire l'infiniment petit en réunissant la gravitation et la mécanique quantique."
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