Pages

jeudi 11 décembre 2014

La prise de notes des copains

Les notes d'Abdel
Hier, j'ai observé la façon de prendre des notes de deux de mes voisins pendant une conférence. C'est amusant comme nous procédons différemment. Nos prises de notes nous correspondent, nous décrivent :

Abdel est analytique et intériorise sa réflexion, personnelle, originale et indépendante, avant de la livrer de façon détaillée, structurée. Ses notes sont claires et visiblement organisées, et en même temps construites pour une utilisation personnelle et individuelle. Il utilise des feuilles blanches mais ses lignes de mots sont bien droites, comme naturellement équilibrées. Il est capable de se concentrer sur la parole de l'intervenant, de prendre ses notes, et en même temps de préparer un commentaire ou de répondre à une question que je lui pose. Il maîtrise parfaitement sa propre méthodologie.

les notes de Caroline
Caroline est tout le temps en éveil, sa pensée prend mille chemins en même temps et pourtant elle sait toujours où elle en est et peut revenir en arrière pour réexploiter une idée. Ses notes sont comme elle, hautes en couleur, surprenantes et donnent envie d'en savoir plus. En regardant son cahier de notes d'ailleurs, elle n'opère pas toujours sous la forme de carte mentale : cela dépend de la nature du contenu ou de la tâche dont elle veut laisser une trace écrite. Lorsqu'elle prend ses notes, Caroline dégage l'idée directrice pour faire des liens avec le reste, pour pouvoir organiser l'ensemble. Ses couleurs lui permettent de réassocier des idées qui se sont retrouvées séparées si besoin. elle est visiblement parfaitement à l'aise dans ses cartes, qui sont aussi claires que belles d'ailleurs, et se promène au gré des idées.

Mes notes
Et moi, j'ai besoin de ressentir, alors j'utilise des couleurs différentes pour chaque intervenant. Des couleurs qui pètent, qui correspondent à mon état d'esprit ou au thème exposé. Si ce n'est pas joliment écrit, si le papier est rêche ou moche, je sais que je ne relirai pas mes notes. Et donc que je ne les fixerai pas, car pour retenir il me faut réactiver très rapidement, être capable d'associer encore ce que je lis à ce dont je me souviens en terme de perception sensorielle : j'avais faim, l'intervenante avait de l'humour, une personne avec un drôle de chapeau est entrée à ce moment-là, les ouvriers derrière l'amphi venaient d'arrêter de décaper le mur, tout ça. Du coup maintenant je note même parfois ces "détails" sur ma feuille. Car ainsi quand je relis, je peux me replacer en situation, à nouveau ressentir et alors entendre puis comprendre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire