J'avais évoqué cette idée au début de l'année avec mes élèves. Et puis, débordée par la montagne de boulot et l'obsession du "toujours mieux", j'ai oublié. Ce sont les élèves qui m'en ont reparlé, en réunion parents profs. Eux, ils n'avaient pas oublié. L'idée leur plaisait, et ils trouvaient (avec raison) que le passage de niveau n'était pas assez marqué, ne constituait pas un événement.
J'ai donc bricolé une fiche d'objets magiques, pendant un déjeuner familial, aidée par l'imagination de mes voisins de table.
Voici ce que cela a donné :
Et les élèves ont leur sac à dos, ou leur inventaire, dans lequel ils stockent lesdits objets :
Lorsque les élèves atteignent un niveau n, ils peuvent choisir un objets de niveau inférieur ou égal à n. Du coup, pas le choix pour le niveau 1, mais ensuite les fans de l'objet du niveau 2, la ligne trigonométrique de Thalès, qui permet de ne pas "avoir de croix" et perdre des XP pour travail non fait, a beaucoup succès. On peut donc le prendre au passage du niveau 2, 3, 4, etc.
Les élèves ont le choix d'utiliser leurs objets au moment où ils en ont envie. L'objet le plus populaire est celui qui permet d'obtenir un bonbon, mais ceux qui ont fait réagir plus encore sont celui qui rapporte 5% d'XP (tout de suite les élèves ont compris qu'il valait mieux attendre puisqu'il s'agit d'une augmentation relative), celui qui permet d'écouter de la musique dans ses écouteurs pendant une séance d'exercices, et le dernier, car ils savent que mon placard est rempli de tablettes de chocolat et pouvoir y accéder leur paraît absolument graalesque.
Deuxième effet : le passage de niveau est effectivement devenu un événement. Certains élèves manifestent physiquement leur joie... Et ils s'interrogent beaucoup plus sur le niveau des autres, ce qui a accru l'émulation.
Enfin, les exos et activités facultatives ont gagné un attrait supplémentaire. J'en avais une quarantaine par semaine à corriger, je suis montée à soixante hebdomadaires depuis deux semaines. Cette semaine, nous sommes mercredi et j'en suis à 57.
J'ai précisé que ceux qui perdraient leur feuille perdraient leur sac à dos, avec les objets dedans. Ils devraient avoir un nouveau sac à dos, qui accueillerait les objets à venir, mais il serait vide au départ. J'ai alors eu pour réaction une sortie de bâtons de colle massive dans la classe, un élève qui m'a demandé si j'avais de la super glu, un autre qui a absolument tenu à ce que je lui agrafe la feuille au cahier alors qu'il l'avait déjà collée, et un autre encore qui m'a dit qu'il allait se faire tatouer la feuille...
Autrement dit, ils bossent encore plus, en s'amusant encore plus.
Et moi, je me sens encore plus leur partenaire de travail, dans une ambiance d'activité intellectuelle encore plus agréable.
C'est bien.
Mais je n'ai plus le temps d'écrire d'articles. Sauf aujourd'hui : entre cours, copies, repassage et enfants, j'ai réussi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire