Tout d'abord, je me posais la question de savoir si Mathématiques pour papa serait aussi condescendant que Mathématiques pour maman. La réponse est oui. On se prend en pleine face le sexisme, c'est vrai, mais correspondant à l'époque, en gros. Je reste agacée par la différence de niveaux couverts par l'un et l'autre des ouvrages, et par le choix des exemples, hyper sexués, mais papa en prend aussi pour son grade dans le genre cliché ambulant.
La vision des maths dites modernes est amusantes : "Pour faciliter aux esprits préalablement "déformés" par les mathématiques classiques l'approche des notions modernes, ...". Je pense que pour beaucoup d'ex-élèves, la "déformation" n'est pas due aux maths classiques, mais aux maths modernes.
Le début du livre s'intitule "à bas Euclide!" et cherche à relativiser la modernité des maths modernes. Ce passage explique que les enseignants, en exposant les maths d'Euclide, sont comparables à des gardiens de musée. C'est exactement ce que je ressens aujourd'hui lorsque je transmets la géométrie de Pythagore et de Thalès, à l'heure de la géométrie sphérique. J'aurais bien aimé que ce préambule soit développé, et cela me fait réfléchir à mon voeu de voir le programme de géométrie à enseigner changer. Je n'ai pas tellement réfléchi à la violence d'une telle mutation.
Toujours des petits dessins rigolos... |
Ah ! ce livre est maintenant disponible. J'en avais entendu parler mais jamais lu. Je pensais bien que je lirais une critique sur le sexisme. Mais un historien vous dira qu'il ne faut pas voir avec les yeux d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerQuel cata que cette déplorable intro des maths modernes dans la scolarité. On en paye toujours les conséquences. Je suis prof d'informatique retraité de l'université. Je n'ai connu les maths ensemblistes et la logique (une heure !) qu'en cours de philo en terminale en 1964. J'ai fait maths-latin en premier bac et philo pour le deuxième. En sciences éco nous n'avons presque pas eu de maths discrètes. Dans la formation reçue ensuite (j'ai suivi un an de formation à l'iut de Montpellier, payé comme assistant, car le ministère n'avait pas d'enseignant pour ce qu'on appelait "l'analyse" (pas le cours de maths !). J'ai commencé à voir un peu d'ensembles dans un livre d'une méthode de programmation. Un livre Maths pour l'info de J. Boittiaux (de Grenoble) est alors paru. Mais il a fallu longtemps pour voir apparaître les maths discrètes dans le programme. La conséquence : la diffusion de notations fumeuses et ça dure encore, parfois avec une syntaxe définie, mais jamais de sémantique. Encore aujourd'hui des ingénieurs bac ++++++ vous disent que des compositions de fonctions, des inclusions d'ensembles etc c'est trop difficile !
La logique des prédicats aussi.
Je vous conseille de consulter les deux livres de J.R Abrial, The B method, et Modeling in Event-B chez Cambridge U. Press. Abrial a créé la notation 2 puis B.
De quoi justifier l'enseignement des profs de maths.
Merci pour votre blog.
http://lefenetrou.blogspot.com
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour votre message, qui lance des tas de pistes ! Pouvez-vous développer "la diffusion de notations fumeuses, parfois avec une syntaxe définie, mais jamais de sémantique" ?