« La philosophie reste une discipline menacée dans les classes terminales, et les mathématiques un opérateur ennuyeux de sélection sociale. Eh bien moi, je propose la dernière année de maternelle pour les deux : les gamins de cinq ans sauront assurément faire bon usage de la métaphysique de l’infini comme de la théorie des ensembles »
et aussi :
« La fonction des mathématiques, si fondamentale dans la formation de toute pensée, est inséparable de la quête existentielle qui anime le désir philosophique. »
Pour Alain Badiou, l'exercice de la pensée mathématique favoriserait une forme de bonheur, car « si vous avez compris et saisi quelque chose, c’est que vous avez vu quelque chose que vous n’aviez jamais vu ». Voilà qui me plaît bien, et avec quoi je suis évidemment d'accord.
Alain Badiou revient d'ailleurs ainsi sur un de ses thèmes de prédilection : le bonheur. Dans des ouvrages antérieurs, il a expliqué la différence et même parfois l'opposition entre bonheur et satisfaction : « Le bonheur est absolument possible, mais pas dans la forme d’une satisfaction conservatrice. Il est possible sous
la condition des risques pris dans des rencontres et des décisions. »
J'ai essayé de transmettre cette idée il y a quelques jours, auprès des parents de mes élèves de cette année. Et encore hier, j'ai affirmé au commerçant qui revendait une bande dessinée que lui aussi aurait (et pourrait encore) réussir à s'épanouir en mathématiques. Tout le monde le peut, à divers niveaux et de diverses façons. Mais ce n'est réservé à personne en particulier.
Je vais me commander l'ouvrage d'Alain Badiou. De ce pas, même. Et je vous raconterai.
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