Ne rêvez pas les jeunes, je serai là demain !
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dimanche 29 novembre 2015
Le Castor 2015-2016... Suspense jusqu'aux résultats !
La semaine dernière, tous les élèves du collège ont participé au concours Castor. Cette session était à nouveau très chouette, avec des exercices mettant en oeuvre des compétences trans-niveaux, mais toujours présentées de façon ludique. Seul reproche selon moi, comme les années précédentes : les exercices sont les mêmes pour tous les niveaux de classe. Pour les plus jeunes, difficile parfois de réussir face aux deux ou trois étoiles...
En attendant, voici mes troisièmes, qui ont vraiment bien joué le jeu :
L'année dernière, le collège avait brillé en qualifiant un grand nombre d'élèves aux niveaux suivants. Nous verrons bientôt si nous faisons aussi bien cette fois-ci!
En attendant, voici mes troisièmes, qui ont vraiment bien joué le jeu :
Le menu. Les exercices peuvent être traités dans le désordre et on peut y revenir à tout moment. |
Des graphes |
De la logique, en géométrie |
De l'optimisation type Bruce Willis |
De la combinatoire |
Tout le monde bosse... |
vendredi 27 novembre 2015
Les perles de la semaine
(Je trace la représentation d'une droite au tableau.)
" Madame c'est pas bon, votre droite elle est à gauche !"
{troisième}
"Aaaaaah mais non mais c'est marrant en fait, j'ai toujours cru que justifier ça voulait dire "rendre juste", et donc genre vous voyez j'essayais de rendre juste des trucs même faux, quoi. Ah quand même c'est plus logique comme ça, parce que je ne comprenais pas pourquoi on dit les maths c'est logique. C'était pas logique, avant, mais là d'un coup ça le devient."
{première}
(Une élève écrit 30 au lieu de 3x0)
"Non mais les signes fois je ne les mets plus, c'est trop mainstream."
{sixième}
"Les unités on le met dans quelle unité, par rapport à la dizaine qu'est dans une autre unité ?"
{sixième}
(Je demande quelle sont les différences entre une droite et un segment. J'obtiens, en cascade, les trois réponses suivantes. )
"Une droite c'est mieux."
"C'est pas le même mot, il n'y a pas les mêmes lettres dedans."
"Mais non, un segment il a autant de points mais plus tassés."
{quatrième}
"Vous avez l'air fatigué, madame. Sans mentir, vous avez une mine de papier toilette."
mardi 24 novembre 2015
Claire à la campagne, c'te honte
Entendons-nous bien, j'ai honte. Je ne suis pas fière d'être parfois aussi gourde. Mais bon, en fait c'est drôle, alors je vous raconte mes dernières aventures.
Comme j'ai plusieurs missions, je suis amenée à beaucoup me déplacer dans l'académie. Je roule, je sillonne, et je me perds pas mal.
Il y a peu, je devais passer d'un collège à un autre. Dans l'Eure. Notez que je ne dirai RIEN de désobligeant sur l'Eure. C'est convenu et injuste. Mais je connais mal l'Eure, à part les alentours d'Evreux.
J'avais deux heures pour parcourir un trajet raisonnable. Une demie-heure, m'annonçait le GPS. Prudente, je décide de partir dès ma tâche terminée dans le premier collège ; je trouverai un endroit pour déjeuner dans le village d'arrivée et je pourrai bosser un peu en attendant l'heure de me rendre au collège.
Je pars, et j'arrive dans un délai raisonnable à destination. Je me gare sur une jolie place mignonne tout plein. Je descends, et je trouve l'endroit si charmant que je décide de me promener alentours. Vraiment très très joli. Pas un seul être humain en vue, un silence auquel je n'ai pas l'habitude, mais un lieu remarquable. Un moment de respiration dans un quotidien trop rempli, toute seule, et il fait beau. Cependant, pas l'ombre d'un établissement scolaire.
Je repars en voiture, me disant que la taille de la commune me permettrait de trouver le collège facilement. Ahaaaahaaaaaaa, quelle naïve ! Un piège, c'était. Le village dont jamais on ne ressort !!!
Je m'engage dans sur une petite route, je tournicote, et puis je reviens comme une fleur à mon point de départ. Avec mon sens inné de l'orientation, je ne m'y attendais pas du tout. Bon, pas grave, je pars dans l'autre sens. Rebelotte. Ca m'agace.
Je rentre dans mon GPS l'adresse précise du collège. Ah, tiens, je n'avais pas vu cette route-là. Youpi, en route. Je croise un panneau "Collège XXX". Hé bien voilà, on progresse ! Je roule, je roule, je roule... Et je me retrouve devant l'entrée d'une propriété privée. Plein de gadoue devant moi, une grande barrière en métal, ouverte, et un monsieur, bottes enfoncées dans la gadoue, casquette vissée au crâne, qui me regarde. Oups.
Je recule, marche arrière, je repars en sens inverse. J'ai loupé un truc.
Je reviens à cette fichue place, qui me semble maintenant un peu flippante de perfection et de vide. Non mais c'est pas vrai ! Demi-tour, je réessaie. Je finis à nouveau plantée devant le monsieur, qui entre-temps n'avait pas bougé d'un poil. Je jauge ma motivation pour aller lui demander mon chemin, mais d'une part je n'ai pas super envie de lui parler, même s'il est sans doute fort sympathique, et d'autre part je ne suis pas du tout équipée, ni aux pieds ni en termes psychomoteur, pour traverser la distance qui nous sépare.
Je repars et j'essaie d'entrer par une autre issue dans le village. Là, quand même, je trouve une boulangerie. Comme je ne suis plus sûre de rien, je décide de m'acheter un sandwich, tout de suite. "Bonjour madame ! Vous faites des sandwiches ?" La dame me répond franco : "Des sandwiches ? Non, pourquoi on vendrait des sandwiches ?" Moment de solitude. "Pour les manger ?" ; "Ah non, ça c'est pas nos habitudes, de manger des sandwiches." ; "En fait je viens ici pour mon travail, et j'espérais déjeuner avant..." ; "Ah ben ça aussi c'est pas dans nos habitudes", me répond la dame en rigolant. Bon, bon, bon. Tant pis. "Pendant que j'y suis, vous pourriez m'indiquer le collège ?" ; "Le collège ?! Il n'y a pas de collège, ici!". Heuuuuuuuuuuu ça y est, je ne suis plus sûre de rien. Suis-je au bon endroit ? Existe-t-il plusieurs communes du même nom ? Vais-je être à l'heure ? Aaaaaaarg. Je me sens un chouillat découragée.
La dame prend sans doute pitié : "Ce qu'on peut faire, c'est que je vous vends le pain, et puis vous allez à la boucherie et vous leur demander de vous vendre un truc à mettre dedans.". Bon ben ok, on va faire ça. Il y a aussi une boucherie, ma survie est assurée.
Je repars avec mon bout de pain et un flan. Je trouve symbolique le choix du flan. Je me sens comme lui.
Je suis les indications de la boulangère et je trouve la boucherie. Petit succès, qui me revigore un peu. Le couple qui tient la boutique est très sympa et mon histoire les amuse beaucoup. Leur étal est très très attractif, d'ailleurs. J'achète ma tranche de jambon et je demande si ils savent où se trouve le collège. "Ben oui, c'est facile, vous repartez là, par là, et puis vous continuez tout droit un bout de temps. C'est marqué impasse, mais c'est pas du tout une impasse. C'est drôle d'ailleurs, pourquoi c'est marqué impasse, on ne sait pas. Et puis vous arrivez sur un parking et vous le traversez en diagonale, et puis là c'est le collège." Oooooooké. L'espoir renaît. Je n'avais pas pensé à rouler dix minutes dans une impasse, chuis nouille, aussi.
Je fais tout comme a dit le monsieur. Je dépasse des gamins, sac à dos et baskets : youhouuuu, merci monsieur et madame de la boucherie !!! Je me gare, et je souffle. J'ai mis une heure et quart à arriver là...
Comme j'ai plusieurs missions, je suis amenée à beaucoup me déplacer dans l'académie. Je roule, je sillonne, et je me perds pas mal.
Il y a peu, je devais passer d'un collège à un autre. Dans l'Eure. Notez que je ne dirai RIEN de désobligeant sur l'Eure. C'est convenu et injuste. Mais je connais mal l'Eure, à part les alentours d'Evreux.
J'avais deux heures pour parcourir un trajet raisonnable. Une demie-heure, m'annonçait le GPS. Prudente, je décide de partir dès ma tâche terminée dans le premier collège ; je trouverai un endroit pour déjeuner dans le village d'arrivée et je pourrai bosser un peu en attendant l'heure de me rendre au collège.
Je pars, et j'arrive dans un délai raisonnable à destination. Je me gare sur une jolie place mignonne tout plein. Je descends, et je trouve l'endroit si charmant que je décide de me promener alentours. Vraiment très très joli. Pas un seul être humain en vue, un silence auquel je n'ai pas l'habitude, mais un lieu remarquable. Un moment de respiration dans un quotidien trop rempli, toute seule, et il fait beau. Cependant, pas l'ombre d'un établissement scolaire.
Je repars en voiture, me disant que la taille de la commune me permettrait de trouver le collège facilement. Ahaaaahaaaaaaa, quelle naïve ! Un piège, c'était. Le village dont jamais on ne ressort !!!
Je m'engage dans sur une petite route, je tournicote, et puis je reviens comme une fleur à mon point de départ. Avec mon sens inné de l'orientation, je ne m'y attendais pas du tout. Bon, pas grave, je pars dans l'autre sens. Rebelotte. Ca m'agace.
Je rentre dans mon GPS l'adresse précise du collège. Ah, tiens, je n'avais pas vu cette route-là. Youpi, en route. Je croise un panneau "Collège XXX". Hé bien voilà, on progresse ! Je roule, je roule, je roule... Et je me retrouve devant l'entrée d'une propriété privée. Plein de gadoue devant moi, une grande barrière en métal, ouverte, et un monsieur, bottes enfoncées dans la gadoue, casquette vissée au crâne, qui me regarde. Oups.
Je recule, marche arrière, je repars en sens inverse. J'ai loupé un truc.
Je reviens à cette fichue place, qui me semble maintenant un peu flippante de perfection et de vide. Non mais c'est pas vrai ! Demi-tour, je réessaie. Je finis à nouveau plantée devant le monsieur, qui entre-temps n'avait pas bougé d'un poil. Je jauge ma motivation pour aller lui demander mon chemin, mais d'une part je n'ai pas super envie de lui parler, même s'il est sans doute fort sympathique, et d'autre part je ne suis pas du tout équipée, ni aux pieds ni en termes psychomoteur, pour traverser la distance qui nous sépare.
Je repars et j'essaie d'entrer par une autre issue dans le village. Là, quand même, je trouve une boulangerie. Comme je ne suis plus sûre de rien, je décide de m'acheter un sandwich, tout de suite. "Bonjour madame ! Vous faites des sandwiches ?" La dame me répond franco : "Des sandwiches ? Non, pourquoi on vendrait des sandwiches ?" Moment de solitude. "Pour les manger ?" ; "Ah non, ça c'est pas nos habitudes, de manger des sandwiches." ; "En fait je viens ici pour mon travail, et j'espérais déjeuner avant..." ; "Ah ben ça aussi c'est pas dans nos habitudes", me répond la dame en rigolant. Bon, bon, bon. Tant pis. "Pendant que j'y suis, vous pourriez m'indiquer le collège ?" ; "Le collège ?! Il n'y a pas de collège, ici!". Heuuuuuuuuuuu ça y est, je ne suis plus sûre de rien. Suis-je au bon endroit ? Existe-t-il plusieurs communes du même nom ? Vais-je être à l'heure ? Aaaaaaarg. Je me sens un chouillat découragée.
La dame prend sans doute pitié : "Ce qu'on peut faire, c'est que je vous vends le pain, et puis vous allez à la boucherie et vous leur demander de vous vendre un truc à mettre dedans.". Bon ben ok, on va faire ça. Il y a aussi une boucherie, ma survie est assurée.
Je repars avec mon bout de pain et un flan. Je trouve symbolique le choix du flan. Je me sens comme lui.
Je suis les indications de la boulangère et je trouve la boucherie. Petit succès, qui me revigore un peu. Le couple qui tient la boutique est très sympa et mon histoire les amuse beaucoup. Leur étal est très très attractif, d'ailleurs. J'achète ma tranche de jambon et je demande si ils savent où se trouve le collège. "Ben oui, c'est facile, vous repartez là, par là, et puis vous continuez tout droit un bout de temps. C'est marqué impasse, mais c'est pas du tout une impasse. C'est drôle d'ailleurs, pourquoi c'est marqué impasse, on ne sait pas. Et puis vous arrivez sur un parking et vous le traversez en diagonale, et puis là c'est le collège." Oooooooké. L'espoir renaît. Je n'avais pas pensé à rouler dix minutes dans une impasse, chuis nouille, aussi.
Je fais tout comme a dit le monsieur. Je dépasse des gamins, sac à dos et baskets : youhouuuu, merci monsieur et madame de la boucherie !!! Je me gare, et je souffle. J'ai mis une heure et quart à arriver là...
Afterclasse, découverte et nouveau projet
Il y a peu, j'ai reçu un mail-proposition : l'équipe du site Afterclasse me proposait de relire des productions (des cours, des exercices) au sein d'une équipe, de façon collaborative et dynamique.
Or je ne connaissais pas Afterclasse. J'ai exploré, avant d'accepter la proposition (en plus mes interlocutrices sont claires, sympas et enthousiastes ; difficile de ne pas avoir envie de participer).
Alors c'est quoi Afterclasse ?
Afterclasse dépend de Lelivrescolaire.fr, site sur lequel on peut parcourir des manuels. Sur Afterclasse, vous avez accès à des leçons et à des exercices de façon complètement gratuite. Les cours me semblent clairs, synthétiques. Le but d'Afterclasse n'est pas de se substituer aux enseignants, mais de proposer un guide dans les révisions et les consolidations des élèves. Le site est maniable et des élèves peuvent y naviguer de façon autonome.
Or je ne connaissais pas Afterclasse. J'ai exploré, avant d'accepter la proposition (en plus mes interlocutrices sont claires, sympas et enthousiastes ; difficile de ne pas avoir envie de participer).
Alors c'est quoi Afterclasse ?
Afterclasse dépend de Lelivrescolaire.fr, site sur lequel on peut parcourir des manuels. Sur Afterclasse, vous avez accès à des leçons et à des exercices de façon complètement gratuite. Les cours me semblent clairs, synthétiques. Le but d'Afterclasse n'est pas de se substituer aux enseignants, mais de proposer un guide dans les révisions et les consolidations des élèves. Le site est maniable et des élèves peuvent y naviguer de façon autonome.
Les exercices sont répartis par niveaux de difficulté. Un élève qui peine va se voir proposés d'autres exercices du même degré de difficulté, alors qu'un élève qui réussit évoluera vers un niveau supérieur.
Je vais essayer le site demain en PPRE, et lancer dessus mes troisièmes les plus actifs. J'aurai ainsi des échos de diverses nature.
lundi 16 novembre 2015
Parler des attentats avec 29 élèves de 11 ans
Ce n'est pas simple. J'avais pas mal réfléchi hier, changé d'avis plusieurs fois : non, je n'en parlerai pas, que pourrai-je leur dire de plus ? Si, je leur en parlerai s'ils ont des questions... Mais non, je veux qu'ils s'extraient de ce marasme étendu par la couverture médiatique et les réseaux sociaux. Et en même temps, ont-ils tout compris au lexique lié aux attentats ?
Pour finir, j'ai demandé conseil à mon mari. Il pensait qu'il fallait surtout expliquer : djihadiste, état d'urgence, etc. Il m'a transmis la vidéo qui suit, dont j'ai ce matin, en première heure, diffusé les six premières minutes.
Les enfants ont écouté attentivement, puis nous avons reformulé, en utilisant aussi ce document d'Okapi.
Pour finir, j'ai demandé conseil à mon mari. Il pensait qu'il fallait surtout expliquer : djihadiste, état d'urgence, etc. Il m'a transmis la vidéo qui suit, dont j'ai ce matin, en première heure, diffusé les six premières minutes.
Les enfants ont écouté attentivement, puis nous avons reformulé, en utilisant aussi ce document d'Okapi.
Certains élèves avaient des questions très précises, de lexique : pourquoi le Président de la République a-t-il parlé d'état de guerre ? Est-ce que c'est "vraiment" la guerre ? Est-ce que c'est la "faute" de la France qui intervient militairement en Syrie s'il y a eu ces attentats ? (je venais d'écouter une émission de France Culture qui expliquait que les premiers attentats de Daesh avaient eu lieu en Europe avant toute intervention militaire)
J'ai fait mon possible pour clarifier tout cela, le plus calmement et le plus objectivement possible. J'ai expliqué, je leur ai appris le mot "amalgame" et quels amalgames il ne fallait pas faire. J'ai parlé de l'importance de réfléchir, de ne pas croire tout ce qui se dit, de continuer de vivre sa vie, sans minimiser la gravité, l'horreur, l'inhumanité de ce qui vient de se passer.
Mais ce qui m'a frappée, ce sont ces enfants qui n'avaient qu'une envie : décrire ce qu'ils avaient vu à la télé ou sur internet. Ils voulaient absolument dire aux autres le sang, les corps inanimés, et pire encore. Et moi je ne voulais pas : ce n'était pas aller dans le sens de la rationalisation, et puis ces enfants ont 11 ans. Tant mieux pour tous ceux qui n'ont pas vu l'horreur. Mais ceux qui avaient vu étaient choqués. Ils fallait que ça sorte, et ça, ça a été compliqué. De la même façon, ils listaient toutes les rumeurs qu'ils avaient entendues, tout en les présentant comme telles. Et lorsque je les ai arrêtés en leur demandant à quoi servait une rumeur, ils m'ont dit "à rien, mais quand même !".
Tout cela m'a laissé un goût amer. Je suis vraiment contente de ne pas avoir la télé.
dimanche 15 novembre 2015
Chblaf
C'est le bruit de la rentrée des vacances de la Toussaint pour moi: une grosse baffe, qui se prolonge depuis deux semaines. D'où mon silence sur ce blog, et une certaine difficulté à rester sereine. Mais ça commence à aller mieux, et bientôt je vais retrouver mon second souffle.
En attendant, merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages, inquiété de ne plus lire d'articles nouveaux ou glissé un mot réconfortant. Je me sens entourée, et c'est très agréable.
Bon, j'ai presque tout dépilé, alors j'y retourne !
En attendant, merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages, inquiété de ne plus lire d'articles nouveaux ou glissé un mot réconfortant. Je me sens entourée, et c'est très agréable.
Bon, j'ai presque tout dépilé, alors j'y retourne !
Les semaines se suivent... |
Et ne se ressemblent que du point de vue de la densité ! |
mercredi 4 novembre 2015
Coup de vieux ? (meuh non !)
- Alors là, une fois obtenue la valeur de AB au carré, je fais quoi ?
- Faut prendre la racine carrée !
- Oui, et pourquoi ?
- Parce que ça enlève le carré.
- La racine carrée et le carré sont des fonctions réciproques, en effet ; la racine carrée et le carré, consécutifs comme ça, se simplifient. Notez qu'on ne doit pas dire qu'ils s'annulent : le résultat n'est pas zéro.
- Non, ça fait pas zéro, ça fait 5. Racine de 25 ça fait 5.
- Voilà.
- Mais par exemple ça fait combien racine de trois ? Comment on calcule ça ?
- Hé bien trois n'est pas un carré parfait, alors tu laisses racine de trois si on exige de toi la valeur exacte ; et tu donnes une valeur approchée à la calculatrice si on te demande une valeur approchée. Extraire une racine à la main, c'est complexe. Cela fait bien longtemps que cela ne s'enseigne plus ; probablement que les gens de soixante, soixante-dix ans l'ont appris.
- (chuchoté) Ben alors elle elle a appris, tu crois pas ?
- (chuchoté en réponse) Chuis pas sûr... Demande pas.
Pour les curieux, la racine carrée à la main : ici
Même matinée :
- Brahmagupta a défini le zéro comme la différence d'un nombre avec lui-même. Dans le conte mathématique qu'on a vu là, vous voyez, l'idée de zéro n'est pas si évidente au départ et on a longtemps compté sans avoir l'idée même de zéro.
- Madaaame, il a vécu quand Brahmagupta ?
- Le monsieur l'a dit, dans la vidéo : vers les années 600.
- Ah d'accord. C'est il y a longtemps alors. Vous l'avez connu vous ?
Pour les tout aussi curieux, Brahmagupta : là.
- Faut prendre la racine carrée !
- Oui, et pourquoi ?
- Parce que ça enlève le carré.
- La racine carrée et le carré sont des fonctions réciproques, en effet ; la racine carrée et le carré, consécutifs comme ça, se simplifient. Notez qu'on ne doit pas dire qu'ils s'annulent : le résultat n'est pas zéro.
- Non, ça fait pas zéro, ça fait 5. Racine de 25 ça fait 5.
- Voilà.
- Mais par exemple ça fait combien racine de trois ? Comment on calcule ça ?
- Hé bien trois n'est pas un carré parfait, alors tu laisses racine de trois si on exige de toi la valeur exacte ; et tu donnes une valeur approchée à la calculatrice si on te demande une valeur approchée. Extraire une racine à la main, c'est complexe. Cela fait bien longtemps que cela ne s'enseigne plus ; probablement que les gens de soixante, soixante-dix ans l'ont appris.
- (chuchoté) Ben alors elle elle a appris, tu crois pas ?
- (chuchoté en réponse) Chuis pas sûr... Demande pas.
Pour les curieux, la racine carrée à la main : ici
Même matinée :
- Brahmagupta a défini le zéro comme la différence d'un nombre avec lui-même. Dans le conte mathématique qu'on a vu là, vous voyez, l'idée de zéro n'est pas si évidente au départ et on a longtemps compté sans avoir l'idée même de zéro.
- Madaaame, il a vécu quand Brahmagupta ?
- Le monsieur l'a dit, dans la vidéo : vers les années 600.
- Ah d'accord. C'est il y a longtemps alors. Vous l'avez connu vous ?
Pour les tout aussi curieux, Brahmagupta : là.
lundi 2 novembre 2015
Google fête Boole
George Boole est né il y a deux cents ans, jour pour jour.
Boole était autodidacte et issu d'une famille pauvre. Il commença comme instituteur et directeur d'école, au Royaume-Uni. Il travailla tôt (enseignant à seize ans) car ses parents ne pouvaient lui financer des études longues, et au contraire il subvint ainsi aux besoins de sa famille.
Il fut aussi logicien, mathématicien et philosophe britannique. Il travailla sur du calcul différentiel, en analyse, sur les probabilités, mais on le connaît surtout pour ses travaux en logique. D'ailleurs on parle d'algèbre de Boole, c'est dire.
Pour la petite histoire, il épousa Mary Everest, la nièce de sir George Everest, le responsable de la mission cartographique qui baptisa le mont Everest.
Boole a créé une algèbre binaire (booléenne) avec seulement des 0 et des 1 dedans, avec deux lois de composition interne (le ET et le OU). C'est très théorique, et pourtant ses travaux ont permis des avancées et des applications dans des domaines aussi divers que les systèmes informatiques, la théorie des probabilités, les circuits téléphoniques, hydrauliques et pneumatiques, etc.
En 1849, George Boole se vit proposer une chaire de professeur des mathématiques au Queen's College de Cork, en Irlande. En 1857, il fut nommé membre de la Royal Society. Il mourut d'une pneumonie. Il laissa cinq filles : une femme de mathématicien, une mère d'un physicien, une mathématicienne, une femme professeur de chimie, et une écrivain, musicienne et suffragette.
Google a donc bien raison de lui rendre hommage, car le monsieur fut tout à fait exceptionnel. C'est fait de façon très sympa :
Pour la petite histoire, il épousa Mary Everest, la nièce de sir George Everest, le responsable de la mission cartographique qui baptisa le mont Everest.
Boole a créé une algèbre binaire (booléenne) avec seulement des 0 et des 1 dedans, avec deux lois de composition interne (le ET et le OU). C'est très théorique, et pourtant ses travaux ont permis des avancées et des applications dans des domaines aussi divers que les systèmes informatiques, la théorie des probabilités, les circuits téléphoniques, hydrauliques et pneumatiques, etc.
En 1849, George Boole se vit proposer une chaire de professeur des mathématiques au Queen's College de Cork, en Irlande. En 1857, il fut nommé membre de la Royal Society. Il mourut d'une pneumonie. Il laissa cinq filles : une femme de mathématicien, une mère d'un physicien, une mathématicienne, une femme professeur de chimie, et une écrivain, musicienne et suffragette.
Google a donc bien raison de lui rendre hommage, car le monsieur fut tout à fait exceptionnel. C'est fait de façon très sympa :
x et y apparaissent dans la lettre g ; "x et y" et "x ou y" s'allument car ce sont les deux propositions vraies |
x apparaît, mais pas y : les trois propositions allumées sont vraies, les autres, fausses, restent éteintes. |
Une idée XXL
En sixième, aujourd'hui, nous avons commencé à travailler de façon plus systématique la numération : l'histoire du chiffre, les difficultés qui y sont liées, les différences d'une civilisation à l'autre, la base dix avec nos dix doigts, la base soixante pour le temps, la numération chinoise qui influe sur les performances des élèves chinois, etc. J'ai l'attention de toute la classe facilement lors de ce type de séance : on leur raconte des histoires qui font référence à des choses que tous connaissent, pratiquent.
Pour illustrer mon propos, nous traitons d'une belle activité de Sesamaths 6e : la numération chez les égyptiens, chez les romains, chez les babyloniens. C'est bizarre d'ailleurs : impossible de la retrouver dans le manuel...
Toujours est-il que nous comparons les différents systèmes, après les avoir découverts : du côté des avantages, les romains n'ont que sept symboles, les babyloniens deux, et les égyptiens n'effectuent que des additions.
Côté inconvénients (entre autres) : il faut savoir dessiner chez les égyptiens, et avoir du temps, chez les romains il faut soustraire et la règle est compliquée, et chez les babyloniens on est en base 60, ce qui est assez peu naturel pour mes élèves, qui ont halluciné bruyamment au fur et à mesure qu'ils comprenaient le principe.
C'est sur le système romain que je vais m'attarder :
Ma classe de cette année est très hétérogène, mais intéressée. Ils ne lâchent pas l'affaire tant qu'ils n'ont pas compris, et ça, j'adore. Du coup, jamais on ne m'avait posé tant de questions sur les règles de la numération romaine. J'en ai eu beaucoup du type "oui mais pourquoi on ne fait pas plutôt comme ci ou comme ça", où il fallait que nous réfléchissions pour répondre de façon satisfaisante.
Et un élève a eu une chouette idée :
"Madame, je suppose que ça n'a rien à voir, mais ça m'intrigue. Ca ressemble aux tailles, avec M, L, XL, XXL. Il y a un rapport ?"
Premier réflexe : réfléchir. On ne me l'avait jamais faite, celle-là, et j'aime être surprise.
Du coup, je réponds : "Non, c'est différent : M c'est pour Médium, L pour Large, et X est l'abréviation de "Extra", donc XL est "extra large", c'est-à-dire plus grand encore, et ainsi de suite.D'ailleurs il y a aussi S, pour small, qui ne correspond à rien chez les romains."
Mon élève réfléchit, et me rétorque : "D'accord, ça marche comme ça. Mais pourquoi il n'y aurait pas aussi un rapport avec les chiffres romains ?"
J'ai beaucoup aimé cette question. Voilà un élève qui ne limite pas sa pensée : il envisage que plusieurs sens puissent coexister, ce en quoi il a raison.
J'ai dû encore réfléchir, du coup. Mais j'ai trouvé une réponse :
"L, en romain, ça fait combien ?"
"Cinquante".
"OK. Et XL ?"
"Cinquante moins dix, donc 40."
"Bien. Et un vêtement, il est plus grand en taille L ou en taille XL ?"
"En XL. Ah ben non, oui, ça ne va pas. Si c'était logique XL serait plus petit, comme taille."
Hé bé, la rentrée ça fatigue !
PS : en farfouillant, j'ai trouvé une activité de monsieur Mandallaz qui prolonge tout ça avec les Mayas et ... les Shadoks. C'est ici et c'est chouette.
Pour illustrer mon propos, nous traitons d'une belle activité de Sesamaths 6e : la numération chez les égyptiens, chez les romains, chez les babyloniens. C'est bizarre d'ailleurs : impossible de la retrouver dans le manuel...
Toujours est-il que nous comparons les différents systèmes, après les avoir découverts : du côté des avantages, les romains n'ont que sept symboles, les babyloniens deux, et les égyptiens n'effectuent que des additions.
Côté inconvénients (entre autres) : il faut savoir dessiner chez les égyptiens, et avoir du temps, chez les romains il faut soustraire et la règle est compliquée, et chez les babyloniens on est en base 60, ce qui est assez peu naturel pour mes élèves, qui ont halluciné bruyamment au fur et à mesure qu'ils comprenaient le principe.
C'est sur le système romain que je vais m'attarder :
Ma classe de cette année est très hétérogène, mais intéressée. Ils ne lâchent pas l'affaire tant qu'ils n'ont pas compris, et ça, j'adore. Du coup, jamais on ne m'avait posé tant de questions sur les règles de la numération romaine. J'en ai eu beaucoup du type "oui mais pourquoi on ne fait pas plutôt comme ci ou comme ça", où il fallait que nous réfléchissions pour répondre de façon satisfaisante.
Et un élève a eu une chouette idée :
"Madame, je suppose que ça n'a rien à voir, mais ça m'intrigue. Ca ressemble aux tailles, avec M, L, XL, XXL. Il y a un rapport ?"
Premier réflexe : réfléchir. On ne me l'avait jamais faite, celle-là, et j'aime être surprise.
Du coup, je réponds : "Non, c'est différent : M c'est pour Médium, L pour Large, et X est l'abréviation de "Extra", donc XL est "extra large", c'est-à-dire plus grand encore, et ainsi de suite.D'ailleurs il y a aussi S, pour small, qui ne correspond à rien chez les romains."
Mon élève réfléchit, et me rétorque : "D'accord, ça marche comme ça. Mais pourquoi il n'y aurait pas aussi un rapport avec les chiffres romains ?"
J'ai beaucoup aimé cette question. Voilà un élève qui ne limite pas sa pensée : il envisage que plusieurs sens puissent coexister, ce en quoi il a raison.
J'ai dû encore réfléchir, du coup. Mais j'ai trouvé une réponse :
"L, en romain, ça fait combien ?"
"Cinquante".
"OK. Et XL ?"
"Cinquante moins dix, donc 40."
"Bien. Et un vêtement, il est plus grand en taille L ou en taille XL ?"
"En XL. Ah ben non, oui, ça ne va pas. Si c'était logique XL serait plus petit, comme taille."
Hé bé, la rentrée ça fatigue !
PS : en farfouillant, j'ai trouvé une activité de monsieur Mandallaz qui prolonge tout ça avec les Mayas et ... les Shadoks. C'est ici et c'est chouette.