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jeudi 17 décembre 2015

Murmures mathématiques

Un ami (merci Olivier !!!) m'a conseillé cette émission de France Culture : Création On Air, par Irène Omélianenko, avec en titre : L'humain n'est pas une science exacte, et en sous-titre : Quelle est la place à une relation intime entre le chercheur et son outil de travail ?

En introduction, Irène Omélianenko parle, entre autres, de "la fascination ou la répulsion pour ces formules mathématiques où danse un vocabulaire inconnu du commun des mortels", de "méthodes brutales d'apprentissage des mathématiques au lycée". C'est violent !


Des chercheurs expliquent ensuite leur rapport à la science et aux mathématiques, dans de belles prises de paroles, entrecoupées par des formules chuchotées à nos oreilles de magnifique façon. C'est là que je me dis qu'en fait si, j'aime vraiment les maths. Souvent je pense que non, que ce que j'aime est enseigner, mais que j'aurais autant aimé enseigner l'allemand ou les lettres. Pas si sûr.

Les personnes qui témoignent ont deux caractéristiques communes : ils ont toujours voulu comprendre, trouver des gens qui leur expliquent, avancer dans leur compréhension aussi par eux-mêmes. Et puis ils ont l'air de croire que tout le monde se pose des questions. Une femme (qui parle beaucoup de bosons) dit qu'elle rêvait de faire de la cosmologie, "comme tous les jeunes". Si seulement !

Extraits choisis, mais l'émission vaut la peine d'être écoutée intégralement :

"C'est tout d'un coup faire l'expérience d'un mode de pensée et d'un univers dans lequel on peut se mouvoir grâce à ce mode de pensée, chose qui était auparavant insoupçonnée et insoupçonnable. (...) Malgré tout, c'est un univers qui est commensurable à notre pensée, même si notre pensée peut être dépassée par de nombreux problèmes".

"Cette équation, elle est loin d'être domptée. (...) C'était pratiquement devenu obsessionnel."

"Il y a un aspect de jeu qui est nécessaire. On va sans arrêt jouer selon certaines règles, (...) et c'est important d'avoir cette approche de plaisir dans la recherche qu'on va mener. Mais là c'est nous qui changeons les règles au passage, et on regarde comment la nature réagit."

"Pour moi, l'esthétique est aussi importante que l'équation elle-même. Et tant que l'équation n'a pas une jolie forme, elle ne me plaît pas. Et donc je peux passer des heures à travailler l'esthétique de l'équation."

"J'ai besoin de la craie et du tableau noir, et d'être sûre qu'elle va bien glisser et tout. J'ai besoin de ce rapport à la matière. Du coup j'ai toujours ma boîte à craies."

"Ca vous hante, ça a un impact sur votre vie."

"Le chercheur, il envisionne. Il n'imagine pas, il envisionne. Cette pensée-là est très mal adaptée au monde réel."

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