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jeudi 8 septembre 2016

La mixité sociale dans les collèges parisiens (et ailleurs)

Sur son blog, Thomas Piketty pose la question suivante : le gouvernement souhaite-t-il vraiment promouvoir la mixité sociale, ou bien va-t-on en rester aux effets d’annonce ? 

En 2015, le ministère de l’éducation avait annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs visant à réduire la ségrégation en vigueur dans les collèges. Aujourd'hui, où en sommes-nous ? On observe toujours un niveau scandaleux de ségrégation sociale. Thomas Piketty illustre son propos par l'exemple "absolument extrême" de Paris : "des travaux récents, comme ceux réalisés par Julien Grenet dans le cadre de la consultation en cours, ont souligné en particulier le rôle clé joué par les collèges privés, et le fait que de meilleures procédures d’affectations des élèves, plus justes et plus transparentes, pourraient permettre d’améliorer nettement la situation. (...) Les collèges privés pratiquent une exclusion quasi complète des classes sociales défavorisées, et contribuent ainsi fortement à la ségrégation scolaire d’ensemble. Cela s’explique en partie par le fait que ces collèges sont payants (ce qui fait fuir les parents les plus pauvres), et plus encore par le fait que les collèges privés peuvent choisir eux-mêmes les élèves qu’ils acceptent et ceux qu’ils refusent."
Thomas Piketty préconise donc de faire rentrer les collèges privés dans une procédure commune d’affectation des élèves aux collèges, mesure qui va faire hurler certains. Mais il rappelle que ces établissements bénéficient d’un financement public massif, et qu'il est alors normal qu'ils soient soumis à des règles communes, aussi en ce qui concerne les règles d’affectations des élèves : "La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des façons d’améliorer la situation. En faisant rentrer les collèges publics et privés dans un même système d’affectation des élèves, il est possible de faire fortement progresser la mixité sociale au collège", ce qui est encore plus simple à Paris qu'ailleurs, vu les densités de populations scolaires.

Je vous recommande vivement la lecture de son article. C'est un constat révoltant, mais nous devons en avoir conscience si nous voulons contribuer à faire changer les choses. Chaque enfant a le droit d'apprendre dans les mêmes conditions, sans distinction de classe socio-culturelle. C'est une question de justice, de solidarité, et un enjeu fondamental pour notre société. Développer les dispositifs de soutien à l'éducation prioritaire c'est très bien (vraiment, ne voyez aucune ironie dans cette affirmation), mais chercher à améliorer la situation en amont, c'est encore mieux. Et nous avons tous à y gagner.

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