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vendredi 21 octobre 2016

Je suis crapiste. C'est grave docteur ?

Aujourd’hui et demain, j’assiste à Paris aux journées du CRAP. Demain je profiterai d'ateliers et de conférences, et aujourd’hui c'était l’assemblée générale et des ateliers de réflexion sur la vie du CRAP. Le CRAP (Cercle de Recherche et d’Actions Pédagogiques) porte un projet de société, dans le sens d’une école pour la réussite de tous, connectée à une société plus juste, sans discrimination de diversité ou de difficulté, quel que soit le territoire.


Je suis plutôt nouvelle au CRAP. Depuis longtemps je lis les publications des cahiers pédagogiques, mais je ne suis adhérente que depuis un ou deux ans. J’avais envie d’en savoir plus sur cette association, et j’ai bien fait : j’ai une idée plus claire de ce qu’est le CRAP.

D’abord, j’ai été très surprise d’apprendre qu’il n’y a qu’une cinq-centaine d’adhérents. C’est très peu, surtout au regard de la notoriété du CRAP, disproportionnée par rapport au nombre d’adhérents.

Ensuite, j’ai pu constater que le CRAP, c’est un ensemble de personnes très variées, et souvent hautes en couleurs, qui se respectent dans leurs différences. On s’en rend vite compte en écoutant les uns et les autres parler. Mais ce que tous ont en commun, outre cette tolérance, c’est la volonté de contribuer à changer le système éducatif, celle de réformer. Pas forcément de réformer comme dans la réforme du collège, mais dans une perspective résolument anti-déclinistes (les « c’était mieux avant »), indépendante (syndicalement, politiquement), militante, positive et ouverte.

Toute la journée, j'ai donc pu rencontrer des professionnels de l'éducation sympas, drôles, enthousiastes, pas du tout des "élitistes de l'éducation". "Pédago", oui. Tout comme "intello", qui sonne souvent comme une insulte dans les cours de récré. Mais gogos, pas du tout.
Le CRAP est souvent attaqué, par des syndicats, par des groupes de collègues anti-« pédagogo ». Aujourd’hui, je n’ai entendu aucun mépris pour eux. Les enseignants présents sont convaincus et clairs dans leur engagement. Lorsqu’on déverse sur eux de la haine, ils entendent qu’ils dérangent, qu’on parle d’eux. Et ils continuent leur chemin, avec détermination, parfois visiblement fatigués de se battre, toujours, pour leurs convictions.

Après une soirée bien agréable, d'un bar associatif dans les murs de l'ancien hôpital Saint Vincent de Paul à un dîner où la parole a circulé librement, j'ai hâte d'être à demain.

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