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dimanche 6 novembre 2016

Etre enseignant, être élève en Turquie aujourd'hui

Un article duMonde.fr  présente une situation alarmante pour les élèves et les enseignants turcs. Depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet, "au nom de la lutte contre le terrorisme, 37 000 personnes sont actuellement gardées à vue ou ont déjà été inculpées, 110 000 autres ont été mises à pied, dont un quart d’enseignants".
Une enseignante témoigne : « Parmi mes collègues, certains se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, sans protection sociale, sans argent. Leurs noms ont été publiés au Journal officiel, ils figurent en rouge sur le portail du gouvernement, ils ne retrouveront même pas un job de garçon de café car aucun employeur ne voudra d’eux. Tous ne sont pas, loin s’en faut, des partisans de Fethullah Gülen [le prédicateur musulman exilé aux Etats-Unis, désigné par Ankara comme l’instigateur du putsch raté], il y a aussi beaucoup d’enseignants syndiqués à gauche. Je ne peux m’empêcher de penser que mon tour viendra », soupire la jeune femme.

Une maman, aussi, qui commente la nomination dans le lycée de sa fille d'un nouveau directeur, « un vrai commissaire politique, un militant du parti au pouvoir [le Parti de la justice et du développement, AKP, islamo-conservateur] ». A la suite de la réforme, plus de la moitié des enseignants de cet établissement ont été mutés (23 sur 47), une nouvelle équipe pédagogique a pris le relais. Elle dit encore : « Les cours notamment de maths, de physique, de littérature sont de moins bon niveau. Les activités extrascolaires comme le dessin, la musique, le théâtre, ne sont pas encouragées. Les clubs ferment un à un. Les filles ont interdiction de porter la jupe ou le short ». Une autre maman renchérit : « Ils enquiquinent les élèves pour un oui ou pour un non, surtout les filles. La mienne s’est teint les cheveux, elle a été convoquée. Nous nous sentons atteints dans notre mode de vie ».

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