On parle beaucoup (et on a raison de le faire) du décrochage scolaire. Mais il n'y a pas que les élèves qui décrochent : la session de formation à laquelle j'assiste avec mes copines REP+ ces jours-ci porte sur le décrochage des élèves, mais aussi sur celui des profs. C'est une problématique nouvelle pour moi. Je sais que nombreux sont les enseignants qui fatiguent, qui peinent, qui souffrent, qui font un burn out, voire qui démissionnent, et parviennent ou pas à se reconvertir. Mais mettre tout cela en mots est intéressant ; chercher à identifier et reconnaître les signes du décrochage des enseignants est quelque chose que je n'avais pas formalisé.
François Jarraud, dans un expresso du café pédagogique de 2015, écrivait déjà sur le thème. Selon lui, "Si l'institution n'est pas le seul facteur de la crise que traversent ces enseignants, la façon dont elle les traite n'est pas pour rien dans leur décrochage." Il explique que "aux Etats-Unis, en Belgique, 40% des professeurs quittent le métier dans les 5 premières années d'exercice. En France les enseignants restent et s'enfoncent dans la souffrance. La crise que traverse un enseignant tient bien sur à sa personnalité. Mais elle renvoie aussi à sa formation, son environnement professionnel et à la crise du système éducatif qui est largement documentée." Il souligne aussi que "les réformes apparaissent souvent comme ayant un fort impact sur eux. ", ce qui résonne ces temps-ci.
La problématique n'est donc évidemment pas nouvelle ; mais le fait qu'on nous y forme, qu'on la mette en mots est une signe d'évolution et, qui sait, de transformation.
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