Pages

dimanche 17 août 2014

Les notes à la française vues à l'anglaise

Un ami m'a envoyé le lien vers cette vidéo :


C'est assez curieux comme les deux personnes qui dialoguent fixent sur le fait qu'en France, nous ne mettons jamais 20/20. On nous annonce un exposé sur la façon dont le système français de notation fonctionne, mais finalement la mise en parallèle avec le système britannique est assez pauvre et c'est dommage. Au Royaume Uni on note sur 100, ce qui doit donner une note plus nuancée je suppose (cinq fois plus nuancée, même). Mais c'est vraiment sur l'affirmation comme quoi obtenir 20/20 en France est pratiquement impossible que tourne les discussions. Or c'est faux.

Je connais beaucoup de collègues qui attribuent régulièrement des 20/20, et pas seulement en sciences. Certains collègues, dont je suis, dépassent même allègrement 20 points en attribuant des pins bonus aux élèves qui cherchent et réussissent à aller plus loin que ce qui était demandé.
Certes, 20/20 à une dissertation de philo ou un travail de français, c'est difficile à obtenir. Mais on ne peut pas affirmer qu'en France c'est la note de la perfection, et donc qu'aucun élève à aucun niveau ne peut l'obtenir. Des 20/20 au bac, il y en a, et avec le jeu des options certains candidats réussissent même le prouesse de dépasser 20 de moyenne. En théorie, 20/20, c'est la note qui indique que l'élève ou l'étudiant maîtrise complètement les compétences sur lesquelles on l'a interrogé. Pour autant, il peut avoir commis quelques erreurs, des maladresses ou suivi un autre chemin que celui prévu par l'interrogateur. Mais s'il réalise les objectifs visés pas l'évaluation, il "mérite" 20/20. En fait, le problème n'est pas tant de comment noter, mais de quoi noter.

Bien sûr, cela dépend des profs. Mais ailleurs aussi sans doute. Je me souviens d'une séance où de tout jeunes profs corrigeant des copies identiques. Les notes s'échelonnaient joyeusement, avec 10 poins d'étendue... Les maths n'échappent pas à la règle : noter, c'est très personnel, très subjectif, et nos attentes divergent terriblement. Heureusement, le modèle est Gaussien et la majorité des enseignants se retrouvent sur des valeurs communes. En tout cas, il n'y a aucune raison qu'il en soit autrement ailleurs, sauf à ne proposer que des QCM (beurk).

Ce qui est amusant au final, c'est que le collègue de la vidéo semble très sûr du lui. Et ce qui est chouette, c'est que j'ai découvert Numberphile, que je ne connaissais pas et qui est très riche.

1 commentaire: