J'ai découvert, grâce à une collègue qui me l'a indiqué, une plateforme nouvelle, Mooc-Up. J'y ai trouvé des tas de choses qui me parlent, sur des thèmes qui me sont chers : apprendre en jouant, enseigner en utilisant le jeu vidéo, les intelligences multiples, l'importance de l'organisation physique de la salle de classe, le plaisir d'apprendre et d'enseigner, et bien d'autres choses encore.
En fait, tout s'explique : Mooc-up est une nouvelle version du web pédagogique. C'est une plateforme de blogs encore en phase de test.
Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).
samedi 31 mai 2014
vendredi 30 mai 2014
Je Respire et ça fait du bien
Vu sur Respire, le réseau d'échange de savoirs professionnels en innovation, en recherche et en expérimentation :
Cette vidéo m'a évoqué une conversation avec des collègues cette semaine, sur l'utilisation de la vidéo et de l'audio pour garder une trace des travaux des élèves, que l'on exploite ensuite en tant qu'enseignant ou avec les élèves, selon les objectifs et les modalités. Ce sont des opportunités formidables de progresser et de faire progresser les élèves, et cela plaît beaucoup aux jeunes, en les motivant, en les poussant à être plus rigoureux, plus investis. La vidéo de Respire retranscrit vraiment bien ce qu'on peut vivre lors de ce type de séance.
Cette vidéo m'a évoqué une conversation avec des collègues cette semaine, sur l'utilisation de la vidéo et de l'audio pour garder une trace des travaux des élèves, que l'on exploite ensuite en tant qu'enseignant ou avec les élèves, selon les objectifs et les modalités. Ce sont des opportunités formidables de progresser et de faire progresser les élèves, et cela plaît beaucoup aux jeunes, en les motivant, en les poussant à être plus rigoureux, plus investis. La vidéo de Respire retranscrit vraiment bien ce qu'on peut vivre lors de ce type de séance.
jeudi 29 mai 2014
Le prof innovant est-il condamné à la solitude ?
Puisque je suis dans ma thématique "solitude,", voici un article (qui date de 2011 mais reste d'actualité) à lire sur le blog de Christine Vaufrey , au sujet de l'innovation pédagogique :
Nous avons d’abord cherché à mettre des situations concrètes sous le terme d’isolement. Celui-ci est du à plusieurs facteurs : le manque de soutien de la hiérarchie a été fréquemment cité, mais aussi le simple fait de ne pas suivre les pratiques dominantes d’enseignement, de ne pas se contenter de situations confortables, voire même d’approuver certaines réformes venues d’en haut quand la majorité les désapprouve !
Etre innovant, c’est croire dans les capacités des élèves, partir de leurs points forts et de ce qu’ils aiment. C’est être avec eux et non plus devant eux. C’est les responsabiliser, les rendre acteurs. C’est trouver un espace commun de plaisir avec eux : « Innover c’est aussi revenir à ce qui nous passionne, tant pour les profs que pour les élèves » et le même, plus loin : « Mais ce qui nous passionne (l’essentiel) est souvent étouffé par le très important (performance chiffrée)« . C’est aussi ne plus vouloir travailler seul : ouvrir la porte de sa classe, parler avec les collègues de ses pratiques, de ses réussites comme de ses échecs. C’est prendre des risques, briser la routine, rompre avec le cloisonnement disciplinaire et horaire. C’est surtout prendre de la hauteur et considérer sa tâche dans sa globalité.
(...)
Plusieurs participants ont souligné qu’ils n’étaient pas innovants en permanence ! Que chacun est aussi adepte des traditions, qui sécurisent et sont moins consommatrices d’énergie que l’innovation permanente. De plus, l’innovation ne porte pas de valeur en elle-même, et certaines pratiques traditionnelles sont parfaitement efficaces alors, pourquoi les jeter ?
(...)
Celui qui se sent différent a parfois tendance à s’enfermer dans sa différence, et à aller chercher ailleurs (notamment sur le web) une communauté chaleureuse de semblables. Cette passionnante conversation a montré que ce n’était pas une fatalité, mais qu’il ne fallait pas attendre de reconnaissance spontanée des efforts fournis et des résultats obtenus.
Nous avons d’abord cherché à mettre des situations concrètes sous le terme d’isolement. Celui-ci est du à plusieurs facteurs : le manque de soutien de la hiérarchie a été fréquemment cité, mais aussi le simple fait de ne pas suivre les pratiques dominantes d’enseignement, de ne pas se contenter de situations confortables, voire même d’approuver certaines réformes venues d’en haut quand la majorité les désapprouve !
Etre innovant, c’est croire dans les capacités des élèves, partir de leurs points forts et de ce qu’ils aiment. C’est être avec eux et non plus devant eux. C’est les responsabiliser, les rendre acteurs. C’est trouver un espace commun de plaisir avec eux : « Innover c’est aussi revenir à ce qui nous passionne, tant pour les profs que pour les élèves » et le même, plus loin : « Mais ce qui nous passionne (l’essentiel) est souvent étouffé par le très important (performance chiffrée)« . C’est aussi ne plus vouloir travailler seul : ouvrir la porte de sa classe, parler avec les collègues de ses pratiques, de ses réussites comme de ses échecs. C’est prendre des risques, briser la routine, rompre avec le cloisonnement disciplinaire et horaire. C’est surtout prendre de la hauteur et considérer sa tâche dans sa globalité.
(...)
Plusieurs participants ont souligné qu’ils n’étaient pas innovants en permanence ! Que chacun est aussi adepte des traditions, qui sécurisent et sont moins consommatrices d’énergie que l’innovation permanente. De plus, l’innovation ne porte pas de valeur en elle-même, et certaines pratiques traditionnelles sont parfaitement efficaces alors, pourquoi les jeter ?
(...)
Celui qui se sent différent a parfois tendance à s’enfermer dans sa différence, et à aller chercher ailleurs (notamment sur le web) une communauté chaleureuse de semblables. Cette passionnante conversation a montré que ce n’était pas une fatalité, mais qu’il ne fallait pas attendre de reconnaissance spontanée des efforts fournis et des résultats obtenus.
On y apprend aussi ce qu'est un #ClavEd, dont j'ignorais l'existence.
La lucidité des jeunes...
- M'dame, pourquoi vous êtes prof ?
- Comment ça ?
- Ben vous avez fait des études, vous savez plein de trucs et puis vous comprenez dans votre tête. Alors pourquoi vous êtes prof ? Vous l'avez fait exprès ?
- Heu oui, j'ai toujours voulu enseigner je crois.
- Ah oui quand même...(silence perplexe de l'élève) Donc vous avez fait ça parce que vous vouliez, en fait.
(nouveau silence de l'élève et grand moment de solitude pour moi)
- Comment ça ?
- Ben vous avez fait des études, vous savez plein de trucs et puis vous comprenez dans votre tête. Alors pourquoi vous êtes prof ? Vous l'avez fait exprès ?
- Heu oui, j'ai toujours voulu enseigner je crois.
- Ah oui quand même...(silence perplexe de l'élève) Donc vous avez fait ça parce que vous vouliez, en fait.
(nouveau silence de l'élève et grand moment de solitude pour moi)
lundi 26 mai 2014
dimanche 25 mai 2014
Queenons les maths !
Sur l'excellent Maths 93, une version mathématique de Bohemian Rhasody, de Queen. Le titre en est Calculus Rhapsody. En principe, cela doit parler aux élèves de TS et plus. Il y est question d'intégration, principalement. C'est en anglais, mais assez simple à comprendre.
La vraie version :
Les maths, c'est dar, c'est Lautréamont qui le dit
O mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante. J’aspirais instinctivement, dès le berceau, à boire à votre source, plus ancienne que le soleil, et je continue encore de fouler le parvis sacré de votre temple solennel, moi, le plus fidèle de vos initiés. Il y avait du vague dans mon esprit, un je ne sais quoi épais comme de la fumée ; mais, je sus franchir religieusement les degrés qui mènent à votre autel, et vous avez chassé ce voile obscur, comme le vent chasse le damier. Vous avez mis, à la place, une froideur excessive, une prudence consommée et une logique implacable. À votre lait fortifiant, mon intelligence s’est rapidement développée, et a pris des proportions immenses, au milieu de cette clarté ravissante dont vous faites présent, avec prodigalité, à ceux qui vous aiment d’un sincère amour. Arithmétique ! algèbre ! géométrie ! trinité grandiose ! triangle lumineux !
Alors, on craque ? Allez, je vous mets la version audio :
Non ? Vous avez craqué à nouveau ?
Bon, alors voici la suite. Je reprends là où je m'étais arrêtée :
Bon, alors voici la suite. Je reprends là où je m'étais arrêtée :
Celui qui ne vous a pas connues est un insensé ! Il mériterait l’épreuve des plus grands supplices ; car, il y a du mépris aveugle dans son insouciance ignorante ; mais, celui qui vous connaît et vous apprécie ne veut plus rien des biens de la terre ; se contente de vos jouissances magiques ; et, porté sur vos ailes sombres, ne désire plus que de s’élever, d’un vol léger, en construisant une hélice ascendante ; vers la voûte sphérique des cieux. La terre ne lui montre que des illusions et des fantasmagories morales ; mais vous, ô mathématiques concises, par l’enchaînement rigoureux de vos propositions tenaces et la constance de vos lois de fer, vous faites luire, aux yeux éblouis, un reflet puissant de cette vérité suprême dont on remarque l’empreinte dans l’ordre de l’univers. Mais, l’ordre qui vous entoure, représenté surtout par la régulation parfaite du carré, l’ami de Pythagore, est encore plus grand ; car, le Tout Puissant s’est révélé complètement, lui est ses attributs, dans ce travail mémorable qui consista à faire sortir, des entrailles du chaos, vos trésors de théorèmes et vos magnifiques splendeurs. Aux époques antiques et dans les temps modernes, plus d’une grande imagination humaine vit son génie, épouvanté, à la contemplation de vos figures symboliques tracées sur le papier brûlant, comme autant de signes mystérieux vivants d’une haleine latente, que ne comprend pas le vulgaire profane et qui n’étaient que la révélation éclatante d’axiomes et d’hiéroglyphes éternels, qui ont existé avant l’univers et qui se maintiendront après lui. Elle se demande, penchée sur le précipice d’un point d’interrogation fatal, comment se fait-il que les mathématiques contiennent tant d’imposante grandeur et tant de vérité incontestable, tandis que, si elle les compare à l’homme, elle ne trouve en ce dernier que faux orgueil et mensonge. Alors, cet esprit supérieur, attristé, auquel la familiarité noble de vos conseils fait sentir davantage la petitesse de tête, blanchie, sur une main décharnée et reste absorbé dans des méditations surnaturelles. Il incline ses genoux devant vous, et sa vénération rend hommage à votre visage divin, comme à la propre image du Tout-Puissant. Pendant mon enfance, vous m’apparûtes, une nuit de mai, aux rayons de la lune, sur une prairie verdoyante, aux bords d’un ruisseau limpide, toutes les trois égales en grâce et en pudeur, toutes les trois pleines de majesté comme des reines. Vous fîtes quelques pas vers moi, avec votre longue robe, flottante comme une vapeur, et vous m’attirâtes vers vos fières mamelles, comme un fils béni. Alors, j’accourus avec empressement, mes mains crispées sur votre blanche gorge. Je me suis nourri, avec reconnaissance, de votre manne féconde, et j’ai senti que l’humanité grandissait en moi, et devenait meilleure. Depuis ce temps, ô déesses rivales, je ne vous ai pas abandonnées. Depuis ce temps, que de projets énergiques, que de sympathies, que je croyais avoir gravées sur les pages de mon coeur, comme sur du marbre, n’ont-elles pas effacé lentement, de ma raison désabusée, leurs lignes configuratives, comme l’aube naissante efface les ombres de la nuit ! Depuis ce temps, j’ai vu la mort, dans l’intention, visible à l’oeil nu, de peupler les tombeaux, ravager les champs de bataille, engraissés par le sang humain et faire pousser des fleurs matinales par dessus les funèbres ossements. Depuis ce temps, j’ai assisté aux révolutions de notre globe ; les tremblements de terre, les volcans, avec leur lave embrasée, le simoun du désert et les naufrages de la tempête ont eu ma présence pour spectateur impassible. Depuis ce temps, j’ai vu plusieurs générations humaines élever, dès le matin, ses ailes et ses yeux, vers l’espace, avec la joie inexpériente de la chrysalide qui salue sa dernière métamorphose, et mourir, le soir, avant le coucher du soleil, la tête courbée, comme des fleurs fanées que balance le sifflement plaintif du vent. Mais, vous, vous restez toujours les mêmes. Aucun changement, aucun air empesté n’effleure les rocs escarpés et les vallées immenses de votre identité. Vos pyramides modestes dureront davantage que les pyramides d’Égypte, fourmilières élevées par la stupidité et l’esclavage. La fin des siècles verra encore debout sur les ruines des temps, vos chiffres cabalistiques, vos équations laconiques et vos lignes sculpturales siéger à la droite vengeresse du Tout-Puissant, tandis que les étoiles s’enfonceront, avec désespoir, comme des trombes, dans l’éternité d’une nuit horrible et universelle, et que l’humanité, grimaçante, songera à faire ses comptes avec le jugement dernier. Merci, pour les services innombrables que vous m’avez rendus. Merci, pour les qualités étrangères dont vous avez enrichi mon intelligence. Sans vous, dans ma lutte contre l’homme, j’aurais peut-être été vaincu. Sans vous, il m’aurait fait rouler dans le sable et embrasser la poussière de ses pieds. Sans vous, avec une griffe perfide, il aurait labouré ma chair et mes os. Mais, je me suis tenu sur mes gardes, comme un athlète expérimenté. Vous me donnâtes la froideur qui surgit de vos conceptions sublimes, exemptes de passion. Je m’en servis pour rejeter avec dédain les jouissances éphémères de mon court voyage et pour renvoyer de ma porte les offres sympathiques, mais trompeuses, de mes semblables. Vous me donnâtes la prudence opiniâtre qu’on déchiffre à chaque pas dans vos méthodes admirables de l’analyse, de la synthèse et de la déduction. Je m’en servis pour dérouter les ruses pernicieuses de mon ennemi mortel, pour l’attaquer, à mon tour, avec adresse, et plonger, dans les viscères de l’homme, un poignard aigu qui restera à jamais enfoncé dans son corps ; car, c’est une blessure dont il ne se relèvera pas. Vous me donnâtes la logique, qui est comme l’âme elle-même de vos enseignements, pleins de sagesse ; avec ses syllogismes, dont le labyrinthe compliqué n’en est que plus compréhensible, mon intelligence sentit s’accroître du double ses forces audacieuses. À l’aide de cet auxiliaire terrible, je découvris, dans l’humanité, en nageant vers les bas-fonds, en face de l’écueil de la haine, la méchanceté noire et hideuse, qui croupissait au milieu de miasmes délétères, en s'admirant le nombril. Le premier, je découvris, dans les ténèbres de ses entrailles, ce vice néfaste, le mal ! supérieur en lui au bien. Avec cette arme empoisonnée que vous me prêtâtes, je fis descendre, de son piédestal, construit par la lâcheté de l’homme, le Créateur lui-même ! Il grinça des dents et subit cette injure ignominieuse ; car il avait pour adversaire quelqu’un de plus fort que lui. Mais, je le laisserai de côté, comme un paquet de ficelles, afin d’abaisser mon vol... Le penseur Descartes faisait, une fois, cette réflexion que rien de solide n’était bâti sur vous. C’était une manière ingénieuse de faire comprendre que le premier venu ne pouvait pas, sur le coup, découvrir votre valeur inestimable. En effet, quoi de plus solide que les trois qualités principales déjà nommées qui s’élèvent, entrelacées comme une couronne unique, sur le sommet auguste de votre architecture colossale ? Monument qui grandit sans cesse de découvertes quotidiennes, dans vos mines de diamant, et d’explorations scientifiques, dans vos superbes domaines. O mathématiques saintes, puissiez-vous, par votre commerce perpétuel, consoler le reste de mes jours de la méchanceté de l’homme et de l’injustice du Grand-Tout.
Vous êtes encore là ? Bravo, belle résistance. Vous avez bien mérité une bio (rapide et wikipédienne) de Lautréamont : Isidore Lucien Ducasse est né en Uruguay en 1846, et mort à Paris en 1870. Il adopta le pseudonyme de comte de Lautréamont, probablement au Latréaumont (1838) d’Eugène Sue. Il est également possible que la réalité de ce pseudonyme réside dans un jeu de mots qui marque sa nostalgie pour l'Uruguay, en effet on peut lire Lautréamont comme "L'autre est à Mont..." (Montevideo).
Son œuvre compte parmi les plus fascinantes du XIXe siècle, d'autant plus que l'on a longtemps su très peu de choses sur son auteur, mort très jeune, à vingt-quatre ans, sans avoir connu le succès de son vivant. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». Selon ses biographes, il serait mort de la tuberculose.
Vous êtes encore là ? Bravo, belle résistance. Vous avez bien mérité une bio (rapide et wikipédienne) de Lautréamont : Isidore Lucien Ducasse est né en Uruguay en 1846, et mort à Paris en 1870. Il adopta le pseudonyme de comte de Lautréamont, probablement au Latréaumont (1838) d’Eugène Sue. Il est également possible que la réalité de ce pseudonyme réside dans un jeu de mots qui marque sa nostalgie pour l'Uruguay, en effet on peut lire Lautréamont comme "L'autre est à Mont..." (Montevideo).
Son œuvre compte parmi les plus fascinantes du XIXe siècle, d'autant plus que l'on a longtemps su très peu de choses sur son auteur, mort très jeune, à vingt-quatre ans, sans avoir connu le succès de son vivant. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». Selon ses biographes, il serait mort de la tuberculose.
samedi 24 mai 2014
Fluctuation d'échantillonnage et élections présidentielles
Au départ, j'avoue avoir été longtemps rétive aux statistiques en tant que discipline des mathématiques. J'ai même dit des choses du type "les stats devraient être enseignées en éco ou dans d'autres disciplines, de façon filée, mais pas en maths", ou "on fait dire n'importe quoi aux statistiques, les critères statistiques ne signifient rien.". J'ai carrément honte. Grave, comme diraient mes élèves. Heureusement, avec l'âge , on devient moins bête (parfois).
On peut utiliser de façon malhonnête ou erronée les statistiques, certes. Comme tous les chiffres, comme les titres des articles de quotidien, comme des citations sorties de leur contexte. Mais cela n'enlève rien aux méthodes qui constituent les statistiques. Méthodes qui, du point de vue de leur enseignement, ont considérablement évolué ces dernières années. Savoir calculer une moyenne, une médiane, des quartiles, est toujours un objectif des programmes, mais c'est surtout leur interprétation conjointe qui nous intéresse. D'ailleurs, analyser la signification du couple médiane-moyenne se voit maintenant en troisième et permet des discussions très intéressantes avec les élèves sur le bien fondé de l'évaluation sommative (ce qui apporte de l'eau à mon moulin d'évaluation sur des modes différents).
Depuis quelques années, on étudie la fluctuation d'échantillonnage dès la classe de seconde. Je me souviens d'avoir commencé à l'étudier il y a une dizaine d'année, en section euro : c'était un thème très enseigné en Allemagne, et mes élèves de DNL maths-allemand l'avaient découvert en allemand. C'est la première fois que je me suis amusée avec des stats. D'ailleurs j'avais choisi ce thème pour mon exposé de certification maths-allemand : il s'agissait d'évaluer si un fruitier disait vrai sur des clémentines, dont il prétendait qu'elles contenaient très peu de pépins. A partir d'un échantillon, on cherchait à le vérifier mathématiquement. C'était très chouette, et j'avais choisi cette thématique car je savais que le jury ne serait pas constitué uniquement de matheux. Là, je pouvais parler maths en étant comprise de non matheux, pas dans les méthodes, mais dans les enjeux, dans les tenants et les aboutissants.
Hier, j'ai aidé une élève de seconde qui était déstabilisée par ce chapitre. Elle peinait à identifier ce qu'il fallait retenir, ce qu'il fallait comprendre. Elle cherchait en fait à dégager des "formules" plus ou moins magiques, et le côté interprétation l'a surprise. Nous avons résolu différents exercices, mais un m'a particulièrement plu : il s'agissait de travailler sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2002.
Un rappel wikipedien des faits :
Le est inédit dans la vie politique française, puisqu'un représentant d'un parti classé à l'extrême droite de l'échiquier politique a réussi à se qualifier pour le second tour d'une élection présidentielle. À 20 heures, les estimations donnaient Jacques Chirac en tête avec 20 % des voix, contre 17 % à Jean-Marie Le Pen, lequel éliminait alors Lionel Jospin, chef du gouvernement qui recueillait 16 % des suffrages.
Sur Survey Magazine (le magazine en ligne des professionnels des études, sondages, statistiques & technologies d'enquêtes), voici ce qu'on peut lire :
L'exercice que nous avons résolu hier avec mon élève se présentait ainsi :
On peut utiliser de façon malhonnête ou erronée les statistiques, certes. Comme tous les chiffres, comme les titres des articles de quotidien, comme des citations sorties de leur contexte. Mais cela n'enlève rien aux méthodes qui constituent les statistiques. Méthodes qui, du point de vue de leur enseignement, ont considérablement évolué ces dernières années. Savoir calculer une moyenne, une médiane, des quartiles, est toujours un objectif des programmes, mais c'est surtout leur interprétation conjointe qui nous intéresse. D'ailleurs, analyser la signification du couple médiane-moyenne se voit maintenant en troisième et permet des discussions très intéressantes avec les élèves sur le bien fondé de l'évaluation sommative (ce qui apporte de l'eau à mon moulin d'évaluation sur des modes différents).
Depuis quelques années, on étudie la fluctuation d'échantillonnage dès la classe de seconde. Je me souviens d'avoir commencé à l'étudier il y a une dizaine d'année, en section euro : c'était un thème très enseigné en Allemagne, et mes élèves de DNL maths-allemand l'avaient découvert en allemand. C'est la première fois que je me suis amusée avec des stats. D'ailleurs j'avais choisi ce thème pour mon exposé de certification maths-allemand : il s'agissait d'évaluer si un fruitier disait vrai sur des clémentines, dont il prétendait qu'elles contenaient très peu de pépins. A partir d'un échantillon, on cherchait à le vérifier mathématiquement. C'était très chouette, et j'avais choisi cette thématique car je savais que le jury ne serait pas constitué uniquement de matheux. Là, je pouvais parler maths en étant comprise de non matheux, pas dans les méthodes, mais dans les enjeux, dans les tenants et les aboutissants.
Hier, j'ai aidé une élève de seconde qui était déstabilisée par ce chapitre. Elle peinait à identifier ce qu'il fallait retenir, ce qu'il fallait comprendre. Elle cherchait en fait à dégager des "formules" plus ou moins magiques, et le côté interprétation l'a surprise. Nous avons résolu différents exercices, mais un m'a particulièrement plu : il s'agissait de travailler sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2002.
Un rappel wikipedien des faits :
Le est inédit dans la vie politique française, puisqu'un représentant d'un parti classé à l'extrême droite de l'échiquier politique a réussi à se qualifier pour le second tour d'une élection présidentielle. À 20 heures, les estimations donnaient Jacques Chirac en tête avec 20 % des voix, contre 17 % à Jean-Marie Le Pen, lequel éliminait alors Lionel Jospin, chef du gouvernement qui recueillait 16 % des suffrages.
Sur Survey Magazine (le magazine en ligne des professionnels des études, sondages, statistiques & technologies d'enquêtes), voici ce qu'on peut lire :
"Les sondages se sont encore trompés." La presse a été pratiquement unanime, en 2002, pour présenter les instituts de sondages comme incompétents, voire partiellement responsables du résultat électoral, par l'influence sur les comportement des électeurs qu'ils pouvaient avoir eus. Géo-phile propose un document intéressant sur ce thème.
L'exercice que nous avons résolu hier avec mon élève se présentait ainsi :
Les derniers sondages du 19 avril 2002 par BVA auprès d’environ
1000 personnes donnaient comme prévisions 19% pour Jacques Chirac, 18% pour
Lionel Jospin et 14% pour Jean-Marie Le Pen. On a donc accusé les sondages de s'être trompés.
Un statisticien, Michel Lejeune, a exprimé dans Le Monde un point de vue à contre-courant à l'époque :
L'exercice pose la question : "entre les deux points de vue contradictoires exprimés, lequel adoptez-vous ? Justifiez votre réponse."
Nous avons déterminé, avec mon élève, les intervalles de fluctuation au seuil de 95%. Le terme peut paraître barbare, mais en fait ce n'est pas si compliqué : nous avons calculé qu'il y avait 95% de chances que les scores des candidats soient :
- Pour Jacques Chirac, entre 15,8% et 22,2%
- Pour Lionel Jospin, entre 14,8% et 21,2%
- Pour Jean-Marie Le Pen, entre 10,8% et 17,2%.
Que constate-t-on ?
- Les sondages ont terriblement fluctué eux-mêmes. le résultat du sondage plus haut, et celui de BVA peu avant l'élection, différaient déjà sensiblement.
- Choisir de comparer un sondage qui date de six mois avant les élections et le résultat du premier tour est assez fallacieux...
- A partir des sondages BVA, on obtient des intervalles de fluctuation qui sont compatibles avec les résultats. Mais pour s'en apercevoir, il faut interpréter les résultats et non les accepter comme précis et définitifs.
Alors une dernière question (pour aujourd'hui) se pose : les "gens" sont-ils incapables de comprendre ce genre de choses, pour qu'on n'en parle pas dans les médias ? Ne pourrait-on pas parler d'intervalle, de marge, bref nuancer les sondages ?
Je propose une réponse (dont je suis convaincue) : si !
Vieux bouquin et jeunes élèves
Jeudi, mes élèves m'ont demandé de leur faire passer un livre. La semaine précédente, je leur avais présenté un bouquin comme illustration des techniques de reliure, dans le cadre des IDD que je co-anime en 5ème. J'avais oublié la promesse, faite au moment de la sonnerie, de faire circuler l'ouvrage dans les rangs, mais pas les élèves. C'est même la première chose qu'ils m'ont demandée.
Le fait qu'ils aient retenu que je leur avais présenté ce vieux bouquin de maths, qu'ils aient vraiment envie de le voir, mais surtout de le manipuler, m'a questionnée. Ils étaient tout content de pouvoir l'ouvrir, tourner les pages jaunies (c'est un manuel d'arithmétique de 1897), et certains ont même eu le réflexe de le renifler et de se réjouir de l'odeur de vieux livre. Ils cherchaient à savoir si les programmes étaient les mêmes, si c'était "plus dur" à cette "époque-là", bref plein de questions rafraîchissantes. Le livre a assez mal survécu : jusqu'à lors, après achat pour une somme misérable dans une foire à tout dominicale, j'avais été la seule à le manipuler et il était déjà passablement déglingué. Maintenant, il est renforcé de scotch et je le rafistolerai cet été. Mais ce n'est pas grave : les élèves ont été soigneux, c'est le livre qui ne demandait qu'à se disloquer partiellement. Et ils m'ont aidé à lui porter les premiers secours, avec une application touchante. Pour eux, c'était sinon un trésor, du moins une relique. D'ailleurs, il était sur mon étagère à livres, dans ma classe, dans l'espoir d'un jour susciter l'intérêt des jeunes.
Et donc j'ai réfléchi. On nous dit beaucoup que les enfants se détournent du livre, qu'il meurt au profit du numérique. Il est difficile de se faire un avis personnel si l'on se cantonne aux médias.
Dans le Figaro du 3 février 2013 :
Et dans le Figaro encore, le 4 février 2013 :
Evidemment, les articles qui correspondent à ces titres exposent une réalité plus complexe, et il faut les lire en entier et non s'arrêter au titre pour en extraire des informations. Mais tout de même, c'est rigolo.
Alors je suis allée sur le site du ministère de la culture et de la communication pour trouver des données plus précises. C'est chose faite avec "Chiffres clé du secteur du livre". C'est un document complet, assez nuancé, qui commence par une mise en garde sur l'interprétation de données statistiques, ce qui m'a bien plu car ce n'est pas si courant.
Le fait qu'ils aient retenu que je leur avais présenté ce vieux bouquin de maths, qu'ils aient vraiment envie de le voir, mais surtout de le manipuler, m'a questionnée. Ils étaient tout content de pouvoir l'ouvrir, tourner les pages jaunies (c'est un manuel d'arithmétique de 1897), et certains ont même eu le réflexe de le renifler et de se réjouir de l'odeur de vieux livre. Ils cherchaient à savoir si les programmes étaient les mêmes, si c'était "plus dur" à cette "époque-là", bref plein de questions rafraîchissantes. Le livre a assez mal survécu : jusqu'à lors, après achat pour une somme misérable dans une foire à tout dominicale, j'avais été la seule à le manipuler et il était déjà passablement déglingué. Maintenant, il est renforcé de scotch et je le rafistolerai cet été. Mais ce n'est pas grave : les élèves ont été soigneux, c'est le livre qui ne demandait qu'à se disloquer partiellement. Et ils m'ont aidé à lui porter les premiers secours, avec une application touchante. Pour eux, c'était sinon un trésor, du moins une relique. D'ailleurs, il était sur mon étagère à livres, dans ma classe, dans l'espoir d'un jour susciter l'intérêt des jeunes.
Et donc j'ai réfléchi. On nous dit beaucoup que les enfants se détournent du livre, qu'il meurt au profit du numérique. Il est difficile de se faire un avis personnel si l'on se cantonne aux médias.
Dans le Figaro du 3 février 2013 :
Et dans le Figaro encore, le 4 février 2013 :
Alors je suis allée sur le site du ministère de la culture et de la communication pour trouver des données plus précises. C'est chose faite avec "Chiffres clé du secteur du livre". C'est un document complet, assez nuancé, qui commence par une mise en garde sur l'interprétation de données statistiques, ce qui m'a bien plu car ce n'est pas si courant.
Le document présente ensuite de nombreuses données relative au marché du livre, de la production à la vente, de la distribution à la répartition par genre.
Une partie du document aborde plus spécifiquement le livre jeunesse :
Ainsi, les jeunes lisent toujours. Des vrais livres. Ou alors ils en achètent et ne les lisent pas, et s'en servent pour caler leur console de jeu, mais j'ai un doute. On peut objecter qu'il faudrait "voir ce qu'ils lisent", que les mangas "c'est pas des livres", mais je constate tout de même que beaucoup d'élèves que j'ai en face de moi lisent, parfois beaucoup, et des types d'écrits très variés. Et en observant mes élèves et le petit livre tout racorni d'arithmétique, il était évident que l'objet livre continue d'occuper une place particulière : le numérique ne sent rien, ne se touche pas, ne fait pas de bruit quand on tourne les pages. Il est bien pratique car il allège nos étagères et s'emporte partout, mais me semble être un objet beaucoup plus intellectuel que le livre papier.
Les tâche complexe, c'est pas si compliqué !
Beaucoup de jeunes collègues s'interrogent sur ce qu'est une tâche complexe. Un diaporama est disponible ici, de l'académie de Nantes. Il concerne les science physiques mais s'applique aux autres disciplines car lest assez général.
Sur l'académie de Poitiers, une page proposer des exemples de tâche complexe en mathématiques, et celle de Caen est intéressante également.
Ici, un lien pour télécharger un livret du projet LEMA, un projet européen dont l'objectif est d'enseigner les mathématiques à travers la résolution de problèmes de la vie courante ou utilisant les mathématiques. Je n'ai pas encore exploité ce document en classe mais il m'a paru très intéressant.
Et enfin là, un diaporama élaboré par des collègues de l'académie d'Orléans-Tours, vraiment très bien fait pour comprendre ce qu'est une tâche complexe et comment la mettre en oeuvre et l'exploiter.
Sur eduscol, on trouve bien entendu de multiples ressources. Là, on trouvera un document assez riche sur la tâche complexe, avec des exemples de mises en oeuvre.
Ici, un lien pour télécharger un livret du projet LEMA, un projet européen dont l'objectif est d'enseigner les mathématiques à travers la résolution de problèmes de la vie courante ou utilisant les mathématiques. Je n'ai pas encore exploité ce document en classe mais il m'a paru très intéressant.
Et enfin là, un diaporama élaboré par des collègues de l'académie d'Orléans-Tours, vraiment très bien fait pour comprendre ce qu'est une tâche complexe et comment la mettre en oeuvre et l'exploiter.
lundi 19 mai 2014
Sofia Kovalevskaïa, mathématicienne rebelle
J'ai découvert Sofia Kovalevskaïa en cherchant des doodles liés aux maths.
Sofia Kovalevskaïa était une mathématicienne russe haute en couleurs. Elle naquit en 1850 dans une famille noble et cultivée à Moscou : elle fréquentait par exemple Dostoïevski, qui demanda même sa soeur aînée en mariage.
Elle montra dès l'adolescence des facilités pour les mathématiques, ainsi qu'une personnalité déterminée. Elle aimait tellement étudier les mathématiques qu'elle négligeait les autres disciplines que son père voulait qu'elle apprenne. Il en arriva à la priver de mathématiques, et elle continua de les étudier, en cachette, la nuit.
Elle se maria à 18 ans avec un biologiste paléontologue, Voldemar Kovalevski (il traduisit Darwin en russe). Il était nihiliste, comme elle, et c'était un mariage blanc, qui lui permettait de s'émanciper et de parcourir l'Europe sans l'autorisation de son père. Elle partit en Allemagne avec lui pour achever ses études, où elle suivit les cours de Weierstrass. Mais à cette époque, une femme ne pouvait s'inscrire à l'université, et Weierstrass lui donnait des cours privés. Elle devint une de ses élèves préférées. Elle fut la première femme en Allemagne à obtenir le titre de docteur in absentia à l'université de Gottingen : elle était reconnue titulaire d'un doctorat mais ne pouvait pas fréquenter l'université. Sa soutenance portait sur sur les équations dérivées partielles, ce qu’aujourd’hui on appelle le théorème de Cauchy-Kovalevskaïa. Elle avait trouvé un contre-exemple à un théorème que tout le monde croyait vrai, ce qui lui avait permis de formuler le bon énoncé, puis de le démontrer.
Sa vie personnelle fut douloureuse. La vie commune avec son mari s'avéra être difficile. Le couple avait peu d'argent et Voldemar Kovalevski sous-estimait les qualités scientifiques de sa femme. Elle partit sans lui poursuivre ses travaux mathématiques en Allemagne et en France. Il se suicida en ingérant du formol lors de cette séparation, en 1883, accablé par les dettes, ruiné et probablement amoureux éconduit de sa femme. Sofia Kovalevskaïa traversa une longue dépression.
Elle s'installa à Stockholm avec sa fille où elle obtient un poste permanent de professeur à l'université de Stockholm, devenant ainsi une des premières femmes professeur d'Université en Europe. Elle écrivit un mémoire, Sur les problèmes de la rotation d’un corps solide autour d’un point fixe (1888) couronné par le Prix Bordin de l’Académie des sciences de Paris. Elle se heurta à des oppositions féroces. Le dramaturge August Strindberg disait, à son propos : «Un professeur femme est un phénomène pernicieux et déplaisant ; on pourrait même dire, une monstruosité.»
Ce n'était pas l'avis de ses collègues et de ses étudiants. Ainsi Mittag-Leffler a-t-il dit d'elle :
«C'est une femme fascinante. Elle est belle, et quand elle parle, une expression de féminité, de douceur et de rare intelligence illumine son visage [...] Comme savante, elle se distingue par la rare clarté et précision avec laquelle elle s'exprime, ainsi que par une extraordinaire rapidité de compréhension. Il est facile de voir la profondeur à laquelle elle a poussé ses études, et je comprends parfaitement pourquoi Weierstrass la considère comme la plus douée de ses élèves.»
Elle tomba éperdument amoureuse d'un sociologue qu’elle appelait « le gros M ». mais ces sentiments n'étaient pas partagé : « le gros M » n'avait pour elle que de l’admiration.
Elle continua à voyager et finit par retourner à Stockholm où elle mourut d'une pneumonie, solitaire, à 41 ans.
Sofia Kovalevskaïa a écrit Les Sœurs Rjevski et Vera Vorontzoff, qui décrivent la vie en Russie, et un roman en partie autobiographique : une nihiliste. Elle disait :
«Il est impossible d'être mathématicien sans être poète dans l'âme».
vendredi 16 mai 2014
Maria Gaetana Agnasi (partie 1)
Il y a 296 ans, naissait l'Italienne Maria Gaetana Agnesi, considérée comme la première femme du monde occidental à s'être fait connaître dans le domaine des mathématiques. Un doodle lui est consacré aujourd'hui.
mercredi 14 mai 2014
Meuh non j'boude pas !
Devant l'inquiétude de certains de mes lecteurs, je m'empresse de les rassurer : tout va bien, je ne fais pas la tête à mon blog. Je travaille juste trop pour avoir le temps d'écrire. Mais bientôt je reviens, avec grand plaisir ! (avant, je dors.)
jeudi 8 mai 2014
François Sauvageot : «Accepter de se poser des questions de maths, c’est se poser des questions sur la vie »
François Sauvageot (lire ici et là par exemple) s'est, paraît-il, réfugié dans les maths depuis tout petit pour se protéger de problèmes familiaux. Un article de Ouest-France lui a été consacré il y a quelques mois.
« Les maths, Il faut montrer que c'est d'abord un jeu, résume François Sauvageot. Amener à un processus de découverte et d'appétit. Le problème, c'est que trop tôt, on met des notes, des sanctions. L'apprentissage doit passer par une approche créative, collective, corporelle. Après, on met en forme. »
On y apprend que ce (génial) prof de prépa nantais aime la harpe, les danses bretonnes et les citations du mathématicien John Von Neumann : « Si les gens pensent que les maths sont compliquées, c’est parce qu’ils ne réalisent pas à quel point la vie est compliquée. »
Passons sur le cliché éculé du prof de maths poussiéreux relayé dans l'article. Ce qui est certain, c'est que ce monsieur est assez extraordinaire. Il organise aussi des « one-maths-shows », des spectacles d'improvisation dans les médiathèques où il s'amuse à donner son regard de scientifique sur un mot. « Papillon, par exemple, me permet de parler de la transformation, de l'éphémère, mais aussi du changement climatique. »
« Les maths, Il faut montrer que c'est d'abord un jeu, résume François Sauvageot. Amener à un processus de découverte et d'appétit. Le problème, c'est que trop tôt, on met des notes, des sanctions. L'apprentissage doit passer par une approche créative, collective, corporelle. Après, on met en forme. »
Des ipad en classe ? Chuis volontaire !
A lire ici dans son intégralité, un article sur l'utilisation pédagogique du ipad en classe. J'en cite ici des extraits. L'article m'a paru intéressant car il est assez nuancé. Et aussi parce que j'aimerais bien expérimenter l'enseignement avec ipad...
Une enquête a porté sur des élèves et des enseignants du Québec, où 10 000 étudiants de tous les âges (jusqu'à 17 ans) utilisent de façon quotidienne un iPad. (...)
L'étude révèle que 53,6% des élèves n'avaient jamais ou très rarement utilisé l'iPad avant leur expérience en classe. Seuls 15,5% utilisent la tablette sur une base régulière. Du côté des enseignants, les résultats sont encore moins brillants, puisqu'ils étaient 70,2% à ne jamais ou très rarement avoir utilisé l'iPad, quand 15,2% s'en servent « très souvent ». Mal préparée, l'arrivée de l'iPad en milieu scolaire peut se révéler contre-productive, c'est pourquoi il est essentiel d'associer les professeurs très en amont par le biais de formations.
Une fois introduit en classe, que devient l'iPad ? La tablette est utilisée par 88,5% des élèves, en moyenne durant 30 minutes sur une période-type de 60 minutes. 11,5% seulement des élèves ont indiqué n'utiliser l'iPad que moins d'un quart du temps de classe. Quand on compare ces chiffres avec l'utilisation d'un ordinateur portable, l'usage de l'iPad est remarquable : de précédentes expérimentations ont en effet noté que les élèves dépassaient rarement les 25% du temps de classe sur ces machines.
Une enquête a porté sur des élèves et des enseignants du Québec, où 10 000 étudiants de tous les âges (jusqu'à 17 ans) utilisent de façon quotidienne un iPad. (...)
L'étude révèle que 53,6% des élèves n'avaient jamais ou très rarement utilisé l'iPad avant leur expérience en classe. Seuls 15,5% utilisent la tablette sur une base régulière. Du côté des enseignants, les résultats sont encore moins brillants, puisqu'ils étaient 70,2% à ne jamais ou très rarement avoir utilisé l'iPad, quand 15,2% s'en servent « très souvent ». Mal préparée, l'arrivée de l'iPad en milieu scolaire peut se révéler contre-productive, c'est pourquoi il est essentiel d'associer les professeurs très en amont par le biais de formations.
Une fois introduit en classe, que devient l'iPad ? La tablette est utilisée par 88,5% des élèves, en moyenne durant 30 minutes sur une période-type de 60 minutes. 11,5% seulement des élèves ont indiqué n'utiliser l'iPad que moins d'un quart du temps de classe. Quand on compare ces chiffres avec l'utilisation d'un ordinateur portable, l'usage de l'iPad est remarquable : de précédentes expérimentations ont en effet noté que les élèves dépassaient rarement les 25% du temps de classe sur ces machines.
Avec un iPad entre les mains, n'est-il pas tentant pour les adolescents de faire tout autre chose que d'étudier ? Apparemment non.
Malgré la présence de la tablette, le papier reste toujours très présent pour le travail de lecture. L'étude s'étonne ainsi que dans plusieurs établissements où l'iPad est disponible, on demande toujours aux élèves d'acheter des livres en format papier alors qu'ils sont disponibles gratuitement en version électronique, comme les ouvrages tombés dans le domaine public. Un travail de pédagogie reste à faire en direction des professeurs sur ce point.
Autre préoccupation sérieuse soulevée par l'enquête : 85% des élèves ne produisent jamais ou rarement des travaux d'écriture avec leur iPad. « Ce résultat montre clairement qu’il n’est, soit pas possible de tout faire avec la tablette tactile à l’école, soit que les enseignants n’ont pas encore réalisé le plein potentiel de l’outil », expliquent les auteurs, qui rappellent que la tablette sert peu à lire des livres numériques. La dimension « productive » de l'iPad n'est sans doute pas suffisamment mise en avant auprès des enseignants. Apple a sa part de responsabilité, en cloisonnant ainsi les applications.
Les élèves pointent les principaux désavantages de l'iPad, vécu d'abord et avant tout comme une source de distraction, suivi par la difficulté à écrire sur la tablette, puis la gestion jugée difficile des travaux. Ces résultats sont d'ailleurs identiques pour les enseignants : il y a là matière à réflexion pour les éditeurs d'applications et surtout, pour Apple.
Enfin, un iPad en classe peut avoir un effet totalement inverse à celui recherché, à savoir… nuire à la réussite scolaire. Il s'agit ici de bien encadrer les élèves dans la découverte et l'utilisation de la technologie qui doit rester un outil et non pas une fin.Plus globalement, la grande majorité des élèves ont qualifié leur expérience d'usage de l'iPad comme étant « amusante », suivi, mais de loin, par « utile ». Le qualificatif « inutile » suit de près. En revanche, soulignent les auteurs, « aucun élève n’a mentionné le fait que l’outil leur permettait d’apprendre plus » !
Un salon pour aimer les maths
Le 15ème salon Culture et jeux mathématiques aura lieu à Paris du 22 mai au 25 mai 2014, sous le parrainage de Monsieur Ahmed Djebbar, mathématicien, historien des sciences et des mathématiques.
Organisé par le Comité International des Jeux Mathématiques, il se déroulera à Paris, place Saint Sulpice, et aura pour thème « Mathématiques au carrefour des cultures ».
Ce salon a pour objectif de sensibiliser les jeunes et le grand public à l’importance des mathématiques. Le programme très dense propose 70 animations, jeux, découvertes, ... toujours autour des mathématiques, des rencontres avec des professionnels qui utilisent les mathématiques dans leur métier, avec des chercheurs de tout pays, des compétitions, des spectacles, des tables rondes… Le dossier de presse est téléchargeable ici.
Organisé par le Comité International des Jeux Mathématiques, il se déroulera à Paris, place Saint Sulpice, et aura pour thème « Mathématiques au carrefour des cultures ».
Ce salon a pour objectif de sensibiliser les jeunes et le grand public à l’importance des mathématiques. Le programme très dense propose 70 animations, jeux, découvertes, ... toujours autour des mathématiques, des rencontres avec des professionnels qui utilisent les mathématiques dans leur métier, avec des chercheurs de tout pays, des compétitions, des spectacles, des tables rondes… Le dossier de presse est téléchargeable ici.
L’entrée au salon est libre et gratuite et moi, j'aimerais bien y aller.
Le journalisme scientifique, maillon essentiel pour la compréhension du monde
Pierre Barthélémy a écrit récemment sur un blog du Monde, Passeur de sciences, un "Plaidoyer pour le journalisme scientifique", à lire ici. Extrait :
Au même titre que la politique, que l'économie, que la diplomatie ou que la culture, la science constitue une indispensable grille de lecture du monde dans lequel nous vivons. Sans elle, comment les honnêtes hommes et femmes d'aujourd'hui peuvent-ils exercer leur jugement et leurs choix citoyens sur des sujets aussi complexes et décisifs que les actions à entreprendre pour lutter contre le réchauffement climatique, l'acceptation ou non des nanotechnologies ou des organismes génétiquement modifiés, l'exploitation des gaz de schiste, l'arrêt, la poursuite ou le développement des programmes nucléaires, les grands axes des politiques sanitaires, etc. ? Comment, dans un monde où les budgets des États se resserrent, justifier les investissements dans la recherche si on n'en analyse ni les objectifs ni les retombées, si on ne peut expliquer au contribuable qu'il y a, par exemple, plus de science fondamentale dans un téléphone portable ou un ordinateur que dans n'importe quel autre objet du quotidien ? Et comment, pour aborder une autre dimension de la vulgarisation scientifique, répondre à la simple curiosité d'Homo sapiens sur ses origines, les propriétés de la nature et de l'Univers, si ses principaux canaux d'accès à la connaissance n'en parlent pas du tout ou pas de manière rigoureuse ? Car on ne peut se contenter, pour apprendre, de taper une requête sur Google. Encore faut-il que les résultats de la recherche soient fiables et vérifiés.
Voilà pourquoi le journalisme scientifique est plus que jamais indispensable : pour offrir un prisme sur le monde et ses enjeux autre que celui de l'économie et de la politique, qui ont leurs exigences et leur temporalité propres, souvent à court terme ; pour faire un pas de côté par rapport au rouleau compresseur de l'actualité qui écrase les infos aussi vite qu'il les a présentées ; pour, aussi, rectifier les désinformations savamment distillées par les grands communicants, les groupes de pression et les marchands de doute, lesquels ont, mieux que les chercheurs, compris le pouvoir et l'influence qu'ils pouvaient tirer de la Toile en s'adressant directement aux internautes, en s'affranchissant de la relecture critique et parfois dérangeante des journalistes.
Voilà pourquoi il est plus que jamais nécessaire de former la relève, les vulgarisateurs de demain, ceux qui secoueront les rédactions pour pouvoir, quels que soient les supports, transmettre les résultats de la recherche, pour offrir un autre regard sur le monde.
Les vidéoconférences de l'APMEP
Un peu de pub pour l'Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public et ses vidéoconférences, dont la programmation s'enrichit :
Pierre Pansu, professeur à l’université Paris-Sud, vice-président de la Société Mathématique de France a proposé une conférence intitulée « La Terre a la bosse des maths » le lundi 28 avril et le mercredi 7 mai et Sylvain Etienne une cohérence TI collège le vendredi 25 avril.
Sont encore à venir :
-Logigue de René Cori vendredi 16 mai et le mercredi 21 mai puis en juin
-TI 8X applications logicielles de JL Balas - mardi 13 et vendredi 23 mai
-TI Primaire de Sylvain Etienne - le mardi 3 juin et le mercredi 11 juin
Pour y participer, il suffit de s'inscrire sur le site de l’Apmep.
Pierre Pansu, professeur à l’université Paris-Sud, vice-président de la Société Mathématique de France a proposé une conférence intitulée « La Terre a la bosse des maths » le lundi 28 avril et le mercredi 7 mai et Sylvain Etienne une cohérence TI collège le vendredi 25 avril.
Sont encore à venir :
-Logigue de René Cori vendredi 16 mai et le mercredi 21 mai puis en juin
-TI 8X applications logicielles de JL Balas - mardi 13 et vendredi 23 mai
-TI Primaire de Sylvain Etienne - le mardi 3 juin et le mercredi 11 juin
Pour y participer, il suffit de s'inscrire sur le site de l’Apmep.
samedi 3 mai 2014
Le blog de Morpheen
Lu sur Nunya, à propos de Morpheen, jeune femme poursuivant "des études de lettres dans une école qui prépare plus ou moins à l’enseignement" (c'est l'ESPE ?) et qui anime un blog vraiment intéressant :
Quelques extraits :
Pour les rôlistes, un petit coup d'oeil ici, pour les profs la suite de la correction de copies de bac à lire là.
"Au-delà de la blogosphère BD girly, vire-voltent au gré des pulsions artistiques certaines artistes amateures se présentant comme un vent de fraicheur dans une sphère qui, sans étonnement, peine à se renouveler. C’est dans ce cadre quelque peu révolutionnaire que s’intègre Morpheen, une jeune femme au champ chromatique limité, au trait soigneusement ébouriffé. Entrez dans un univers entre le glauque et le bisounours, en rouge et blanc, dont le seul fil conducteur est celui de l’humour, parfois touchant, jamais pesant."
Quelques extraits :
(...)
dans les "...", il y a différents types de profils de candidats. Délicieux.
Sur la formation des enseignants :
Pour les rôlistes, un petit coup d'oeil ici, pour les profs la suite de la correction de copies de bac à lire là.
Non, ce n'est pas de la pub
J'avais, il y a peu, publié un article sur google et ses doodles liés aux maths. En voici quelques autres, cette fois évoquant le métier de prof (en fait, plusieurs de ces images célèbrent la "fête des professeurs" qui existe dans des tas de pays, mais pas en France), et deux qui fêtent la rentrée scolaire :
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