Dans cet article du site Images des Mathématiques, A. El Kacimi, F. Recher et V. Vassallo analysent la page 51 du Nouvel Observateur du 21 août 2014, intitulé « La France triomphe à former des cracks des équations. Elle a plus de mal avec les élèves ordinaires. ». Et les auteurs de poser la question : faut-il tout laisser passer ? Autrement dit, devons-nous, nous enseignants de mathématiques, accepter de porter sans broncher l'entière responsabilité des résultats décevants des élèves français en mathématiques ?
Je cite leur article, que je vous invite à aller lire dans son intégralité :
(...) Puis, dans l’autre moitié de l’article, M. Gonzague présente une « démonstration » de la proposition : « ce qui vaut pour l’élite ne vaut pas pour la masse » notant au passage que les Français ont de nombreux problèmes avec la « numératie » (...) et le mauvais classement dans l’enquête PISA (OCDE). Les faits sont là, certes. Et l’explication ? Simple ! Pour M. Gonzague « Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas parce que le niveau général décline, mais parce que le nombre d’élèves faibles a bondi ». Pour conclure ensuite : « Autrement dit, nos profs de maths fabriquent des cancres. » Fin de la « démonstration » ! (...) Ce qui est largement regrettable dans cet article, et dans la presse en général, c’est cette tendance à pointer constamment ce malaise dans l’enseignement des mathématiques sans jamais mener une véritable enquête sur les causes !
Ouch. Effectivement, c'est un peu rapide... Et trop peu nuancé. Pas franchement scientifique, comme argumentaire. D'ailleurs, je trouve la phrase « Autrement dit, nos profs de maths fabriquent des cancres. » carrément vexante. Les auteurs reprennent :
Alors, chers collègues, faut-il laisser passer de telles affirmations dans la presse, écrite ou non (quoique : Verba volant, scripta manent ! disaient les latins), laisser passer tout ce que nous assènent les médias sans nuances, sans recul ou bien demander systématiquement un droit de réponse ?
Non, je crois qu'il ne faut pas laisser passer. En même temps, je me suis déjà pas mal battue, et ai-je encore l'envie/l'énergie de me battre encore pour cette cause-là ? C'est sans doute peine perdue,de toute façon. Et je préfère consacrer mon énergie à mes élèves. A leur permettre de ne pas être des "cancres" (quel mot laid et peu signifiant).
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