A propos de la feuille de perso :
- Qu’est-ce que le profil ?
Le profil, c'est un rôle que l'élève va endosser. A chaque fois qu'il endosse un rôle qu'il n'a jamais tenu avant, il le note au crayon sur sa fiche. Si il l'endosse une nouvelle fois, il l'écrit au stylo : il a acquis cette "classe de personnage". Au départ, les élèves choisissent, mais ils savent que je peux refuser qu'ils s'affectent tel ou tel rôle, car j'estime qu'il risque de ne pas être productif, ou parce qu'il ne peut pas y avoir plusieurs fois le même rôle dans un îlot.
Tous les élèves démarrent avec une classe notée au stylo : chercheur.
Ensuite, ils peuvent devenir :
Orateur : l'orateur rend compte à la classe des travaux de son groupe. Il est rapporteur.
Organisateur : l'organisateur gère le matériel, sépare les tâches, découpe en sous-problèmes, etc.
Ingénieur du son : l'ingénieur du son régule le niveau sonore.
Rédacteur : le rédacteur rédige la trace écrite finale à rendre au professeur.
Maître du temps : bon, c'est clair, non ?
Secrétaire : le secrétaire prend note des échanges importants, des étapes. Il produit un écrit intermédiaire, un brouillon, qui retrace la recherche du groupe et souligne les interventions de chacun.
Ambassadeur : l'ambassadeur est celui qui communique à l'extérieur du groupe : vers le professeur, vers les autres ambassadeurs.
Documentaliste : le documentaliste va chercher les informations nécessaires, dans les manuels, les cahiers, l'ordi, la bibliothèque de classe, etc.
Selon les tâches à accomplir, certains rôles sont indispensables. Parfois il faudra un orateur car une restitution orale est prévue, parfois ce sera inutile mais un rédacteur devra finaliser une affiche, par exemple.
- Comment est complétée la partie compétences ?
A chaque évaluation, les élèves ont leur bilan édité par l'intermédiaire de SacOche. Sur ce bilan, ils ont des points rouges, verts, et des carrées bleus. Un point rouge (ou deux...) ne donne rien. Un point vert permet de remplir un petit rond de la compétence, deux points verts permettent d'en remplir deux, et un carré bleu (qui correspond à un net dépassement d'objectif, qui sera exceptionnel) trois. Ce sont les élèves qui remplissent. Si jamais il n'y a plus de place, des rustines sont prévues pour rajouter des cases.
A propos des XP :
- Le nombre d’XP sera-t-il noté au crayon de papier puisqu’il évolue ?
- Les dotations ponctuels concernent-t-elles bien les travaux à la maison, interros orales, participation, travail facultatif, donjons ?
De mon côté, j'ai ma tablette avec une feuille de calcul toute prête. Je veux affecter 25 XP à Zoé ? Paf, je clique et c'est automatique.
- Vous parlez de malus en cas d’oubli ? Vous pouvez développer ?
Heu je ne sais pas où et pourquoi j'ai écrit ça. Ca peut être deux choses : d'une part, les élèves qui n'ont pas fait leurs exos ou oublié leurs affaires sont recensés à chaque séance, et ne gagnent pas de points pour le "travail de l'élève". Ce n'est pas un malus à proprement parler, mais c'est une absence de bonus...
D'autre part, un élève qui a perdu sa fiche perd aussi ses objets magiques. La fiche de perso, c'est aussi son sac à dos. Si il la perd, je lui en redonne une, et il repart du niveau atteint précédemment, mais il a perdu ses objets.
- Comment vérifier les points avec sacoche ? (Les résultats d’évalautions sont enregistrés mais comment les convertir en XP avec sacoche ? Comment faire avec les autres ?)
Alors donc, SacOche recense les points. Une fois de temps en temps, je vérifie, par forcément sur toute la fiche, pour toutes les compétences. C'est assez facile grâce à ça :
Ici par exemple, l'élève a 175 points (100+50+25), aux carrés bleus près, dans son "chercher". Mais c'est tellement rare, et puis ça fait peu de différence. C'est rapide à vérifier visuellement et je peux avoir un bon ordre de grandeur sans ça.
C'est une gymnastique, évidemment, qui peut rebuter je suppose. Pour moi c'est devenu assez naturel et ce n'est pas trop chronophage. Mais si on veut compter en XP, il faut bien faire le total parfois !
Je note au fur et à mesure des évaluations les bilans d'XP, que me donnent les élèves eux-mêmes. Attention s'ils cherchent à gruger, ils vont avoir un souci : un de leur objet sera maudit et les empêchera de faire un truc chouette. Et je note sur ma feuille de calcul les XP baladeurs, ceux dont je parle dans le paragraphe précédent. Le tableur fait le total.
- A quoi sert le nombre d’XP et le niveau atteint dans la feuille des objets magiques ?
Le niveau sert à savoir quels objets on a, puisqu'on en acquiert un à chaque nouveau millier d'XP, donc à chaque niveau. Les XP, quant à eux, servent à ... s'amuser. Ils donnent une mesure de l'investissement et de l'efficacité du gamin, mais c'est avant tout un outil (efficace) de motivation. Il n'y a pas de notes, mais il y a ces XP, qui ne peuvent qu'augmenter (une mauvaise performance les fait juste peu grimper), qui montrent la progression.
L'évaluation plus scolaire, c'est SacOche qui la fournit. C'est aussi le doc SacOche de synthèse que je transmets dans les bulletins, aux parents. Le côté jeu de rôles est plus réservé à la classe, entre les élèves et entre eux et moi.
Qu’est-ce que la feuille « les problèmes » ? C’est les donjons ?
Oui.
A propose de la progression :
- Les activités figurent-t-elles dans le manuel du joueur ?
Non. Le manuel du joueur ne contient que les traces écrites de leçon. Tout le reste est dans le cahier d'exos.
- Qu’y a-t-il dans le cahier de l’élève ? Combien de cahier possède l’élève ou devons-nous dire plutôt le joueur au final?
Le manuel du joueur contient les traces de leçon, les autres cahiers (car il en faudra successivement un certains nombre : l'année dernière en sixième nous avons utilisé un cahier pour le manuel du joueur et deux cahiers en moyenne pour les exos et activités, mais certains élèves en ont usé trois) contiennent tout le reste : activités, exercices faits en classe, à la maison, etc. En revanche, les donjons collaboratifs (les recherches de problèmes en groupe) se font sur des feuilles de brouillon pour la partie recherche, et une belle feuille de couleur pour la trace finalisée, et je ramasse tout. Je stocke tout, toute l'année, et je sélectionne au fur et à mesure les traces exploitables, pédagogiquement riches, pour travailler dessus avec les élèves. Les traces finalisées, je les affiche ou je les relie et elles vont rejoindre les autres dans la bibliothèque de classe, avec une belle couverture réalisée par un de mes artistes en herbe.
Je dis aux élèves qu'ils ont un personnage mathématique, qu'ils vont le faire évoluer et que nous allons essayer de rendre tout ça agréable, une aventure ludique, mais sérieuse. Je ne les considère pas comme des joueurs : c'est notre système qui est ludique.
- Les activités sont-elles abordées en classe entière ?
Cela dépend des activités et du moment de l'année. En début d'année oui, mais pas forcément par la suite. Comme je différencie tout, les activités le sont souvent aussi. Ce qui reste tout de même toujours commun, c'est le bilan : même si les élèves, les groupes, ne travaillent pas sur les mêmes activités, ils vont tous dans le même sens, apportent au final chacun leur petite pierre, de sorte que la symphonie soit mélodieuse. Chacun enrichit le thème ou la recherche, et il faut l'apport de tous pour que ça prenne bien tout son sens. C'est donc la mise en commun qui est commune... Quelle conclusion pertinente...
- Pourriez-vous développer votre réponse sur « les élèves avancent-ils tous au même rythme dans la progression ? » Notamment concernant les points d’étapes.
Certains élèves, de façon ponctuelle, avancent beaucoup plus vite. Ceux-là, à un moment donné de l'année, vont donc aller plus loin : approfondir le thème étudié, en étudier d'autres par ricochet, anticiper ou apprendre carrément autre chose (par exemple l'année passée des sixièmes ont fait de la théorie des graphes). Mais il y a toujours ces mises en commun, qui se font au moment où je distribue les traces écrites de leçon. Là, tout le monde s'arrête dans ses activités, le temps de vérifier que nous sommes tous d'accord. Nous étudions ensemble la leçon, nous réfléchissons à ce qu'il faut en retenir, à quoi elle sert, à ce que je vais attendre des élèves. Nous faisons le lien avec les activités passées, avec les exercices réalisés, avec les donjons. A ce moment là, ce contenu devient évaluable, et les élèves savent que ce n'est pas seulement pour la prochaine évaluation. Ces points d'étape comprennent aussi certains exercices, les mêmes pour tous. Ca va faire ronchonner les élèves qui sont partis plus loin, mais je dois vérifier que tout va bien, sans quoi je vais mal dormir. Or j'ai besoin de pas mal de sommeil.
A propos des évaluations :
- Pourquoi faire un niveau orange et rose identique
- Comment les élèves vont-ils faire pour savoir ce qu'ils doivent retravailler avec une compétence "Calculer" aussi peu détaillée ? Quand il y a du rouge dans "Calculs avec des relatifs", c'est facile pour eux de savoir ce qu'ils doivent réviser.
Rhalala, voilà que la petite voix qui m'a fait tant hésiter à franchir le pas m'écrit par mail... :-) Sérieusement, c'est, je trouve, le plus gros souci. J'ai donc décidé de le spécifier dans les annotations, que je vais faire aussi par SacOche pour garder une trace toute l'année et qu'elles soient accessibles aussi aux parents. Je vais préciser à l'élève dont je corrige la copie de revoir précisément tel et tel savoir-faire. C'est déjà ce que je faisais, d'ailleurs.
- Comment gérez-vous la différenciation lors des évaluations « boss » ?
Hé bien j'assume très tranquillement de ne pas proposer les mêmes évaluations à tous. Je propose deux ou trois niveaux différents, qui mettent en oeuvre les mêmes compétences mais à des niveaux variés. De ce fait, un élève qui réussit son exercice tout bien comme il faut peut n'avoir qu'un point vert car il a résolu une version moins avancée que son camarade, qui aura deux points verts si il y parvient. Ne pas noter rend cela très facilement possible et je n'ai jamais eu de réclamation. Si j'en avais, je pourrais expliquer, de toute façon, car c'est très clair dans ma tête. Mon argument pour procéder ainsi est simple : je veux mettre chaque élève en activité, le plus longtemps et le plus loin possible. Ca ne peut pas être pareil tout le temps et pour tout le monde.
Je réfléchis toujours en avance à qui je vais attribuer tel ou tel niveau d'évaluation. Je me garde une petite marge d'exemplaires supplémentaires : les élèves ont le droit de me demander le niveau du dessus ou du dessous si ils ont l'impression que c'est mieux. Ils peuvent aussi faire une partie de l'un et une partie de l'autre, si besoin. C'est un peu le principe du Comment ça va?. Bref, je gère en temps réel. Et ça se passe bien.
Parfois, je différencie par la vitesse, en prévoyant des tâches supplémentaires. Parfois pas, et les élèves qui ont fini en avance doivent me montrer leur travail pour avoir le droit de lire un bouquin de la bibliothèque de travail ou de prendre une fiche facultative. Cela me permet de les remettre au travail si ils n'ont pas terminé en fait, ou s'ils sont passés à côté d'une des tâches.
Pour différencier les évaluations, je propose parfois des évaluations dont on est le héros, comme ici.
- Les objets magiques sont-ils donnés par des donjons réussi ? Un objet peut-il être donné par plusieurs donjons ?
Non non non, enfin pas directement. Comme je l'ai écrit plus haut, c'est le niveau qui déclenche l'obtention d'un objet magique, c'est-à-dire que c'est le chiffre des milliers du nombre d'XP.
- Si un joueur prend un donjon le 1 octobre et un autre joueur prend le même donjon le 25 octobre. Comment gérez-vous ? Le premier pourrait aider le deuxième (ça ce n’est pas dramatique si il aide vraiment mais comment s’en assurer ?)
Non. En principe, le même donjon n'est pas proposé à des moments différents dans l'année (cela dit, les principes, ...). De ce fait, un donjon peut être plié par certains élèves, et d'autres ne l'investiront jamais. Ce n'est pas grave, j'en ai plein de prêts, alors je les dégoupille en fonction de mes envies, des besoins des élèves, tout ça.
Pourriez vous donner un exemple de déroulement d’une séance ? Voire sur une quinzaine de jours ? Ainsi que la fréquence des boss ?
On fait un boss par mois, en gros. Cela ne dépend pas des "chapitres" ou des thèmes. Un boss couvre de toute façon toujours plusieurs domaines du programme.
Pour le déroulement, j'en ai donné un exemple dans l'article précédent. Mais je peux en donner d'autres...
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