Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

samedi 25 juin 2016

Un bilan de l'évaluation nationale de sixième

Cette année, une évaluation a été proposée 160 000 élèves de collèges publics et privés, répartis dans toutes les académies. Ma classe de sixième aurait d'ailleurs dû la passer, mais des difficultés techniques ne l'ont pas permis : c'était une évaluation numérique et il n'a pas été possible d'établir une connexion...

Premiers constats très généraux :
  • Huit élèves de début de sixième sur dix ont acquis les attendus du socle en maîtrise de la langue et sept sur dix en mathématiques et sciences.
  • Les écarts entre académies sont importants et ne correspondent pas toujours à ce à quoi on pouvait s'attendre.
Le bilan est ici. En voici quelques éléments :

La compétence 1 est est « maîtrise de la langue » , et la compétence 3 est « principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ». 
Avec une proportion de maîtrise de 86,0 %, les filles dépassent de 8 points les garçons (78,4 %) dans l’acquisition des éléments nécessaires à la maîtrise de la langue. Cet écart n’apparaît pas dans le domaine des mathématiques et des sciences : environ 72 % des élèves de 6e maîtrisent cette compétence, quel que soit leur sexe.
Les élèves qui ont redoublé ("en retard") ont un niveau d'acquisition très inférieur à leurs camarades "à l'heure".

Les performances des élèves en établissements d'éducation prioritaire sont moindres. Les élèves accueillis dans les établissements publics appartenant à un REP+ (environ 5 % des élèves de 6e) ont des lacunes particulièrement importantes. Ce n'est pas nouveau, c'était prévisible, et des efforts considérables de l'institution sont déployés pour y remédier. Il est fondamental que nous, enseignants, contribuions tous à appuyer ces efforts. Nous ne pouvons pas tolérer que les enfants les moins favorisés socialement aient un tel taux de réussite sur les compétences 1 et 3. Ni pour eux, en tant qu'individus, que personnes, ni pour notre société.

Les élèves scolarisés en début de 6e dans le secteur privé ont une meilleure maîtrise des compétences évaluées que ceux du secteur public hors EP. Cet écart doit toutefois être relativisé, car le secteur privé accueille proportionnellement plus d’élèves très favorisés socialement que le secteur public.

A l'exception des académies d’Aix- Marseille et de Montpellier, c'est dans les académies du Nord de la France (Lille, Amiens et Rouen en particulier) et dans les DOM qu'on note les pourcentages les plus élevés de jeunes en difficulté de lecture ou en mathématiques. Un tableau est proposé dans le rapport, qui affiche les résultats bruts par académie, puis un résultat "corrigé" : l'effet de la situation sociale est quantifié, et je me demande bien comment. Je comprends la démarche, mais cela fait froid dans le dos, un peu, cette fonction "réussite scolaire" dont une variable est "le milieu social d'origine". Cependant, la prise en compte du niveau social ne permet pas de réduire entièrement les différences entre académies (ouf) : à niveau social comparable, des différences de performance entre académies subsistent. C’est le cas par exemple de Besançon et Rouen : le niveau social moyen est similaire mais as les performances, avec un score moyen en compétence 1 de 244 à Rouen contre 253 à Besançon. Les écarts de performance entre académies ne résultent pas seulement du déterminisme social. Et mon académie a un problème.

On constate l'ampleur de ce problème sur le dernier diagramme :


On fait tout de même moins équitable que Rouen : il y a... Paris ! On fait aussi moins performant. D'autant que les DOM ne sont pas représentés sur le graphique pour des raisons ... liées à la taille de la figure : la situation y est tellement grave pour la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion, qu'ils ne rentrent pas, à cette échelle.

Il y a du boulot... 

4 commentaires:

  1. Oui mais à la fois moins équitable et moins performant, Rouen est champion, et je fais aussi parti de cette académie....en effet ça énerve, moins performant je m'en fiche mais moins équitable c'est grave. a+ mr

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  2. Ben oui, voilà... Pourtant la politique de REP dans notre académie est active, particulièrement depuis deux ans. J'aimerais bien savoir comment tout cela est mesuré, quels sont les indicateurs.

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  3. Pas besoin d'être en REP pour que ça énerve avec 5 élèves en difficulté en maths par classe dans mon collège de 20 classes ça fait 100 élèves en difficulté en maths quand je traverse la cour à la récréation!! a+ mr

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  4. C'est vrai, mais regarde les diagrammes pour les REP, c'est terrible !

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