J'ai assisté aujourd'hui à une conférence de Dominique Bucheton, dont j'ai parlé récemment ici. Elle m'a donné des tas d'idées d'articles : le multi-agenda, le tissage, l'étayage, et je reviendrai sur ces thèmes quand j'aurai un peu de temps et davantage creusé la question.
Pour aujourd'hui, je vais me contenter d'extraits choisis de façon tout à fait subjective :
"L'émotion est probablement le vecteur premier des relations humaines, mais aussi des apprentissages. L'émotion provoque le désir d'apprendre. Et aujourd'hui, avec internet, ce n'est pas difficile de faire naître cette émotion !"
"Pour être efficient, l'enseignant doit réfléchir sa posture, accorder une très grande importance à l'atmosphère de la classe. C'est fondamental pour les apprentissages."
"L'exercice d'écriture s'appuie sur l'image de soi, sur l'imaginaire, les connaissances, la culture, l'expérience, mais aussi aux représentations : l'enfant qui écrit doit se demander "A qui ce texte s'adresse-t-il ? Quelles sont les attentes du lecteur de mon écrit ?". En cela, la notion du sens de l'autre, l'empathie, sont des fondements de l'écriture."
"Il faut proposer des tâches réellement complexes. Faire travailler des tâches complexes, c'est contribuer à construire des êtres complexes."
"Le métier d'enseignant est créatif, extraordinairement créatif. Mais pour libérer cette créativité, il faut laisser la parole des élèves s'exprimer."
"L'enseignant doit être un lecteur avant d'être un correcteur. La correction est automatique et mobilise peu intellectuellement, alors que la lecture si. Corriger directement peut même parasiter la compréhension. Lire, c'est être à l'écoute de la personne."
Ce que dit Dominique Bucheton me parle, me touche. Elle prêche une convertie sur beaucoup de points, d'autant que les formations que j'ai pu recevoir depuis un an m'ont considérablement apporté, et changée. En plus, elle s'exprime de façon parfaitement intelligible, ce qui fait du bien. On sent que madame Bucheton sait de quoi elle parle : elle va dans les classes, y passe du temps, y dépense de l'énergie. Partie d'institutrice itinérante, elle est devenue prof de français, a passé le capes interne, puis une thèse, et dirigé un labo de recherche. Elle parle un langage vivant, regarde son auditoire, ne pratique pas la langue de bois. A 70 ans, elle parcourt la France, parce qu'elle y croit, parce qu'elle veut faire évoluer les pratiques dans l'intérêt des enfants.
C'est donc encore plus navrant de constater l'inattention et la grossièreté d'une partie du public, papotant du début à la fin, pressé de partir sans remettre la salle dans son état initial, uniquement préoccupé par la présence ou non d'une feuille d'émargement. Heureusement, il y avait les autres, le reste du public. Mais quand même...
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