Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

dimanche 12 janvier 2014

Nul en maths et fier de l'être?

En discutant avec des amis, nous en sommes venus à parler de la façon dont beaucoup (trop) de gens se glorifient d'être "mauvais en maths". C'est une curieuse idée, car tout élément de culture acquis est source légitime de fierté. Plus j'apprends, plus je suis dans mon monde, sur ma Terre, plus je suis conscient et puissant. Je peux réfléchir, je peux choisir, car j'ai des éléments de choix.

En plus d'enrichir intellectuellement l'homme, en plus de permettre et favoriser le progrès dans tant de domaines, faire des maths développe des compétences: en faisant des maths on exerce sa logique, on raisonne de différentes façons, on pose des questions et on y répond, on modélise, on imagine. On travaille sur l'exemple, la généralité, le vrai et le faux. On cherche à expliquer en étant le plus intelligible possible. Dans les autres disciplines aussi, mais chacune possède ses propres spécificités et se priver de progresser intellectuellement est dommage.

Alors pourquoi se vanter d'être mauvais en maths? Pour cacher la déception et le sentiment d'exclusion que peut donner l'échec dans cette discipline malheureusement encore trop souvent discriminante, par exemple. Pour jouer les rebelles et montrer que même sans maths on peut réussir, aussi. Pour faire comme si on pensait que cela n'a aucune importance. Parce qu'on a été traumatisé, parce qu'on a eu le sentiment de rester sur le pas de la porte des mathématiques sans jamais pouvoir rentrer. Souvent donc parce qu'on rejette ce qu'on ne comprend pas. C'est alors une forme d'intolérance. Parfois aussi pour ne pas avoir "l'air d'un intello". Etre cultivé et réfléchir seraient-ils devenus des défauts honteux? Quelle horreur...

Evidemment, on peut réussir sa vie sans maths! Mais pourquoi se priver de cette branche de la culture? Pourquoi ne pas essayer de jouer le jeu? Non pas dans le but d'utiliser le théorème de Pythagore tous les matins au petit déjeuner, ni pour le plaisir de calculer des prix soldés de tête. On peut aussi faire des maths pour le plaisir de réfléchir, de comprendre, par curiosité.
Heureusement, c'est ce que je vois dans les yeux de la grande majorité de mes élèves.

Allez, encore un petit coup de Comment j'ai détesté les maths:

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