Horace Chaix vient d’une famille peu versée dans les mathématiques. Pourtant, à partir du cycle d’orientation, il a commencé à éprouver de la curiosité pour cette matière. A l’école primaire, «on fait surtout des additions, des divisions, des calculs qu’une machine peut faire à notre place, explique Horace. Au cycle, les exercices demandent déjà plus de réflexion.»
Ce qui n’était alors qu’un vague intérêt s’est mué en une véritable passion. Olivier Lessmann, prof de maths au collège Rousseau, n'y est pas pour rien. Sa façon d’enseigner pousse les élèves à percer les problèmes mathématiques par eux-mêmes. Au plus grand bonheur d’Horace. En prime, il donne sa leçon en anglais.
En 2013, le Genevois a participé une première fois aux olympiades suisses. Il est revenu avec une wildcard. Il s'agit d'une distinction en reconnaissance d’une approche mathématique prometteuse.
L’expérience lui a plu. Cette année, il a franchi l’étape des olympiades suisses aux côtés de vingt-cinq autres jeunes de moins de vingt ans, parmi lesquels on compte trois Genevois. Ce week-end, il va affronter une nouvelle sélection suisse à Zurich : deux examens comportant trois exercices chacun, d’une durée totale de neuf heures. Selon ses résultats, il ira avec cinq lauréats en juillet au championnat mondial au Cap, en Afrique du Sud, ou au championnat européen à Dresde avec cinq autres jeunes suisses.
«Parmi les sujets présentés aux olympiades, j’aime beaucoup la géométrie, raconte Horace Chaix. J’essaie de voir si j’ai déjà résolu un exercice similaire et j’utilise ce que je connais. Je me débrouille plutôt bien avec l’algèbre aussi. Mais je déteste les combinatoires et la théorie des nombres. J’ai un peu de peine à aborder ce genre de discipline.»
En vue de la sélection de ce week-end, Horace s’est beaucoup préparé. Il a suivi des cours dispensés spécialement par des étudiants à Genève et à Zurich. «Je m’entraîne également chez moi. Une feuille de papier et un crayon me suffisent. Je vois les maths comme un jeu, j’aime bien chercher des solutions. Mais j’ai aussi d’autres activités qui me prennent du temps. Je fais du théâtre, du badminton et je suis scout.»
Un conseil pour ceux qui n’aiment pas les maths ? «Pas vraiment. Je pense que c’est une question de tournure d’esprit. Il est nécessaire de visualiser le problème clairement et c’est souvent cette difficulté qui bloque les gens. Mais il ne faut jamais désespérer, il suffit parfois de peu - un prof sympa par exemple, pour qu’un déclic survienne.»
Ce jeune homme m'est très sympathique : il exprime bien que les mathématiques sont diverses, qu'on peut aimer et réussir différemment telle ou telle branche des maths (moi par exemple, j'aime pas les stats, berk). Il dit aussi qu'on peut venir aux maths à des moments différents de sa vie, que les maths sont ludiques et qu'elles ne phagocytent pas : Horace n'est pas un "no-life" et aime bien autre chose que les maths. Enfin, il donne du sens au métier de prof et à notre rôle de catalyseur.
Alors j'aime beaucoup Horace. Je lui souhaite bonne chance pour la suite !