Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

samedi 28 mars 2015

pi et pies

Deux pies travaillent d'arrache-pied à construire un nid dans le saule de notre jardin. Cela fait trois jours qu'elles bossent non stop. Je suis, fascinée (ben oui, ça me fascine), l'évolution de leur construction. Et cela m'interroge, d'autant que je suis assez dépourvue de connaissances en sciences naturelles.
J'interpelle donc mon mari :
- C'est rigolo, les pies construisent leur nid à deux. Ce n'est pas juste la femelle. Je me demande comment les deux pies "décident" ou "savent" que c'est le moment de faire un nid. Comment elles se transmettent cette information-là. Et si les bébés pies sont déjà en route ou pas. Et si quand c'est le cas madame pie le perçoit, et aussi monsieur pie. Ou si ils se mettent en projet, ils construisent le nid dans le but de faire naître des petites pies.
Mon mari m'écoute gentiment et me répond qu'il ne sait pas, car il n'est pas une pie. Ce qui est tout à fait exact, mais ne répond guère à mes questions.
Un de nos enfants passe et nous demande de quoi nous parlons. Je lui explique. Il me répond alors :
- C'est pas logique, tu es prof de maths, tu devrais t'y connaître en pi(es).

Ca m'a fait rire, voilà.

Muscler son cervôôôôôô

Aux journées parisiennes des mathématiques vivantes, la semaine dernière, j'ai passé un certain temps sur le stand de l'université Paris Diderot : les animateurs proposaient un jeu très sympa.

Il s'agit d'incarner des zombies. On veut envahir Hollywood. J'ai résumé les règles dans le document ci-dessous, illustré par un élève :


Les élèves disposent de cartes de villes. Elles sont découpées en carrées unitaires et il s'agit de trouver pour chaque proposition la meilleure solution. Le premier niveau consiste en des villes carrées de 2 sur 2, 3 sur 3 puis 4 sur 4. Ensuite, on passe à un carré de 9 sur 9.
Une fois que les élèves ont trouvé, je les laisse réfléchir sur la question suivante : comment prouver que cette solution est la meilleure ? On peut imaginer envisager tous les cas pour les carrés de 2 sur 2, 3 sur 3 et 4 sur 4 (en étant patient, déjà) mais pour le carré de 9 sur 9, c'est impossible et il faut raisonner autrement.
Puis les élèves réfléchissent sur d'autres formes. Là, tout est possible du moment que ce sont des formes qui admettent un découpage en carrés unitaires. Et prouver qu'on a la meilleure solution nécessite de réfléchir encore autrement.


Tous mes niveaux de classes sont capables de s'atteler à cet exercice, et mes Ulis ont été les plus efficaces jusqu'ici.

jeudi 26 mars 2015

Mon weekend avec Pythagore

Il y a deux semaines, j'ai décidé que nous manipulerions pour le théorème de Pythagore. J'avais plein de vidéos chouettes, mais je voulais que mes élèves voient "en vrai". Alors on a joué au tangram géant.

Je voulais amener les élèves à trouver ça :
http://missiontice.ac-besancon.fr/mathematiques/index.php/archives/1252

Mais pour ce faire, il fallait le fabriquer... Mes compétences en matière de psychomotricité sont très réduites. Mais voilà ce que cela a donné :

C'est parti. Du papier coloré, de quoi tracer.

Je prends mes marques.

Découper, c'est compliqué. Pour moi.
Le papier, c'est tout mou. Je vais renforcer avec du carton.
Zut, faut encore découper.
Papier sur carton, ça rend bien jusqu'ici.
Avec des aimants au dos, ça tiendra au tableau.

J'y ai passé un temps fou. Tracer, découper, aller acheter du carton, encore découper, coller, vérifier que ça marche (ouf, imper !), plastifier, histoire de conserver quelques années.

Et le lundi :
Comme ça ? Nan, ça marche pas.

Comme ça alors ?
Tadaaaaa !
J'ai maintenant deux projets de bricolages :

  • Fabriquer la même chose mais en petit, pour que les élèves puissent le faire chacun à leur place avant de reporter leur résultat au tableau sur la version king size ;
  • M'inspirer de la vidéo ci-dessous, une autre version expérimentale, qui a bien plu aussi à mes élèves, en bricolant un truc dans le même genre (certes, mon vocabulaire manque de précision. Je suis à mon maximum, croyez-moi).


Racine de sac à dos

Nous traitons du chapitre sur le théorème de Pythagore en quatrième, en ce moment. Du coup, à un moment donné, il nous faut un outils qui soit la réciproque du carré (d'un nombre, pas la figure). Cet outil, c'est la racine carrée.

Un élève, doté d'un bon instinct, capable de bons raisonnements mais en jachère mathématique depuis un moment, s'anime soudain :

Madame, mon sac à dos il connaît les racines carrées !


En plus c'est rigolo : sur certaines Casio, ANS est l'affichage obtenu lorsqu'on rappelle la dernière valeur calculée. 

lundi 23 mars 2015

Alors madame c'était comment ?

"Vous diriez trop bien, mais en fait c'était TRES bien."

La question, et la réponse qui va avec, portent sur mon weekend.
Ce weekend, je suis allée aux journées mathématiques de Paris. Je n'ai pas le temps de tout détailler aujourd'hui. D'abord ce serait trop long, et ensuite je suis crevée. Etre dans le train à 7h un samedi et un dimanche, et revenir passablement tard, c'est un peu fatigant. Alors ce soir, je me repose. Dès que j'ai préparé mon activité de demain qui m'est venue à l'idée tout à l'heure, et qui est beaucoup plus rigolote que ce que j'avais prévu. Mais après, je me repose.

Mais j'y reviendrai. Les journées portaient sur les mathématiques vivantes, et c'était réussi. Et dès aujourd'hui j'ai pu utiliser des éléments transmis pendant ces deux jours.

Juste pour patienter, une anecdote. Dans le train, il y avait 32 sièges dans mon niveau de wagon, et il était sur deux niveaux. J'étais voiture 19, on peut donc supposer qu'il y avait au moins 19 voitures. Je m'assois à une place au hasard, et là, paf ! Sur ma tablette, il y avait ça :


C'est rigolo, non ?

mercredi 18 mars 2015

Pi, à s'en rendre malade

Mon fils m'a envoyé le lien vers la vidéo de la confection du "CHOCOLATE MOUSSE PI PIE".


Alors attention : cette recette doit être assez pénible à réaliser (c'est long et en des tas d'étapes) et le dessert n'est pas léger-léger. Voire carrément hyper calorique. Mais c'est rigolo et la vidéo est sympa.


Je donne 500XP à l'élève qui la réalise et l'apporte au collège !

Les maths c'est des sciences ?

Mercredi matin, la classe entre et s'installe. Trois garçons portent leur blouse de sciences physiques.

- Madame pourquoi les garçons là ils ont leur blouse ?
- Ils ont envie de garder leur blouse. Je m'en fiche, du moment qu'ils travaillent.
- Ca leur va trop pas. Vous vous en fichez comment ils sont habillés ?
- Oui. Du moment qu'ils sont décents. S'ils se présentaient en caleçon, là, ça me poserait un problème, par exemple.
- {mon élève trépigne} Non mais madaaame dites-leur d'enlever leur blouse !
- Non, ils la gardent si ils veulent. Sauf si ça les empêche de travailler, mais je ne crois pas.
Une VRAIE scientifique

(silence)

- Mais dis-moi, pourquoi ça t'embête comme ça que les garçons conservent leur blouse en classe ?
- Ca me stresse : ça fait scientifique, quelle horreur !
- Heuuu comment ça, "quelle horreur" ?
- Ben oui, ça fait scientifique, ça me stresse et c'est moche les scientifiques !

(silence médusé)

- Mais dis-moi, je suis scientifique, moi, pour toi ?
- BEN NON !!!
- Ah bon. Les mathématiques ne font pas partie des sciences, alors ?
- {mon élève est hilare, manifestement incrédule devant mon manque de lucidité} Ben non madame, les maths non !!!
Ici aussi, les sciences ne sont qu'appliquées

dimanche 15 mars 2015

Etrange palindrome

A la rentrée de janvier, nous avions parlé, en casse, de palindromes, en étudiant les nombres 2014 et 2015 dans tous les sens.
Voici une approche vraiment originale, et un chouillat bizarre, des palindromes : un film palindromique. Il est en ligne ici, sur le site parachute.tv.

C'est un film écrit et réalisé de façon symétrique : la seconde partie est rigoureusement identique à la première, mais défilée à l'envers, comme dans un miroir. Ce qui est intéressant, c'est que l'ensemble garde de la cohérence et raconte une histoire.

Regardez bien tout : des tas de détails, et même les musiques et les sons suivent cette idée de symétrie.

samedi 14 mars 2015

3/14/15, 9h26min53s, youPI !

Pi ne se trouve pas comme ça, au pifomètre. Pi, pictogramme typique ou pittoresque ? Quelle pitoyable turpitude, tout juste digne de pitreries de pignoufs !

Pi n'est ni un piège, ni une utopie. C'est une pierre angulaire des mathématiques, qui ne sert ni à calculer la hauteur des pyramides ni à étudier la reproduction des wapitis, ni la vitesse de vols de pioupious ou la croissance des pissenlits.

Pi, c'est le périmètre d'un cercle de diamètre 1.

Et pis c'est tout.

Pigé ?

Tout ça me turlupine, j'en ai des picotis !

vendredi 13 mars 2015

La xième réforme

Bon, voyons un peu. Les syndicats se fâchent, beaucoup de collègues soupirent, lassés par les revirements, d'autres se crispent, inquiets des changements.

  • Trois concepts sont mis en valeur par notre ministre : souplesse, autonomie, interdisciplinarité. On parle de « collège à la carte », de la mise à mal du collège unique.
Je ne suis pas pour le collège unique. Je suis pour le collège pour tous, mais dans la mesure où nos élèves sont tous différents, avec des forces, des faiblesses, des envies et des schémas mentaux différents, pourquoi s'adresser à tout le monde de la même façon ? L'école doit donner envie de grandir, d'être actif, de réfléchir, de participer à la vie, ensemble. Pourquoi cela impliquerait-il de tous suivre un cursus identique ? Quel est l'intérêt de dispenser le même enseignement à 30 élèves si c'est pour que quelques-uns ne comprennent pas ? Quelques-uns, c'est trop.
Le Monde écrit : "Le collège cristallise, aujourd’hui, le principal défaut de notre école : être profondément inégalitaire, en triant les élèves plus qu’en les accompagnant."
Je ne vois pas trop où on trie les élèves (au travers des classes à options ?), mais je suis d'accord, le collège n'est pas égalitaire. Pas plus que la société en général. Mais il faut améliorer cela.
Et, plus loin : "Le diagnostic est sombre : le collège aggrave les difficultés, particulièrement dans les disciplines fondamentales – français, mathématiques, histoire. « Les élèves s’y ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés », a résumé lundi Najat Vallaud-Belkacem."
Euuuuh d'accord. J'ai un coup de blues, là. Je ne me sens pas bridée, j'ai des élèves souriants dans leur grande majorité et ils entrent en classe guillerets. Les parents que je rencontre me semblent contents des enseignements. Là, je pense qu'on noircit le tableau. Ou qu'on généralise des cas particuliers. OU alors c'est moi qui, dans mon collège bien sympathique, me trouve dans un cas particulier.

  • Apparition des EPI, « enseignements pratiques interdisciplinaires » : des temps de travail prévus en 5e, 4e et 3e, privilégiant la pédagogie par projet, les petits groupes et l’interdisciplinaritéLe but est de donner du sens aux apprentissages en en montrant des applications, en faisant des liens, et de façon personnalisée, pour que cela motive les élèves.
Ca me plaît, ça. Il y aurait de quoi apprendre, travailler différemment et s'amuser. Reste à savoir si les enseignants seront formés, si cela leur sera expliqué de façon claire, constructive, attractive. Sinon, ça tournera usine à nuages...
Mais potentiellement, ce peut être intéressant et j'aime bien.
En revanche, 4 à 5 heures par semaine, c'est beaucoup ; j'imagine que nos administrations doivent se demander comment mettre tout ça en oeuvre. Mais c'est pour la rentrée 2016, donc il y a encore du temps pour y réfléchir.

  • Une deuxième langue vivante dès la 5e
Cela qui signe la mort des classes bilangues. Pas forcément des classe européennes, car on peut toujours imaginer des classes dans lesquelles on travaillerait la culture ou la littérature étrangère.
Je suis plus sceptique sur cette mesure, dont je ne vois pas bien l'utilité. Un an plus tôt pour une deuxième langue, c'est peu pour changer les performances dans cette langue.

  • Accompagnement personnalisé pour tous 
La réforme prévoit trois heures d’accompagnement par semaine pour les élèves de 6e et au moins une heure hebdomadaire de la 5e à la 3e. 
Personnellement, je suis pour les AP, mais à condition de donner les outils aux enseignants et de les former. Trop souvent l'AP se transforme en une aide aux devoirs peu constructive. 

Il faut que je lise l'avis des syndicats, histoire de savoir ce qui leur déplaît.

Gérard, répare cette chasse d'eau !

Exercice donné en devoir maison en classe de quatrième :

source : l'excellent manuel Sesamaths

Cet exercice a été intéressant à corriger. J'ai en effet obtenu 15 réponses différentes (et deux élèves n'ont pas répondu du tout, plus deux qui n'ont pas du tout rendu le devoir) :

Une erreur s'est glissée dans ce document : 227,76 est une réponse juste et même la plus précise !
Bon, évidemment, je trouve ça rigolo d'imaginer que la fuite puisse coûter moins de 2€ ou plus de 20 000€, mais c'est une remarque d'adulte : à 14 ans, le coût de l'eau, c'est un peu loin, dans l'ordre d'importance des préoccupations.

Pourquoi ces différences ?

  • Pour des petits soucis d'arrondi. Les réponses tournant autour de 227€ sont justes, sauf 227,76€ qui provient d'une erreur de relecture.
  • Pour un problème revenu couramment : 1L correspond à 1dm cube, et 1m cube correspond à 1 000 dm cube. Ca fait beaucoup de difficultés, qui représentent la majorité des propositions fausses.
  • Pour des soucis de découpage de temps, apparues beaucoup plus souvent que je ne m'y attendais : une année compte entre 36 et 52 semaines selon les élèves. Certains écrivent qu'il y a 300 jours dans une année, d'autres que la chasse d'eau fuit 12x4x5 jours par an (je suppose qu'ils considèrent 4 semaines par mois et que la chasse d'eau cesse de fuir pendant le weekend). Bref, la mesure du temps, ça va ça vient.
  • Trop d'élèves concluent quant au coût en € de la fuite alors qu'ils ont calculé le volume perdu. Ils mènent des calculs sensés mais visiblement pas vraiment identifiés pour eux, déterminent un volume et me l'annoncent directement en €. C'est plus embêtant, ça, car c'est l'interprétation de la consigne, le choix des opérations, la résolution raisonnée de problème qui est en cause.
  • Deux élèves m'ont bien amusée : un me parle de "classe d'eau" tout au long de son exercice (a-t-il cru qu'il s'agissait d'un voyage scolaire ?) et un autre m'a écrit que de toute façon cela allait coûter cher à Gérard car il allait falloir acheter beaucoup de serpillères, parce que ça allait déborder sévèrement !

mercredi 11 mars 2015

La semaine des mathématiques approche !

La Semaine des mathématiques aura lieu du 14 au 22 mars 2015. Le thème retenu pour cette quatrième édition est "Les mathématiques nous transportent".


Parmi les objectifs de cette manifestation, à lire sur edsucol :
  • "Proposer une image actuelle, vivante et attractive des mathématiques ;
  • Insister sur l'importance des mathématiques dans la formation des citoyens et dans leur vie quotidienne  ;
  • Présenter la diversité des métiers dans lesquels les mathématiques jouent un rôle important ou essentiel ainsi que la richesse des liens existant entre les mathématiques et les autres disciplines ;
  • Mettre en lumière l'importance des mathématiques dans les moyens de transport modernes (terrestres, maritimes, aériens, spatiaux) ;"
Et surtout, le meilleur pour la fin :
  • "Montrer que la pratique des mathématiques peut être source d'émotions de nature esthétique (élégance d'une théorie, d'une formule, d'un raisonnement) afin de dévoiler le lien entre mathématiques, plaisir et créativité."
Je suis contente. Que cet objectif figure dans la description officielle de la semaine des maths, sur eduscol, cela montre à quel point les choses progressent sur ce point : non, les maths ne sont pas froides et inhumaines. Elles sont bien à nous, pour nous, avec nous, pas seulement au travers d'une "froide intelligence". Elle peut être chaude, colorée et en plein de dimensions, l'intelligence.

De nombreuses activités seront organisées un peu partout en France pour fêter les maths : des conférences, des ateliers, des expositions, des pratiques de jeux mathématiques, des présentations classes qui ont travaillé sur des projets de recherche mathématiques.

Ici, vous trouverez le guide de l'événement.

Au collège, nous participerons à la semaine des mathématiques : le rallye mathématique, les olympiades, une semaine d'énigmes (comme l'année dernière, initiative qui a beaucoup plu aux élèves, qui en redemandent), bref, nous aussi nous en sommes !
Les élèves de troisième de madame Oursel ont gagné, il y a deux ans !
Canopé organise, mercredi 18 mars, une projection du film Comment j'ai détesté les maths.


A titre personnel, j'ai la chance de pouvoir aller au forum "Les mathématiques vivantes" à Paris (décrit ), samedi 21 et dimanche 22 mars. là aussi, le programme est alléchant et j'en attend beaucoup !

Convertir les compétences en notes : ça donne quoi ?

Sur la dernière évaluation de troisième, j'ai décidé de comparer la note obtenue de façon sommative, en respectant une notation type brevet, et la note obtenue à partir des scores d'acquisition de compétences à partir du logiciel que j'utilise, SaCoche.

Cette évaluation portait sur les probabilités, mais comme à chaque fois il y avait des exercices sur d'autres thèmes. Comme c'est une évaluation pour le contrôle continu du DNB, elle était composée uniquement d'exercices issus des annales de brevet.
J'avais secoué mes élèves peu avant, car ils n'ont guère d'énergie dans le travail, et j'avais eu l'impression d'une réaction. Modérée, mais réelle. J'avais donc décidé de leur proposer aussi des exercices de brevet accessibles à ceux qui n'ont pas beaucoup bossé depuis deux ans (au moins) mais qui ont la volonté de résoudre ces exercices.

Voici mon sujet :


Les élèves se sont bien investis pendant l'évaluation. Le seul élève que je n'arrivais pas à mettre au travail a cherché aussi et m'a rendu une copie plus étoffée que d'habitude. La moyenne sommative, de 10,7/20, est au final supérieure de 2 points à ce que j'obtiens d'habitude.
Mais là n'est pas mon propos : je veux comparer deux types d'évaluation.

Voici à quoi ressemble un bilan SaCoche :


On n'est pas obligé d'indiquer les seuils de réussite sous forme numérique, ni la moyenne pondérée des scores. Mais cette fois je le souhaitais pour établir ma comparaison.

Dans la feuille tableur qui suit, j'ai reporté, avec des prénoms fictifs, les notes obtenues en sommatif, et les notes obtenues grâce aux synthèses comme celle ci-dessus: 



Que contate-t-on ?

  • En terme de moyenne, les résultats sont très proches.
  • Pour la majorité des élèves, les écarts sont inférieurs à un point.
  • La notation par compétences est légèrement inférieure. Cela me surprend car on entend souvent dire qu'on évalue de façon plus "positive", "bienveillante", voire "laxiste" par compétences. Ici, ce n'est pas le cas.
  • A peu près autant d'élèves ont un écart positif ou négatif entre les deux notes.
  • Les écarts importants concernent plutôt des élèves obtenant d'assez ou de très bonnes notes. C'est logique, car ces élèves produisent davantage de matière à évaluer.


A présent, penchons-nous sur trois cas particuliers : Emelyne, Leïla et Victor.

*

Emelyne est une élève dyslexique et lente à l'écrit. Elle est parfois en difficulté dans la compréhension des consignes, que je lui reformule souvent pour lui permettre de traiter l'exercice et pour lui montrer quels sont les éléments importants à repérer dans le texte. Emelyne est aussi une élève très sérieuse et volontaire.
Elle obtient 13,5/2à en sommatif, mais 11/20 d'après les compétences.
Dans son cas, cela s'explique par cette partie des compétences que j'avais sélectionnées :


Emelyne a réussi toutes les questions d'application, de connaissances ou de techniques à appliquer directement. Elle est sérieuse, elle s'est entraînée, elle sait reproduire. Sa compréhension profonde de ce qu'elle applique n'est pas certaine, mais elle compense son handicap de façon efficace. Comme la notation type brevet cherche à valoriser le positif de chaque question, elle accumule davantage de points.
En revanche, la dyslexie d'Emelyne rend difficile la validation des compétences liées à l'interprétation de consignes, l'argumentation, le traitement de tâches complexes. Ce qui se ressent par la différence des deux scores.

*

Leïla est une élève très motivée, curieuse, enthousiaste et intuitive. Elle participe beaucoup en classe, et de façon efficace. Elle fournit en revanche à l'écrit de travaux très confus, voire franchement sales. Réaliser une figure propre, ne pas écrire dans tous les sens, en rajoutant après coup des corrections ou en raturant avant d'entourer finalement le résultat barré, ou utilises les notations correctes, sont des objectifs difficiles à atteindre pour elle. Elle n'est pas repérée comme telle, mais présente des éléments proches de la dyspraxie.
Leïla obtient 2,6 points de plus par les compétences que par le sommatif.
En évaluant par compétences, j'ai pu observer que Leïla avait compris la plupart des méthodes. Au travers de sa rédaction, elle montre très clairement une compréhension fine et une volonté de communiquer. Mais de façon plus rigoureuse, ses résultats ou la façon de les formuler sont parfois faux ou maladroits. C'est assez frustrant : elle a compris mais trébuche sur des "bêtises" qui la font halluciner une fois la copie corriger en main.
Ici, l'évaluation par compétences lui profite car elle valorise sa compréhension et atténue se maladresses.

*

Victor est un élève motivé, mais dont la motivation n'est pas ordinaire. Victor a quelque chose à se prouver, veut réussir pour être reconnu et a un sacré caractère. C'est une personnalité intéressante, quelqu'un d'à la fois explosif et constructif, raisonné et obstiné.
Victor a aussi une vie sociale très développée, et le collège c'est important, mais la vie est aussi ailleurs.
Alors Victor écoute en classe, réfléchit, participe, mais au final ne fait que ce qu'il pense devoir faire, quoi qu'en dise le professeur. Et si le professeur demande de rédiger, lorsqu'on applique le théorème de Thalès, en énumérant rigoureusement les hypothèses pour justifier du bien-fondé de son utilisation, et bien il est gentil, le professeur, mais c'est trop long et inutile puisqu'en effet on peut l'utiliser, ce fichu théorème. Pour Victor, la clef de voute du raisonnement n'est pas son "enrobage" mais le calcul qui en résulte.
Du coup, Victor n'a pas validé les compétences qu'Emelyne n'avait pas validées non plus, même si ces raisons sont bien différentes.
Victor, d'autre part, n'aime pas les pourcentages. C'est comme ça et c'est tout. Du coup, Victor n'a pas résolu certaines parties de questions, qui représentaient peu de points mais que j'avais décomposées précisément et donnaient lieu à plusieurs compétences. Ces questions se trouvent évaluées de façon très différentes par les deux systèmes, d'un point de vue de leur pondération par rapport à l'ensemble du sujet.
En fait, Victor connaît bien le système sommatif et sait en jouer.

*

Quelles que soient ces observations, elles ne sont fondées que sur une évaluation. Je compte réitérer l'expérience pour voir si ces tendances se confirment. Je suis curieuse de voir si les mêmes élèves présenteront des écarts importants.

mardi 10 mars 2015

La journée de pi !

Samedi nous serons le 14 mars 2015, ce qu'on peut abréger en 3/14/15, qui, dans cet ordre, sont les premiers chiffres composant pi.


C'est dommage, Marseille, c'est bien loin de chez moi. Mais pour ceux qui le peuvent, allez-y, ça a l'air très chouette :



Le site est .


Inclassable Chuck

A lire ici, sur l'excellent site Inclassables mathématiques :


Chuck Norris a appris à Pythagore à se servir d'une équerre.
Chuck Norris rajoute, de temps en temps, quelques décimales à Pi.
Les films Cube et Cube² ont été tournés dans le Rubik's Cube de Chuck Norris.
Chuck Norris a déjà compté jusqu'à l'infini. Deux fois.
Chuck Norris peut diviser par zéro.
Chuck Norris connait la dernière décimale de Pi, et celle d'après aussi..
Chuck Norris a réussi à placer "Anticonstitutionnellement" en mot compte triple dans une grille de sudoku.
Chuck Norris a déjà fini Tétris.
Chuck Norris sait qui est le méchant dans Tetris.
Chuck Norris a été prof de maths, voici un théorème extrait d'un de ses cours: un poing est l'intersection de deux droites dans la gueule.
Quand Chuck Norris demande à Jean Claude Van Damme combien font 1+1, il répond 2.
Quand Chuck Norris dit "Hein ?", personne ne dit 2...
Dans un examen de maths, Chuck Norris a répondu "Violence" à toutes les réponse. Il a eu 20/20 à son épreuve car Chuck Norris résoud tous ses problèmes par la violence
Chuck Norris a éliminé tous ses profs de maths. Chuck Norris ne veut pas de problèmes.
Chuck Norris sait coder en binaire avec que des 0.
Chuk Norris peut trouver la valeur exacte de Pi en comptant sur ses doigts.
Devant Chuck Norris, une équation mathématique se résout seule. On ne fait pas perdre son temps à Chuck Norris.
Descartes a dit en voyant Chuck Norris: "Je pense donc je fuis".
Chuck Norris peut tracer un cercle de 361°.
Chuck Norris fait descendre la fonction exponentielle.
Chuck Norris x 0 = Chuck Norris. On n'élimine pas Chuck Norris aussi facilement.
Chuck Norris sait tracer la médiatrice d'une droite.
Chuck Norris connait le générique de fin de Tetris.
Chuck Norris peut faire 1 avec 2 dés.
On ne dit pas "C'est impossible", mais : " Seul Chuck Norris peut y arriver".
Chuck Norris connaît par coeur la table de multiplication du nombre pi !
Chuck Norris n'utilise que des calculatrices Texas.
Dans une pièce normale, il y a en moyenne 1242 objets avec lesquels Chuck Norris peut vous tuer, en incluant la pièce elle même.
Chuck Norris peut tracer une règle avec un trait.
En mathématiques, toutes les fonctions ont pour limite Chuck Norris.
Chuck Norris connait la vraie valeur de x.
En cours de maths, le problème c'était Chuck Norris.
Lorsque Chuck Norris joue à pile ou face, la pièce tombe systématiquement sur pile. Personne ne regarde Chuck Norris en face.
L'éducation française est en train de faire voter une loi qui permettra d'attribuer ces nouvelles qualifications: Assez Bien, Bien, Très Bien, Excellent et Chuck Norris.
Chuck Norris n'a jamais eu d'interro surprise. On ne surprend pas Chuck Norris.
Chuck Norris est né en mode sans échec.
Chuck Norris donne les réponses à sa calculatrice pour les calculs trop compliqués.
Chuck Norris n'utilise jamais de calculatrice, ça le ralenti.
Les chiffres maudits de LOST (4 8 15 16 23 42) sont en fait le numéro de Sécu de Chuck Norris.

No limit ?

En allant au ciné avec des amies, j'ai pu voir la bande-annonce du film Divergente 2.


Ca m'a fait rire : Divergente 2, c'est Divergente, la suite...

Pour les non-initiés, une suite est un ensemble ordonné d'une infinité de nombres. Les termes de cette suite, parfois, se rapprochent, au bout d'un moment, tout près tout près d'une valeur limite. Alors on dit que le suite est convergente. Dans le cas contraire, la suite est dite divergente, ce qui en fait regroupe deux cas : soit les termes de la suite tendent vers une valeur infinie, soit ils vivent leur vie sans tendre vers quoi que ce soit.

Ca m'a tellement envahi la tête qu'il a fallu que j'en fasse part à mes voisines. Sinon ça aurait tourné en boucle dans mon crâne pendant le film. C'est affligeant comme ce sont parfois des choses totalement inutiles qui prennent de la place, mais bon. Comme mes amies sont mes amies, elles ont souri.
Une fois rentrée, ça n'a pas du tout fait rire mon mari. Je m'en doutais.

Mais en fait, il y a une suite de la suite !


Mais alors : c'est une série !!! (ce qui gâche un peu tout c'est qu'elle s'achève, mais bon.)

dimanche 1 mars 2015

“I’m just one data point.”

La dernière revue de presse de Images des maths m'a renvoyée à un article Radio Canada qui présente Robert Bridson. Le titre de l'article est la façon dont il se définit. Si le monsieur a été récompensé à la dernière cérémonie des oscars le 22 février dernier, pour ses travaux cinématomathématiques, il reste très humble.

Robert Bridson est un enseignant-chercheur canadien en mathématiques et en informatique. Il a contribué à plusieurs films par le biais d'un programme qu'il a conçu, et qui permet de créer des effets spéciaux particulièrement réalistes. Il a ainsi participé à Gravity, Avatar, le Hobbit, la Planète des singes les origines, etc.C'est pour ce logiciel, Naiad, qui permet de stocker efficacement des données volumineuses liées à la 3D et qui a des applications en modélisation et en simulation, qu'il a reçu un certificat du Prix du mérite technique.

Il explique : « Il faut que ça semble vrai et la meilleure façon de faire ces choses est d'aller vers les vraies lois de la physique et des mathématiques qui sont dans la nature pour simuler »


Le site Ubyssey consacre aussi un article à Robert Bridson :
" Pour obtenir une explosion, on a besoin de définir numériquement, pour chaque point de l'espace, la quantité de fumée et la température. Et vous pouvez utiliser ces informations pour générer l'image du nuage de fumée ou déterminer de quelle façon le nuage de fumée devrait se déplacer, d'après les points de la nature. Mais derrière tout cela, on a besoin d'un moyen efficace de stocker les données. Cela a donc vraiment à voir avec une représentation efficace et compacte de données."



"En général, tout ce sur quoi je travaille a à voir avec la géométrie ou les mathématiques. (...) J'ai toujours été intéressé par les questions "Comment peut-on simuler le monde réel sur ordinateur? Comment pouvons-nous créer ce qui nous entoure de façon digitale et le comprendre de cette façon ?"

Robert Bridson espère faire rayonner notre belle discipline en donnant envie à de jeunes "cinéphiles" de faire des études de maths. En tout cas, il contribue à montrer à quoi servent les maths : elles servent aussi à faire des films.