Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

jeudi 4 décembre 2014

Translittératie, l'égalité filles garçons

C'est l'intitulé d'un colloque auquel j'assite depuis hier et jusqu'à demain.
La journée d'hier a été dense, et les intervenants se sont enchaînés rapidement, pour faire état de leurs recherches, de leurs connaissances, d'actualités sur la question du genre. Passé le temps d'adaptation nécessaire pour moi pour changer de registre et m'habituer à un lexique différent (déjà, j'ai dû chercher pour trouver une définition de la translittéracie que je puisse vraiment comprendre), j'ai profité avec bonheur de toutes ces expériences, de la grande diversité d'approches proposées.
La première session a été celle de Nicole Mosconi, docteure en sciences de l'éducation. Son intervention était en même temps intéressante, parfaite comme entrée en matière, ouvrait sur de multiples questionnements et était tout à fait accessible. Elle posait la question de l'apparent paradoxe entre la réussite scolaire des filles et la mauvaise rentabilité de cette réussite sur le marché du travail. 
Les réflexions sur la norme proposées par madame Mosconi interrogent : la norme renvoie aux stéréotypes, à des représentations très fortes et ancrées dans les inconscients. Pour le garçon, être garçon c'est "Sois un chef", "On n'est pas des gonzesses" ou "Tu me cherches, tu me trouves". Pour les filles, "Sois douce, emphatique, séduisante", "Ne cherche pas à concurrencer les garçons", "Sois docile et pas agressive". Ces stéréotypes sont des conséquences du sexisme, sous la forme de croyances rigides, caricaturales, par lequel un groupe dominant catégorise un groupe dominé. Ils s'instillent dans les esprits depuis la petite enfance et altèrent les regards sans que chacun en ait une conscience claire.

Du côté de l'école, madame Mosconi a fait état d'observations, sur des échantillons d'effectifs suffisamment importants pour qu'elles soient généralisables : en primaire en particulier, les garçons, dans la cour de récréation, sont toujours en mouvement, occupent l'espace et les lieux de jeux. Les filles se retrouvent rejetées sur les côtés et sont statiques, collées les unes aux autres sur les bancs. Des vidéos ont été tournées, qui montrent les stratégies mises en oeuvre par les garçons, consciemment ou non, pour par exemple repousser les essais de filles pour atteindre les tables de tennis de table. C'est en effet assez frappant. Et es filles finissent pas laisser tomber et retrouver en grappes dans leur coin. 

De façon générale, le garçon est plus communément accepté par 'enseignant comme rebelle à l'autorité scolaire, peu enclin aux études, comme ayant besoin d'activité physique. La fille en revanche, censée aimer l'école, davantage valorisée par la réussite scolaire, est perçue comme personnellement hostile à l'enseignant si elle agit autrement. On relativise chez les garçons les comportements qui choquent chez la fille. Au final, les filles développent un sens de la norme scolaire qui les rend de bonnes "élèves professionnelles".


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