Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

dimanche 26 avril 2015

Quel jour il est ?

En cinquième, nous avons travaillé, en mars, sur la mesure du temps.

Voici l'extrait du programme relatif à ce thème :


La manipulation de grandeurs qui impliquent les unités de temps est à mon sens fondamentale. C'est une nécessité, pour comprendre le monde qui nous entoure, de mesurer le temps, de percevoir les durées, d'être capable de donner des ordres de grandeur dans différentes unités.
En troisième, les élèves sont souvent en difficulté devant des exercices qui mobilisent ces compétences. Dès qu'un exercice aborde la notion de vitesse ou demande une conversion d'heure décimale en heures-minutes (1,3 heure n'équivaut pas à 1h03min ou 1h30, non non non), c'est la panique.

D'autre part, c'est l'occasion de réactiver les acquis sur la proportionnalité, ce qui est utile dans tous les niveaux également.

C'est pourquoi je consacre dans tous les niveaux un certain temps à ce thème.

Avec les cinquième, voici les documents sur lesquels nous avons travaillé :

La fiche de leçon tout d'abord :

Et ensuite la fiche d'exercices.


C'est la fiche de cours qui a déclenché une vague de questions. C'est tous les ans la même chose, car le temps et sa mesure sont des notions qui fascinent et interrogent beaucoup d'élèves. Mais cette année, petite variante : j'ai été interrogée sur des notions d'astronomie, comme chaque année, mais surtout sur des questions de calendrier. Et là, je n'avais pas réponse à tout.


Alors j'ai noté les questions dont j'ignorais les réponses, et je me suis rendue dans ma bibliothèque municipale. J'ai emprunté quatre ouvrages sur le calendrier, la mesure du temps, le temps et le système solaire, et j'ai lu, pendant mes récrés. Le livre "Le monde du temps" est celui qui m'a fourni le plus de réponses, ainsi que cette page. Voici donc, en vrac, un condensé des réponses que j'ai pu apporter aux élèves avant qu'ils ne partent en vacances :

  • Le calendrier de l'Egypte ancienne comportait 365 jours, répartis en douze mois auxquels s'ajoutaient 5 jours complémentaires. C'était un progrès par rapport aux calendriers lunaires (10 mois de 29 et 30 jours alternés , soit une année de 295 jours), mais cela générait un décalage d'un quart de jour par an, donc d'un mois en 120 ans. Philippe de la Cotardière écrit "Les mois dérivaient parmi les saisons". J'aime bien cette image. 
  • Sous le règne de Jules César, l'année comptait quatre mois de 31 jours (martius , maius , quintilis et october), sept mois de 29 jours (aprilis, junius, sextilis, november, december, januarius), et un mois de 28 jours (februarius). Les mois d'un nombre impair de jours étaient censés plaire aux dieux, et février était consacré aux dieux infernaux (februus était un dieu des morts et februare signifie purifier). L'année durait alors 355 jours. C'était trop court, c'est pourquoi un mois supplémentaire (mensis intercalaris) fut intercalé tous les deux ans en février. 22 ou 23 jours étaient alors ajoutés . Les pontifes décidaient de la durée du mois intercalaire de façon à rétablir l’accord avec les saisons. 
  • En 30 avant JC, l'empereur Auguste réforma le calendrier. Trois années consécutives comportaient 365 jours, et la quatrième 366. Auguste décida de rebaptiser le mois "sextilis", en "augustus". Mais ce mois ne pouvait pas compter un nombre de jours pairs (les dieux n'aiment pas, vous vous souvenez), et il ne pouvait pas non plus compter moins de jours que le mois de Julius (on a sa dignité tout de même). D'où, après bidouilles, un calendrier proche de celui que nous le connaissons : 31 jours pour juillet et 31 jours pour août, et février se retrouvait ainsi avec 28 jours les années normales et 29 jours les années bissextiles (sa durée avait été variable sous Jules César).
    Fragment d'un calendrier romain de l'époque de l'empereur Auguste ; les jours y sont désignés par les lettres de A à H ( période de huit jours ) . La lettre N désigne un jour néfaste , le F désigne un jour faste et le C ( comitiaux ) pendant lesquels pouvaient être convoqués les comices , assemblées générales du peuples .
  • En 1582, le Pape Grégoire XIII réforma le calendrier de façon à réduire le décalage entre le Soleil et le calendrier julien (10 jours, à l'époque). L'année solaire ne durant pas 365,25 jours mais 365 jours 5 heures 48 minutes 46 secondes, le calendrier julien avait trois-quarts d'heures de trop , soit un jour entier tous les 128 ans . Grégoire décida de supprimer dix jours, de sorte que le printemps soit le 21 mars. Il fallait donc reconsidérer le nombre de jours dans une année, pour éviter que le même problème ne se reproduise. C'est pour cette raison que les années se terminant par 00 ne sont bissextiles que si elles sont divisibles par 400.
  • Le début de l'année a pas mal varié lui aussi. Longtemps au moment du printemps (en mars, d'où SEPTembre, OCTobre et ainsi de suite), il a été placé à Pâques (pas pratique : la date de Pâques n'est pas la même d'une année sur l'autre), à Noël, à l'Annonciation, le premier janvier, lepremier jour de l'automne (sous la Révolution, car c'était l'anniversaire de la proclamation de la République). En 1567, un édit de Charles IX , fixa le 1er janvier comme le 1er jour de l’année.

    • Ce n'était pas une question des élèves mais j'ai trouvé amusant l'explication du mot "canicule", que j'ignorais. Les Egyptiens avaient remarqué que la montée des eaux du Nil coïncidait avec l'apparition d'une étoile très brillante à l'Est, qui semblait avertir les agriculteurs. Ils la baptisèrent "le chien". Les Grecs réutilisèrent cette appellation et imaginèrent plus tard la silhouette d'un chien à partir de cette étoile. Les Romains modifièrent son nom en 'la peine chienne", autrement dit, "canicula". Ce nom demeura ensuite, et comme l'étoile (Sirius, en fait) apparaissait au moment des jours chauds de l'été, le mot "canicule" est resté.

    1 commentaire:

    1. Bonjour, il faudra que je lise aussi ce livre, il semble en contradiction avec les éléments que j'ai trouvés sur Wikipedia concernant l'évolution du calendrier romain.

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