Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

lundi 15 juin 2015

Le jour le plus long

Un article du Monde a attiré mon attention, et il faut que j'en parle à mes cinquièmes, avec qui nous avons beaucoup travaillé sur la mesure du temps et les différents choix historiques.

Le 30 juin, au lieu de terminer la journée sur 23h59min59sec et de passer au 1ier juillet, nous vivrons une seconde supplémentaire : il y aura dans le 30 juin la seconde de 23h59mon60s avant de passer au 1ier juillet. Si je n'étais pas aussi fatiguée, je veillerais juste pour conscientiser cette formidablement perturbante seconde. Le 30 juin comptera donc 24x60x60+1=86 401 secondes au lieu des 86 400 habituelles.

Le temps universel présente en fait des irrégularités d’origine atmosphérique et géophysique. Ainsi, la période de rotation de la Terre sur elle-même est plus courte de 1 à 2 millisecondes en août qu’en février. Variable au cours de l’année, le temps universel l’est aussi au fil des siècles à cause de l’action de marée de la Lune et du Soleil : le jour actuel est plus long que celui de 1820 de 2,5 millisecondes.

Le temps atomique international, officiel depuis 1971, est une échelle de temps établie par le Bureau international des poids et mesures à partir d’un parc d’environ 350 horloges atomiques réparties dans le monde. Une horloge atomique utilise la fréquence du rayonnement émis par un électron lorsqu’il change de niveau d’énergie dans un atome de césium. Fondée sur la physique microscopique, l’échelle de temps atomique est parfaitement uniforme et d’une grande stabilité : elle ne dévie pas de plus d’une seconde en 300 millions d’années. C’est ce qui lui vaut d’être utilisée à bord des satellites des réseaux de positionnement géographique comme GPS ou Galileo.


Pour respecter les qualités d’uniformité du temps atomique tout en restant en phase avec la rotation de la Terre, une seconde intercalaire est parfois ajoutée à la dernière minute du dernier jour des mois de juin ou de décembre ; celle du 30 juin 2015 sera le 26e ajout.

Finalement, la seconde intercalaire est à la rotation de la Terre sur elle-même ce que l’année bissextile est à sa révolution autour du Soleil : un recalage entre deux échelles qui dérivent l’une par rapport à l’autre. Depuis quelques années, la seconde intercalaire est l’objet de critiques récurrentes. Parce qu’elle est difficilement prévisible longtemps à l’avance, ses détracteurs affirment qu’elle pose des problèmes aux systèmes électroniques et informatiques.

Peut-être, en novembre, lors de la prochaine conférence de l’Union internationale des télécommunications, abandonnera-t-on l'usage ponctuel de cette seconde intercalaire. Pour la première fois dans l’Histoire, notre échelle de temps abandonnerait toute relation avec le mouvement de la Terre et du Soleil.

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