Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 13 septembre 2016

Un anti "tomates-hors-sol" énergisant

Dans Libé, un article collectif propose d'envisager l'apparition de la programmation dans les programmes scolaires de façon positive. C'est tout à fait revigorant, et tellement à contre-pied de la ronchonnite habituelle ! L'article s'intéresse surtout à l'école primaire et se donne pour objectif de ne pas s'en tenir aux clichés, et développe en plusieurs points :
  • Programmer ne remise pas les objectifs d'apprentissage de lecture et d'écriture : "programmer, c’est lire, écrire et compter, et ça ne se fera pas en substitution de l’orthographe, du latin ou du grec ! Coder est une pratique qui suppose l’absence complète d’erreurs de frappe ou de logique."  Et aussi de la persévérance, d'apprendre à travailler sur l'erreur, de l'autonomie, des travaux en démarche de projet, etc.
  • Coder n'est pas jouer ! "C’est parfois créer des jeux (et plein d’autres choses encore) mais cela se fait souvent collectivement. On est très loin des clichés du geek solitaire ou du «no life» immergé dans les jeux vidéo, coupé de toute vie sociale." Une tablette est peut-être un "doudou" pour certains enfants, mais comme la télé l'a été pendant des années auparavant. Tout dépend de ce que le milieu familial en fait, et de ce que l'école suggère. Une tablette peut aussi être un formidable outil d'apprentissage et de communication.
  • Quels logiciels ? "Les ressources pour les apprendre existent en français, certaines sont libres et gratuites. Beaucoup de ces outils ont été financés par le Programme investissements d’avenir (PIA) du gouvernement français, ou sont le fruit de l’économie française ou européenne. Il ne s’agit pas d’enfermer le consommateur dans l’usage de tel ou tel produit commercial, mais de respecter ses données individuelles. Il n’appartient qu’aux acteurs éducatifs de les porter et de les accompagner."
  • Coder pour comprendre le monde : "Savoir comment «pensent» et «agissent» les ordinateurs, tablettes et autres téléphones, ce n’est pas devenir développeur ! Par cette initiation, l’école ne s’ouvre pas à des métiers mais à une citoyenneté qui prend en compte le numérique et sa place grandissante dans nos vies et nos sociétés." D'ailleurs, on n'apprend pas le français pour devenir forcément écrivain, ni les maths pour devenir médaille Fields...
  • Coder n'est pas une activité seulement scientifique : "la logique mathématique est au cœur de la pensée informatique, mais les langages de programmation sont également des langues qui peuvent être enseignées comme telles, avec leur syntaxe et leur grammaire. Les productions numériques constituent autant d’espaces de valorisation de la créativité et des capacités d’expression de chacun.
  • Coder, une activité pour tous : "Bonne nouvelle, tout le monde va y avoir accès et notamment les filles et les jeunes femmes qui restent trop rares dans les écoles d’ingénieurs et les écoles spécialisées. C’est vrai que ça va prendre du temps pour se répandre partout mais, maintenant, c’est dans les programmes, les enseignants sont en cours de formation donc tout le monde va y avoir droit." Coder peut aussi contribuer à la lutte contre le décrochage scolaire. Emparons-nous de cet outil, progressivement, avec en tête le souci du développement de l'enfant. Tout dépend de nous !
Merci à tous les auteurs de cet article (Frédéric Bardeau Président de Simplon.co , Claude Terosier Fondatrice de Magic Makers , Nadia Bellaoui Secrétaire générale de la Ligue de l'enseignement , Jérémy Lachal Directeur général de Bibliothèques sans frontières , Deborah Elalouf Présidente de Tralalere , Benoît Prady Directeur de l'association Colombbus , Colin de la Higuera Université de Nantes, pour INRIA).Vraiment, ça fait du bien !

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