C'est une étude très complète, et les éléments que je livre ici sont forcément choisis de façon subjective. Au départ, mon attention a porté sur la satisfaction professionnelle et sur l'évaluation. Mais en fait tout vaut le coup d'être lu, pour prendre la température de la France, ce dont parle la suite de mon post, mais aussi pour avoir une vision plus internationalement globale et pour tous les exemples précis de ce qui se fait ailleurs, du Mexique à la Suède, en passant par la Thaïlande et l'Australie.

En attendant, le tableau dressé est tristounet :
et la France est (presque) tout en bas :
Peu d'enseignants estiment leur profession valorisée dans la société, mais beaucoup sont satisfaits de leur emploi. L'étude annonce qu' "il existe une relation positive entre la perception qu'ont les enseignants de la valorisation de leur métier et la proportion d'élèves très performants en mathématiques". Pour (re)valoriser les filières non S, ce n'est décidément pas gagné.
La France se situe dans une région particulière de ce graphique : la proportion d'élèves "très performants en mathématiques" n'est pas ridicule, mais la société française donne aux profs une grosse sensation de désamour. A creuser...
Toujours côté déprime, il y a ça :
Nous, professeurs français, ne sommes pas au top. Il serait intéressant de savoir pourquoi aussi peu de collègues pratiquent le travail en groupes, utilisent les TIC ou se lancent dans des projets à moyen ou long terme. Ne se permettent-ils pas (par peur de ne pas gérer la classe, par impression de manquer de temps) ? Pensent-ils ne pas en avoir besoin ?
Ci-dessous, pas de grosse surprise, excepté sur les appréciations portées sur les copies. A mon sens, une note chiffrée sans commentaire est une hérésie.

Au passage, l'item "les processus de réflexion et de raisonnement sont plus importants que le contenu spécifique des cours" me rappelle une conférence récente. Le conférencier, en début de séance, nous a demandé de nous lever en fonction de notre accord avec diverses affirmations. A "la discipline que j'enseigne est la plus importante" (ou peut-être "très importante", j'avoue ne plus être certaine), beaucoup de collègues se sont levés. Je ne sais toujours pas si c'était de l'humour, en fait. Peut-on vraiment penser que nos contenus disciplinaires, au niveau secondaire, sont importants en eux-mêmes ?
La section qui concerne la direction des établissements est intéressante elle aussi. Ce graphique-ci est assez instructif,
mais le suivant m'a plu particulièrement car j'ai eu un choc : au premier regard, on a l'impression qu'être chef d'établissement est un choix regretté par une majorité écrasante de chefs, de façon internationale. En fait, les petites lignes sous le graphique indiquent que les réponses à "je regrette ma décision d'être devenu chef d'établissement" correspondent à "pas tout à fait / du tout d'accord".
Il demeure que la France est en queue de peloton quant à la satisfaction de ses chefs d'établissement, ce qui s'accorde avec celle des enseignants d'ailleurs.
Un dernier graphique pour la route, sélectionné dans la section sur l'évaluation des enseignants :
Ouch. Ca pique. Après lecture de tout ceci, et comme mon esprit français a tendance à retenir davantage le négatif que le reste, j'ai la forte impression que personne ne se comprend dans notre système. Parents-profs, profs-chefs, profs-inspection... J'espère que ça va mieux pour les élèves, parce qu'au final, c'est juste pour eux que nous oeuvrons, tous.
Pfiou, j'ai un coup de vague à l'âme, moi.
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