Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 18 novembre 2014

La fabrique des cancres ?!

Dans cet article du site Images des Mathématiques, A. El Kacimi, F. Recher et V. Vassallo analysent la page 51 du Nouvel Observateur du 21 août 2014, intitulé « La France triomphe à former des cracks des équations. Elle a plus de mal avec les élèves ordinaires. ». Et les auteurs de poser la question : faut-il tout laisser passer ? Autrement dit, devons-nous, nous enseignants de mathématiques, accepter de porter sans broncher l'entière responsabilité des résultats décevants des élèves français en mathématiques ?

Je cite leur article, que je vous invite à aller lire dans son intégralité :

(...) Puis, dans l’autre moitié de l’article, M. Gonzague présente une « démonstration » de la proposition : « ce qui vaut pour l’élite ne vaut pas pour la masse » notant au passage que les Français ont de nombreux problèmes avec la « numératie » (...) et le mauvais classement dans l’enquête PISA (OCDE). Les faits sont là, certes. Et l’explication ? Simple ! Pour M. Gonzague « Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas parce que le niveau général décline, mais parce que le nombre d’élèves faibles a bondi ». Pour conclure ensuite : « Autrement dit, nos profs de maths fabriquent des cancres. » Fin de la « démonstration » ! (...) Ce qui est largement regrettable dans cet article, et dans la presse en général, c’est cette tendance à pointer constamment ce malaise dans l’enseignement des mathématiques sans jamais mener une véritable enquête sur les causes !

Ouch. Effectivement, c'est un peu rapide... Et trop peu nuancé. Pas franchement scientifique, comme argumentaire. D'ailleurs, je trouve la phrase « Autrement dit, nos profs de maths fabriquent des cancres. » carrément vexante. Les auteurs reprennent :

Alors, chers collègues, faut-il laisser passer de telles affirmations dans la presse, écrite ou non (quoique : Verba volant, scripta manent ! disaient les latins), laisser passer tout ce que nous assènent les médias sans nuances, sans recul ou bien demander systématiquement un droit de réponse ?


Non, je crois qu'il ne faut pas laisser passer. En même temps, je me suis déjà pas mal battue, et ai-je encore l'envie/l'énergie de me battre encore pour cette cause-là ? C'est sans doute peine perdue,de toute façon. Et je préfère consacrer mon énergie à mes élèves. A leur permettre de ne pas être des "cancres" (quel mot laid et peu signifiant).

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