Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

jeudi 16 juin 2016

What matters in schools is teachers. Fortunately, teaching can be taught

Jean-Hubert Rodier a publié le 14 juin un article intitulé "Il est possible de former d'excellents profs..." sur le site des Echos, à partir d'un autre article de The Economist.

JHR écrit : 
" « Le secret des excellents élèves, c'est leur professeur », écrit « The Economist ». (...) Mais il y a un mythe qui freine la formation de bons professeurs : celui de faire croire que les capacités à bien enseigner sont innées. Ce qui n'est pas vrai, selon « The Economist ». Une nouvelle génération de formateurs d'enseignants est en train de créer une pédagogie scientifiquement rigoureuse. "

Plus loin, on lit :
" Dans les pays de l'OCDE, les deux cinquièmes des enseignants ont reconnu n'avoir jamais reçu un enseignement pédagogique, ni avoir de contrôle par leurs pairs.
Ca, en principe, ce n'est pas le cas en France. Avant les ESPE, il y avait les IUFM. Et je veux bien admettre que tout n'ait pas été pertinent tout au long de ces années, dans les instituts de formation, mais il faut aussi, pour faire évoluer les choses, que ceux qui reçoivent la formation soient positifs et ouverts. 
" Si tout cela doit changer, il est nécessaire que les profs acceptent d'apprendre à transmettre leur savoir."
Lorsque j'étais jeune (hééé oui) et en formation, beaucoup de mes camarades-futurs-collègues étaient systématiquement critiques vis-à-vis de la formation. Pourtant, j'ai appris beaucoup, grâce à Elisabeth, Christian, Jacqueline et compagnie. La formation disciplinaire était vraiment enrichissante. Aujourd'hui, je ne suis plus jeune (héééé non) et je participe à cette formation. Parfois je suis déçue de mon contenu, ou bien la mayo ne prend pas. Mais souvent aussi je vois quelques stagiaires qui sont en déni de formation a priori, alors qu'ils auraient pu tirer bénéfice de ce que nous leur proposons. Car former n'est certes pas facile, mais se laisser former, avec intelligence et réflexivité ne l'est pas non plus. Et ce n'est pas parce qu'on n'aime pas un exercice (rédiger un écrit, par exemple), que l'on ne se sent pas à l'aise et compétent face à lui que c'est forcément de la crotte. Autre difficulté, les évolutions diverses du CAPES de maths permettent d'ouvrir les portes à des personnes qui ont déjà eu une autre expérience, dans le secteur privé, voire franchement une autre carrière. C'est une bonne chose, mais une partie de ces futurs-mais-pas-jeunes-non-plus collègues ont des difficultés à accepter la formation. Ils sont moins "souples" intellectuellement, plus sur la défensive. Pourtant, elle est nécessaire. En plus, franchement, elle est de qualité, et présentée par des collègues motivés, bienveillants, et même dévoués. Et puis nous demandons aux élèves de jouer le jeu, nous attendons d'eux de l'ouverture, de l'humilité. Montrons-leur l'exemple ! Etre en position d'apprendre n'a rien de dévalorisant, ni d'infantilisant. Au contraire, il faut en profiter et absorber tout ce qui peut développer nos savoirs et nos compétences.

"Les instituts de formation des profs doivent être aussi plus rigoureux, à l'image des facs de médecine qui, il y a cent ans, ont durci les critères de sélection de leurs étudiants. "
Ah oui, bonne idée. Mais alors nous n'aurons plus de profs. Parce que là, c'est la dèche, quand même. 

2 commentaires:

  1. Bon...En tant que maman, qui plus est fortement intrusive,je suis terriblement négative hélas sur la formation qui a été donnée en lettres...cours non-donnés souvent ,sans la moindre explication et sans le moindre rattrapage, guerres intestines que se livrent les profs de la fac et les formateurs de l'ESPE qui ont occupé en lieu et place les cours attendus devant des mômes complètement ahuris face à la dispute étalée...Un grand manque de communication aussi...Evidemment je me doute bien qu'il y a des exceptions et je sais que je m'adresse à quelqu'un de terriblement passionné qui fait superbement bien son boulot...Mais vraiment ce n'est pas la même chose dans toutes les matières...

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  2. Je ne parle que pour ma discipline évidemment. Et merci pour les compliments, mais ce sont vers mes collègues que je les renvoie : ce sont des professionnels formidables, et en plus des personnes remarquables.
    Par exemple, il n'est pas question chez nous qu'un cours n'ait pas lieu... Pis quoi encore non mais sans blague ? On ne se prend pas le bec, non plus. Nous discutons, beaucoup, mais nous communiquons sans nous forcer !

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