Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

lundi 10 mars 2014

Comment discréditer les statistiques

Ces derniers jours, les "chiffres du chômage" sont sortis dans les médias. Une fois on nous annonce que le chômage poursuit sa progression, et peu après que non, il diminue. Dans le Monde, par exemple, voici deux titres d'articles parus en deux jours :



Les deux question valent effectivement la peine d'être posées. On peut aussi lire, dans Le monde toujours : tous les statisticiens de France et de Navarre pourront expliquer avec sagacité la nature des différences entre les deux indicateurs du chômage. Pour les Français, malheureusement, la distorsion entre les deux fait inévitablement peser un doute sur la fiabilité des chiffres et l'usage politique qui en est fait.

L'auteur de l'article pointe bien le problème : ce sont les sources qui posent problème. Mais en attendant, beaucoup de Français vont se sentir confortés dans leur idée que "les statistiques, c'est n'importe quoi. On fait dire n'importe quoi aux chiffres".
Non, on ne fait pas dire n'importe quoi aux chiffres. Mais on analyse ici différent types de données, et le souci est l'aspect politique de ces données en effet. Autrement dit : les mathématiques, par le biais des statistiques, permettent vraiment d'étudier, de décrire, d'analyser des séries de données. Mais ces données doivent avoir été recueillies et sélectionner avec une grande finesse, qui passe par l'impartialité, des compétences en économie, en sociologie, parfois en psychologie, selon les cas.

La suite de l'article :  A cet égard, il est assez stupéfiant d'entendre le ministre du travail déclarer : « Il y a deux types de statistiques, elles ont chacune leur valeur. A chacun de retenir l'indicateur qu'il souhaite. »
C'est vrai, ces deux analyses ont chacune leur valeur. Quant à ce que chacun retienne son indicateur préféré, je reste sans voix, effectivement stupéfaite. Et si on cherchait à expliquer les choses, plutôt ? A faire confiance à l'intelligence des Français ? A éduquer ceux qui ne le sont pas aux statistiques et à exercer leur esprit critique ? Cela pourrait éviter le "tous pourris", et un sentiment (justifié) de mépris de la classe politique à notre égard.

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