Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 28 avril 2015

Les mystères à deux balles de Chéryl

Ici, ou encore  ... Les articles ont proliféré, mi-avril, à cause de Chéryl et ses deux copains Albert et Bernard.

Le problème a été posé aux Olympiades singapouriennes cette année. Au départ annoncé comme destiné à des écoliers de dix ans, le problème s'adressait à des collégiens de 15-16 ans.

Mais pourquoi tout cet émoi ? 
Je crains que ce soit pour de mauvaises raisons.

Il me semble qu'une nouvelle fois il y ait de l'implicite là-dedans. Certes, le problème est épineux pour n'importe qui (enfant ou adulte) non entraîné à ce type d'exercices. En ce qui me concerne, habituée des "logigrammes" et autres énigmes à résoudre à coup de déductions et de disjonctions, ça a été rapide. Elle n'est pas difficile, cette énigme. En revanche elle est d'un type très particulier, et sans y avoir été confronté avant, c'est étonnant et on ne sait pas trop par quel bout le prendre. Avec de l'habitude, c'est presque algorithmique. Aucune connaissance, aucune imagination ne sont nécessaires.



Dans Le Monde.fr, je lis :
"Les élèves singapouriens sont censés être les meilleurs. Ces petits génies caracolent année après année dans la tête des classements internationaux en mathématiques. Selon une enquête publiée par l'OCDE début avril, ils étaient encore les meilleurs en résolution de problèmes, devant la Corée du Sud et le Japon."
Voilà. D'un côté c'est vexant pour les "meilleurs" de sécher, et d'un autre c'est une occasion de clamer qu'ils ne sont pas si forts que ça. Alors que rien de tout cela ne signifie quoi que ce soit.
Ici, vous trouverez des éléments sur les méthodes singapouriennes en mathématiques à l'école.

Les organisateurs ont finalement précisé que c'est « une question difficile qui permet de sélectionner les meilleurs étudiants ». Je ne suis pas d'accord : c'est une question qui permet de repérer des compétences logiques, ou une habitude déjà ancrée à résoudre ce type d'exercices. J'ai des élèves de cinquième et de quatrième qui le résoudraient sans problème, habitués qu'ils sont à cela. Pour autant, ce ne sont pas forcément de futurs mathématiciens. Ce sont des élèves curieux et qui aiment réfléchir.
La vraie question est : que cherche à évaluer ce type de problème? Et aussi : faut-il prendre accorder tant d'importance à des énoncés d'Olympiades ? (d'ailleurs, qu'en fait-on ensuite, à Singapour ?)

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