Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mercredi 13 janvier 2016

Formations réforme : premier bilan

Mon binôme formateur et moi avons animé deux journées de formation à la réforme du collège. Et oui, nous sommes toujours là, entiers et même en un seul morceau.
Pas partout. Ils expriment leurs réticences en restant constructifs, aussi.
Nous avons eu l'occasion de travailler avec des collègues parfois angoissés, souvent mécontents, voire en opposition franche à la réforme, mais constructifs et respectueux. Une des journées a commencé par une distribution de tracts syndicaux (assez bien faits d'ailleurs), ce qui ne nous a pas choqués. Il est normal que chacun puisse s'exprimer, que les syndicats jouent leur rôle comme ils l'entendent. On ne se forme pas, on ne réfléchit pas et on n'apprend pas dans le stress ni la contrainte. Alors nous y sommes allés sereinement, en ayant bien bossé, après de longues discussions et recherches pour clarifier les nombreux points qui nous semblaient obscurs, avec à l'esprit la question de tous les formateurs : "de quoi nos collègues ont-ils besoin ?".
Nous-mêmes ne sommes pas conquis par la réforme. Mais nous pensons tous les deux que le collège fonctionne mal et qu'il faut changer les choses. En ce sens, la réforme est une opportunité qui pourrait être positive si l'on s'en empare "bien", dans l'intérêt des élèves. Autant réfléchir cette appropriation et en extraire le meilleur. Ces formations sont aussi l'occasion d'échanger sur nos pratiques pédagogiques, et de trouver chez les autres de bonnes idées. Nous avons si peu de temps d'échange !

Heu, non. Il en manquait trois, sur notre liste d'émargement.
Nous avions décidé de travailler surtout les EPI, pour cette première journée, mais nous avons aussi engagé des réflexions sur l'AP avec ceux qui le voulaient. Nous avons proposé plusieurs groupes pour différencier nos apports selon les besoins que les collègues identifiaient les concernant, proposé des documents numériques (plein plein) et papier (beaucoup).

Notre deuxième journée était plus efficace que la première, sans doute car nous avions lu les questionnaires d'évaluation que nous avions opposés aux collègues et nous avions retouché le plan de formation en fonction des réponses.

Les chefs d'établissements et les inspecteurs étaient bien là, et ont rempli leur mission avant notre intervention, nous ont soutenus. Nous étions dans des conditions matérielles qui correspondaient à nos demandes.

Et les collègues ont bossé, discuté, réfléchi. Nous avons échangé. Nous, formateurs, avons récolté des idées à réinvestir, et nous avons essayé de tout bien expliciter de la réforme, particulièrement des EPI, pour commencer. Nous avons discuté franchement, en nous investissant, sans langue de bois, ni dans un sens ni dans l'autre.

Alors en résumé : nous sommes volontaires pour former (on ne nous a pas forcés...), les collègues se sont investis, ont été actifs et tout à fait respectueux, les cadres étaient là, personne ne nous a imposé de contenus ni demandé de dénoncer quelque comportement que ce soit.

Cela ne signifie pas que les formations se passent bien partout, et nous avons sans doute eu de la chance de rencontrer ces collègues, capables d'autant de franchise que de réflexion.
Mais ça se passe aussi bien.

N'en déplaise aux semeurs de bizouille...

2 commentaires:

  1. Je pense que nous sommes tous allés à ces formations avec beaucoup d'attentes, d'inquiétudes et d'interrogations..Mais certaines formations (comme celle que j'ai reçue) n'y ont aucunement répondu!
    S'il ne vous en manquait que 3 c'est que vous assez su apporter avec honnêteté et écoute des réponses et des idées réalistes! Bravo

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  2. C'est gentil, mais je crois que nous avons eu la chance de nous adresser à des collègues constructifs. Sans cela, c'était mal parti...

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