Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

vendredi 29 janvier 2016

"MC" Escher, c'est parce que c'est un rappeur ?

Non. C'est pour Maurits Cornelis, ce qui semble tout droit venu d'un Harry Potter et a une toute autre classe qu'un Master of Ceremony du rap.

Ces deux dernières séances, avec mes 6ème, nous avons parlé perspective, solides, représentations, dimensions, apparences et certitudes. Comment représenter sur une feuille, en deux dimensions, un solide qui en compte trois ? Comment donner l'impression de volume, de profondeur?

Nous avons dessiné en perspective cavalière, et aussi en perspective centrale. Nous avons analysé les différences, recueilli des avis sur les perfections de ces deux modes de représentation, expliqué pourquoi ces deux appellations (ici pour la perspective cavalière). Nous sommes arrivés à justifier que la perspective cavalière soit retenue pour les mathématiques.

Et puis ensuite, une fois semée dans les crânes que l'on peut représenter de diverses façon, nous avons regardé des oeuvres d'Escher. J'adore cette séance. Les élèves font des "oooh !", des "aah !", des "ouah c'est trop fort", "comment il est trop balèze lui !" et nous parlons perpective, représentation, illusion. Ils découvrent vraiment des choses, ils essaient de comprendre. Ils participent de façon différente, aussi : certains que j'entends peu habituellement semblent s'éveiller de toute autre façon. Les uns sont débordés par l'illusion, dans l'incapacité de décomposer l'oeuvre pour identifier "ce qui cloche", et d'autres perçoivent avec précision la ruse, et peuvent même la mettre en mots.


Mais je crois que ce que je préfère encore à tout ceci, c'est qu'ils se détendent. Leur posture corporelle change. Au bout de quelques diapos, des premiers échanges, des tentatives d'analyse et de liens avec notre thème, ils profitent juste, tout en s'intéressant. Ils ne sont plus dans l'exercice purement scolaire. Et la parole se libère encore plus, ce qui nous permet de travailler le lexique : comment décrire précisément, intelligiblement, ce que je vois et à qui je ne peux pas croire ?


Extraits choisis :

  • "Comme quoi on peut être nul en maths et utile quand même."
  • "En fait, c'est constructible mais pas réalisable."
  • "Quand même madame, je trouve ça fort, parce qu'on dirait que c'est vrai et pourtant c'est pas vrai, mais c'est super difficile de voir où c'est pas possible."
  • "C'est bizarre qu'il ait été un mauvais élève en maths, parce que ça se voit qu'il utilise des maths. Peut-être juste il avait des profs qu'il n'aimait pas !"
  • "Il devait être drôlement patient !"
  • "Ce que ça veut dire, c'est qu'il faut jamais croire ce qu'on voit. On peut nous faire croire n'importe quoi."
  • "C'est quoi son problème avec les lézards ?"
  • "Heureusement qu'on a des propriétés pour savoir ce qui est vraiment vrai, sinon on serait perdus."
  • "C'est le piliers qui vont pas. C'est toujours les piliers."


Pour celles et ceux qui ont envie de poursuivre plus loin et de se lancer - pourquoi pas ? - dans des réalisations :







2 commentaires:

  1. Un excellent jeu qui utilise ces perpectives : Monument Valley. https://itunes.apple.com/fr/app/monument-valley/id728293409?l=en&mt=8&at=11lJ7a

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  2. Ca a l'air très chouette ! C'est plus pour iphone et ipad que pour ordi,c'est ça?

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