Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mercredi 16 mars 2016

Marre des escaliers ? Laissez tomber les notes !




Une étude du CNRS montre que la suppression des notes constitue "un vrai ascenseur social". La suppression partielle des notes permet de réduire de moitié l'écart des performances entre élèves de différentes classes sociales.

En même temps ce n'est pas nouveau. On savait déjà tout ça. Le fond du problème, ce ne sont pas les apports de la recherche, et les observations objectives. Le fond du problème, c'est que la grande majorité des gens veut conserver les notes, l'élitisme, le classement, même si cela leur nuit ou nuit à leurs enfants. C'est toujours rassurant de savoir qu'il y a plus mauvais que soi, sans doute. (Vous aurez compris que ça m'agace)

La nouveauté, c'est que l'étude est menée par le CNRS. La méthodologie a été la suivante : dans les académies de Clermont-Ferrand et d'Aix-Marseille, dans quatre-vingt quatre établissements, les chercheurs ont étudié les performances des élèves de troisième en mathématiques. Dans les classes participantes, les enseignants ont privilégié l'évaluation par compétences et fortement limité le rôle des notes dans l'appréciation des élèves.
Les chercheurs ont ensuite comparé en fin d'année les résultats obtenus au diplôme national du brevet par les élèves impliqués dans l'expérimentation et les résultats obtenus par un groupe témoin. "Pour l'épreuve de mathématiques, nous avons constaté que l'écart entre élèves issus de classes sociales favorisées et défavorisées était divisé par deux", résume Isabelle Régner, maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille. Les élèves ont développé des comportements d'apprentissages différents, en cherchant à progresser dans les compétences, les savoirs-faire, la compréhension profonde, plutôt que de répéter, bachoter pour l'évaluation, de façon à avoir une "bonne note", sans donner d'importance à long terme à leurs acquisitions. Et les meilleurs élèves aussi ont obtenus de meilleurs résultats que dans le groupe témoin (du coup, on va peut-être donner de l'importance à cette étude, puisque c'est bon aussi pour les bons élèves...). Ce n'est donc pas la pédagogie des enseignants qui est "meilleure" avec ou sans notes, c'est la motivation intrinsèque des élèves qui est quantitativement et qualitativement meilleure.

La Nouvelle République, elle, publie un article qui présente un fonctionnement sans notes mis en oeuvre dans un collège pour toutes les classes de sixième. Il le mérite d'être clair, court, et de répondre aux objections classiques simplement.

L'an dernier, cet établissement a mené une première expérimentation dans une classe de quatrième. «Le bilan a été jugé globalement positif, notamment pour les élèves les plus fragiles qui avaient tendance à baisser les bras et décrocher du système scolaire», indique le principal Dominique Aimable. L'expérience a été élargie aux quatre classes de sixième et les notes ont totalement disparu au profit d'un nouveau système d'évaluation positive basé sur les acquisitions de compétences.

« L'intérêt du système, c'est qu'il permet de détecter plus rapidement et plus précisément les faiblesses de chaque élève. La note apporte moins de visibilité », commente Dominique Aimable. « Avec ce type d'évaluation, il n'y a plus de fatalité. On n'est plus dans la sanction. Les élèves comprennent qu'ils peuvent se corriger et passer au niveau supérieur », ajoute Philippa Labrosse, professeur d'anglais.


Bien plus que les notes, la grille d'évaluation constitue également un outil pédagogique plus explicite à destination des familles. « Bien sûr, cela nécessite des explications mais les parents peuvent y trouver des indications précieuses pour mieux accompagner leurs enfants » souligne le principal du collège de Savigny qui souhaite faire de ce nouveau système d'évaluation un véritable outil de « remédiation » scolaire.

Alors, qu'attendons-nous ?




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