Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

lundi 22 août 2016

Cultivons nos irrégularités

Dans le Mag, un article est paru fin juillet : "Comprendre les algorithmes, un enjeu citoyen". On dirait une compétence du socle, dit ainsi.

Le sociologue Dominique Cardon (du département SENSE d’Orange Labs, et professeur associé à l’Université de Marne la vallée-Paris est) a publié fin 2015, « À quoi rêvent les algorithmes – Nos vies à l’heure du big data ». Il dit : « Les calculateurs produisent un monde dans lequel on vit, on pense et on a l’impression de naviguer librement. Alors qu’il est un environnement préconstruit par le calcul qui est effectué. »

Le web « a inventé ses propres critères » pour hiérarchiser l’information : la popularité, l’autorité, la réputation, et l’enregistrement des traces, qui permet d’observer « ce que font les gens dans leurs comportements ». Dominique Cardon y ajoute la loyauté : un algorithme est loyal « s’il fait ce que l’internaute pense qu’il fait ». Encore faut-il pouvoir le déterminer, donc y être sensibilisé, comprendre comment fonctionne ces altos, et avoir les informations nécessaires, ce qui semble compliqué.

L'article présente un site que je ne connaissais pas : Unfiltered News, développé par Google, qui me semble tout à fait intéressant. Son principe est que l'on saisit un sujet d’actualité, et une carte affiche où le sujet est le plus repris dans le monde. Un bandeau affiche aussi les sujets les plus populaires dans le monde mais qui ne sont pas traités en France.


Pour échapper à ce « monde calculé », une des solutions serait de « se débrancher ». Pas simple, concrètement. Dominique Cardon propose alors de « lutter contre ses propres régularités », ou de produire « de fausses traces qui déroutent les calculs », et, dans tous les cas, « un regard critique sur les algorithmes », tant ils nous accompagnent dans nos usages numériques au quotidien. On ne peut que se féliciter que la programmation fasse son entrée au collège : même si cela ne permettra pas d'être plus libre numériquement à nos élèves, on peut supposer que l'idée d'algorithme leur sera plus familière et ne leur semblera pas magique.

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