Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

lundi 9 janvier 2017

Moi, des nouvelles stars, j'en ai 53 !

Aujourd'hui, Canopé est venu nous filmer en classe, dans le cadre d'une assez vaste opération de collectes de pratiques diverses et variées, à l'échelle de l'académie. En résulteront des "granules" (de toutes petites vidéos) qui seront mises en ligne pour les enseignants, avec de mini-interviews d'IA-IPR et des enseignants concernés.
Hé ben c'était une sacrée expérience... Les collègues de Canopé sont vraiment extra, très adaptables et à l'écoute, et aussi très professionnels. Les élèves ont été très bien, dans l'ensemble : mention très très bien aux sixième, aussi efficaces qu'enthousiastes (après un début laborieux, le temps de se dégeler), et mention très bien pour la majorité des élèves de cinquième (mais les trois ou quatre qui ont profité du plan de classe modifié et d'un travail en autonomie pour se comporter de façon vraiment décevante, sur la fin de la séance, vont m'entendre).

Alors cette expérience appelle plusieurs remarques : 

  • Je prépare mes contenus, je réfléchis à ce que je vais dire, mais au final c'est surtout sur la parole de l'élève que je me fonde. Alors j'ai beau prévoir, je suis le sens du vent, à condition qu'il m'emmène vers une direction constructive pour ma discipline ; du coup, c'est compliqué quand on a un déroulé prévu, minuté. Evidemment, j'ai essayé de lutter et puis le naturel a repris le dessus et j'ai laissé les élèves construire la séance. Les grandes étapes ont été respectées, quand même. Mais je m'aperçois que leur parole a pris une importance considérable, primordiale dans mon enseignement. C'est mon carburant, mon garde-fou et ma matière première ;
  • J'ai ressenti aujourd'hui très fort comme j'enseigne en y mettant tout de moi : souvent, il a fallu s'interrompre pour que la caméra se déplace, pour que le micro-perche suive. Et il fallait recommencer. Alors ça, c'était terriblement difficile : d'abord, j'avais du mal à répéter ce que je venais de dire. C'était bien plus de l'instinct que du construit a priori. Ensuite, je sentais physiquement comme une perte de vitesse, un élan qui disparaissait. Je ne sais pas si je suis très claire, mais ça a été une impression surprenante ;
  • Les élèves ont incroyablement bien compris pourquoi et comment je travaille. Dans les interviews, ils sont d'une justesse, d'une lucidité et d'une profondeur qui m'a laissée pantoise. Ils sont trop forts...
J'ai enchaîné ma journée de collège sur un nouveau cours à l'université, alors je suis totalement HS, façon lessivée. C'est presque amusant de me sentir éprouvée ainsi. Je me souviens de cette impression, lorsque j'était plus jeune... Comme quoi, l'expérience, ça permet de moins se fatiguer, en osant davantage !

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