Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 28 octobre 2014

M'dame, le portable c'est interdit en classe !

Voilà une phrase que j'entends quelques fois en début d'année : j'utilise mon portable en classe. Hééé oui. Mais pas tour taper la discut' avec mes ami(e)s ou prendre des nouvelles de mes parents, non non non. Je l'utilise pour photographier : le tableau, des élèves en projet, une chouette réalisation, un cahier décoré de façon particulière, une solution organe à un exercice. Je l'utilisais aussi pour enregistrer des débats ou des discussions de recherche, jusqu'à ce que mon établissement m'équipe de MP3.
Quand des élèves refont cette remarque, c'est toujours avec un grand sourire : ils n'ont manifestement aucun doute quant à l'usage professionnel du téléphone. Ils sont déjà filmés parfois, connaissent le blog vous lisez en ce moment même. Ils savent aussi d'ailleurs que je ne vais pas me formaliser de façon excessive d'un portable qui sonne une fois dans l'année. Certes, ce n'est pas bien, mais oublier de l'éteindre après la récré n'est pas un drame non plus. Je note l'incident, de façon à pouvoir ajuster ma réaction en cas de récidive, je rappelle qu'un téléphone, ça s'éteint en classe, et voilà. Deux comportements liés au téléphone portable m'agacent, en fait : les élèves qui filment autrui sans leur autorisation et ceux qui passent la moitié de l'heure la tête dans leur sac puis prétendent qu'ils cherchaient (sans fouiller, naturellement) leur rapporteur.

Autrement dit, le téléphone portable n'est pas un problème particulier dans mon établissement.
Et voilà qu'à ce sujet sort un article sur un blog du Monde, FocusCampus, le 25 octobre dernier.


Le titre:

Le « fléau » du portable en classe touche aussi les enseignants

(brrr, ça fait peur, de quel nouveau mal suis-je donc atteinte ?)

Jean-Claude Lewandowski écrit, avec bon sens et de façon assez nuancée :
Les élèves ne cessent d'échanger des messages (et des photos), de consulter leur appareil, de guetter l'arrivée de la réponse à leurs envois... Résultat, une baisse spectaculaire du niveau général de l'attention et de la concentration en classe. (...)
Là où les choses prennent une tournure assez cocasse, c'est que les enseignants et pédagogues ne sont pas eux-mêmes épargnés par ce fléau qu'ils dénoncent. Il suffit pour s'en convaincre d'observer leur comportement lorsqu'ils participent à une réunion - conseil de classe ou d'établissement, colloque, conférence, réunion de travail, etc.
(...)
Quels enseignements tirer de cette observation ? D'abord, que la "dépendance" à l'égard des objets numériques, qui façonne notre esprit et notre faculté d'attention, est loin d'être l'apanage des jeunes générations (...).
Deuxième leçon : il n'est sans doute pas possible pour les enseignants de lutter de façon frontale contre un tel tsunami. Plutôt que de faire barrage, mieux vaut sans doute tenter d'en limiter les excès, mais aussi essayer d'utiliser ces outils numériques au bénéfice de l'enseignement. (...) Dans ce domaine, beaucoup reste sans doute à inventer. Pour autant, il convient de se garder de tout enthousiasme béat, et de conserver une certaine "distance critique". Certains acteurs, par exemple, ont l'impression d'avoir permis un grand bond en avant de l'apprentissage par le seul fait d'avoir mis entre les mains des jeunes une tablette ou un ordinateur... Or si le numérique peut apporter beaucoup à l'enseignement, les bénéfices que l'on peut en attendre ne sont peut-être pas toujours aussi importants ni aussi rapides qu'on le dit. (...)


En effet, des anecdotes de profs qui composent des textos ou même répondent au téléphone, même classe, circulent. Vraies ou non, je n'en sais rien et peu m'importe. Mais cela ne paraît pas absurde, car la dépendance au portable-fil à la patte est réelle, comme le dit l'auteur de l'article, quel que soit l'âge du sujet... 
Certains établissements envisagent de s'équiper de brouilleurs. Si cela ne pose pas de problème à la vie scolaire et à l'administration pour communiquer au sein de l'établissement, pourquoi pas ? Mon appareil photo fonctionnera toujours, lui...

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