Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 12 avril 2016

Il est beau il est chaud il est tout nouveau le brevet des collège !

Hé ben non. Le titre racoleur de mon article est tout à fait trompeur. L'épreuve de maths (je ne parle pas pour mes petits camarades d'autres disciplines) ne change pas des masses.

Que nous dit le BO (ici) ?

La première épreuve écrite est étiquetée "mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre et technologie". Ciel, me dis-je, une épreuve collective, que nous allons corriger de façon collégiale ? Ce serait nouveau, ambitieux, complexe à mettre en place et probablement fort intéressant ! Ben non. Cette épreuve, d'une durée indiquée de trois heures, se compose en fait de deux parties, séparées par une pause de quinze minutes. 

La première partie dure deux heures, et c'est l'épreuve de mathématiques. Comme avant, donc. Elle permet l'évaluation de la maîtrise des compétences « chercher », « modéliser », « représenter », « raisonner », « calculer » et « communiquer », telles que définies dans le programme de mathématiques du cycle 4. On retrouve aussi des exercices à prise d'initiative, et la valorisation des démarches engagées et non abouties. Ce n'est pas nouveau non plus mais c'est très bien de le réaffirmer.

La seconde partie, d'une durée d'une heure, porte sur les programmes de physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre et technologie. Pour chaque session de l'examen, deux disciplines parmi les trois sont sélectionnées. Le sujet se compose, pour chaque discipline, d'un ou plusieurs exercices d'une durée de trente minutes. L'identité disciplinaire des exercices de chaque sous-partie est précisée afin de permettre une correction distincte. Pratique, mais dommage.

Le sujet de cette première épreuve comporte obligatoirement au moins un exercice d'algorithmique ou de programmation sur l'ensemble des exercices. J'avais compris que ce serait dans l'épreuve de maths, mais après tout, ce pourrait être en techno, par exemple.

En ce qui concerne l'évaluation de l'épreuve, 100 points sont répartis : 50 points distribués entre les différents exercices de l'épreuve de mathématiques (dont 5 points réservés à la présentation de la copie et à l'utilisation de la langue française pour rendre compte des hypothèses et conclusions), et 50 points sur l'épreuve "sciences et technologie".  ;
La nouveauté n'est donc pas la nouvelle mouture du brevet, en tout cas pour nous matheux. Sauf que nos programmes changent, eux, de façon plus profonde, ce qui va forcément (j'espère !) impacter les contenus des sujets.

Des sujets zéro sont , et aussi  (la partie maths est la même dans les trois. C'est la combinaison de discipline de la deuxième partie qui change). Je trouve ça un peu bizarre de recycler des exercices déjà tombés aux précédentes sessions du DNB... Ca n'engage pas résolument vers le changement.
L'accent est manifestement lis pour lier les deux épreuves, pour donner du sens, de l'utilité aux différentes disciplines entre elles.


Du point de vue contrôle continu, c'est au conseil de classe du 3ème trimestre de l'année de troisième que l'équipe pédagogique évalue le niveau de maîtrise atteint. Le chef d'établissement certifie ce niveau et en porte attestation sur le livret scolaire dans le bilan de fin de cycle 4. Selon les cas, le conseil de classe accorde un nombre de points pour chacune des 8 compétences : 10 points si le candidat obtient le niveau « Maîtrise insuffisante » ; 25 points s'il obtient le niveau « Maîtrise fragile » ; 40 points s'il obtient le niveau « Maîtrise satisfaisante » ; 50 points s'il obtient le niveau « Très bonne maîtrise ». A ces points peuvent s'ajouter des majorations de 10 ou 20 points pour un enseignement de complément (latin ou langue des signes, par exemple).
Si j'ai bien compris, les notes de l'année ne comptent donc plus. Ca tombe bien, je vais pouvoir m'en passer aussi en troisième. En revanche, je me demande si les niveaux proposés ne vont pas mener à ce que tout le monde ait à peu près le même total.

Il y a aussi l'épreuve orale, sur un des projets menés en EPI ou dans le cadre d'un parcours Avenir, parcours citoyen, parcours d'éducation artistique et culturelle, au choix du candidat. Le jury évaluera la qualité de l'expression orale et la maitrise du sujet.

Le café pédagogique n'est pas du tout convaincu (à lire ici par exemple). François Jarraud écrit :
"On peut surtout s'interroger sur la survie d'un examen qui sera inutile pour la grande masse des candidats. En effet pour avoir le brevet et participer à la cérémonie de remise des diplômes, il sera nécessaire d'avoir 350 points. Or beaucoup d'élèves auront ces points avant de passer les épreuves, si tant est qu'ils aient l'obligation de les passer.
Un élève moyen partira déjà avec 320 points obtenus lors de l'évaluation du socle. Dans certains cas cela pourra même monter à 340 ou 350 points avec le jeu des options. Pour la plupart des candidats, les épreuves ne seront là que pour attraper les 10 ou 20 points manquants. Est-il nécessaire d'imposer à 800 000 jeunes et des dizaines de milliers d'enseignants 8 heures d'examen, des jeux de copies sophistiqués pour un résultat couru à l'avance ? Faute d'avoir su trancher entre validation du socle ou examen final, on peut s'interroger sur l'avenir de ce nouveau brevet."

1 commentaire:

  1. Juste quelques arguments supplémentaires qu'il faudrait prendre en compte pour juger de la pertience de maintenir le brevet :
    Claire ne parle pas des professeurs qui conçoivent les sujets. Vous me direz que ça ne compte pas car ils ne sont pas payés pour ce travail supplémetaire. Ca fait partie des "obligations de service" !!
    Par contre un truc qui compte beaucoup au contribuable : Imaginez 8 pages de sujet de maths, 5 pages de sujet d'Histoire géo, et 3 pages de sujet de Français multiplié par nos 800 000 élèves ... cela fait 12 800 000 pages imprimées. Et ça, ce n'est que la partie visible du problème car en effet, il y a aussi les "sujes de secours" au cas où il y aurait des "fuites". Ces sujets sont imprimés pour être utilisés à la dernière minute. Donc cela fait 25 600 000 pages imprimées ! ça fait peur non !!
    Bien sur, il faut ajouter le prix des enveloppes super indesructibles et opaques (pour éviter les fuites !!), les frais de distribution des dites enveloppes à travers toute la France, le stockage des sujets après impression dans un lieu hautement sécurisé ...
    Au final, bonjour la facture payée avec nos impôts... et accessoirement pour la planête.

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